Retour à accueil

Pyrenex : un process de production très rigoureux

02 février 2002
03m 47s
Réf. 00404

Notice

Résumé :

Issue d'une structure familiale établie au XIXe siècle à Saint-Sever, la société Pyrenex, créée en 1968, est devenu l'un des leaders sur le marché européen de la plume. Elle doit son succès à la qualité de ses plumes dont le traitement est soumis à un contrôle qualité rigoureux ainsi qu'à la fabrication, entre artisanat et automatisation, de produits finis.

Type de média :
Vidéo - Magazine
Date de diffusion :
02 février 2002
Source :
France 3 (Collection: Reflets Sud Ouest )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

La société Pyrenex est l'héritière d'une ancienne maison de collecte et de préparation de plumes, créée au milieu du XIXe siècle, à Saint-Sever, en pleine région d'élevage d'oies grasses. Les méthodes de préparation étaient alors très traditionnelles employant un grand nombre d'ouvrières pour le nettoyage et le tri des plumes. Mises en balles ou en sacs, les plumes étaient alors expédiées vers les professionnels de la literie, le grand débouché de ce produit, souvent à l'étranger d'ailleurs. Peu à peu, les diverses opérations se sont mécanisées, notamment le séchage et le tri des diverses qualités de plume.

Les années 1960 ont vu le développement rapide de l'élevage des palmipèdes à gaver, marqué par le remplacement des oies, l'animal traditionnel, par le canard qui permettait de diminuer les coûts de production et de satisfaire ainsi une clientèle des classes moyennes, qui ne pouvaient jusqu'alors consommer que rarement ce produit de luxe qu'était le foie gras d'oie. Cette substitution a un effet collatéral, qui a été de diminuer la qualité des duvets collectés, car les canards sacrifiés étaient plus jeunes. En même temps, le développement des loisirs et de l'hôtellerie de plein air (campings) et des sports divers a généré une forte demande de sacs de couchage (appelés couramment duvets) et de vestes matelassées (doudounes).

Ce sont ces opportunités qui ont conduit en mai 1968 à la transformation de la vieille société de collecte et de transformation de plumes en une société qui fait aussi du garnissage et qui prit alors le nom de Pyrenex. Cela sans négliger le premier métier : la vente de duvets de plumes fournit encore aujourd'hui 60% du chiffre d'affaires de la société, une grande partie à l'exportation, ce qui en fait le leader européen. La production a été fortement mécanisée et en partie (pour la confection) délocalisée ; la société emploie toutefois encore à Saint-Sever 120 personnes (contre 180 au début des années 1980. Pour lutter contre la concurrence, elle s'est lancée résolument dans les produits haut de gamme tout en restant fidèle à sa tradition de collecte sur place.

Francis Brumont

Transcription

Journaliste
Qu’elles soient d’oie ou de canard, Pyrenex utilise chaque année près de 5 000 tonnes de plumes, des plumes qui proviennent de différents abattoirs du Sud-Ouest. Première étape, ces plumes sont traitées pour les dégraisser, une étape essentielle et primordiale pour cette entreprise issue d’une structure familiale qui remonte tout de même au 19ème siècle. A l’époque, c’était la famille Crabos, toujours propriétaire de l’usine, qui recyclait les plumes de canard.
Olivier Martin
L’activité démarre très tôt. Pyrenex est une entreprise familiale qui tire ses racines de l’activité développée dès 1859 en ce qui concerne la collecte et le traitement des plumes et duvets. Pyrenex a été créée en 1968 pour permettre d’améliorer les capacités à exporter sur les trois continents, Amérique du Nord, Asie et Europe et également pour adjoindre une collection de produits confectionnés, la production et la commercialisation de ces produits à base de plumes et duvet.
Journaliste
La plume, une fois traitée, est ensuite triée dans ces grandes machines qui séparent en fait les grosses plumes du duvet.
Didier Départ
Sur cette trieuse-là, nous avons à peu près une capacité de 70 à 100 kilos toutes les 45 minutes. Cette plume est calibrée par un système d’aspiration qui va bien sûr de la plus grande aspiration qui amène le duvet vers le fond et la plus grosse plume étant la plus lourde qui reste sur les cases plus près du tambour. A l’heure actuelle, Pyrenex possède sept grandes de trieuses. Ce qui en fait la plus grosse capacité de triage en Europe.
Journaliste
Chaque lot est ensuite lavé pour éliminer un maximum d’acariens. Un échantillon est alors prélevé puis analysé pour vérifier la qualité des plumes.
Béatrice Venturi
Mon rôle est de réaliser les essais de contrôle qualité c'est-à-dire de vérifier tout bêtement que la plume est correctement lavée, rincée, qu’elle ne contient plus trop de graisse résiduelle, vérifier que le pourcentage de duvet est conforme à ce que le client attendait de nous. Dès qu’il y a un problème, nous tirons la sonnette d’alarme au niveau du service qualité et nous engageons des solutions c'est-à-dire relavage éventuel, retraitement complet de la plume ou du tissu qui est engagé en confection.
Journaliste
Tout ce process de traitement de la plume est suivi rigoureusement car cela permet à Pyrenex d’exporter en Asie, en Europe et aux Etats-Unis une grosse partie des plumes ainsi traitées. Cette exportation représente d’ailleurs 60 % des 25 millions d’euros de son chiffre d’affaires.
Olivier Martin
Ils sont capables de le faire. Ils font le process de la plume mais nous avons des approvisionnements dans notre région de plumes de bonne qualité. Nos canards à foie gras font des plumes de bonne qualité, nos oies également. Et ces qualités sont reconnues de la même façon que la qualité de notre process est reconnue. Ce qui nous permet de concurrencer sur des niveaux de gamme moyens ou haut de gamme d’autres origines, d’autres industriels, dans d’autres continents.
Journaliste
Les plumes qui restent à Saint-Sever sont elles utilisées pour faire des doudounes, oreillers, traversins ou couettes, articles qui sont ensuite vendus entre autres vers les grands distributeurs et la vente par correspondance.
Serge Laffitte
C’est encore une méthode très artisanale. Il y a une part semi-automatique qui est secondée par une part artisanale notamment au niveau du piquage et du pliage et conditionnement. C’est un travail très important aujourd’hui autant en main d’œuvre qu’en chiffre d’affaires.
Journaliste
L’entreprise fait donc aujourd’hui partie des leaders sur le marché de la plume. Bien que les voyants soient dans le vert, la concurrence est ardue mais le savoir-faire des 120 employés de Pyrenex fait sans doute la différence.