L'usine Pyrenex de Saint-Sever
Notice
Reportage qui propose une présentation de l'usine Pyrenex de Saint-Sever spécialisée dans le traitement des plumes et des duvets d'oies et de canards, utilisés pour le garnissage d'éléments de literie et de certains vêtements et qui en 1983 réalise la moitié de son chiffre d'affaires grâce à l'exportation.
Éclairage
Le plumassé, c'est-à-dire le marchand (ou plutôt le collecteur) de plumes et de duvets était une figure familière dans les campagnes landaises, et plus généralement du Sud-Ouest, depuis des siècles. C'est que la plume, et surtout le duvet, ont fait l'objet d'un grand commerce international depuis le Moyen Âge. Les ports de Bayonne et de Bordeaux étaient les points d'aboutissements des balles de plume qu'avaient amassées les petits marchands locaux pour les conditionner et les expédier ensuite vers ces ports. Elles étaient destinées essentiellement aux pays de la Mer du Nord et de la Baltique et chargées en même temps que d'autres produits des Landes comme le vin, la résine ou les goudrons.
Pour les fermières, il s'agissait d'une ressource non négligeable : c'était elles qui s'occupaient exclusivement de l'élevage de la volaille, des oies en particulier. Chaque exploitation possédait deux ou trois oies de reproduction qui fournissaient des oisons, dont on vendait une partie au cours de l'année avant de s'en réserver une ou deux douzaines pour les élever et les engraisser. Oies vieilles et oies destinées au gavage étaient régulièrement plumées, lors des mues, pour leur duvet qui était stocké en attendant le passage du collecteur. Finalement, après leur abattage, les oies étaient définitivement plumées ; les plumes et les duvets étaient triés sommairement avant de les donner au marchand. Comme il s'agissait d'une production familiale, surtout coûteuse en temps, mais effectuée à des moments perdus, son prix n'était pas très élevé au départ de la ferme, si bien qu'elle était compétitive dans des pays au niveau de vie souvent plus élevé que celui de nos campagnes, comme les Pays-Bas, l'Angleterre ou le Nord de la France.
Femmes et filles de la maison pratiquaient aussi la récupération des “vieilles” plumes. Quand on faisait des édredons ou des matelas, on commençait par défaire les anciens, usagés, pour en retirer ce qui pouvait encore servir et le réutiliser. Cette pratique est encore courante de nos jours et fournit souvent des produits d'une qualité égale aux neufs.
- Voir aussi L'industrie de la plume et du duvet dans les Landes