L'écomusée de la mer de Capbreton
Notice
L'écomusée de la mer de Capbreton retrace l'histoire de l'unique port de pêche des Landes qui connut une activité très importante jusqu'au milieu du XVIe siècle et le détournement de l'Adour par les Bayonnais. Aujourd'hui, Capbreton compte une centaine de personnes qui vivent de l'activité maritime et accueille un millier de bateaux de plaisance.
Éclairage
Un écomusée de la mer. Voilà, en juin 1990, le dernier équipement de Capbreton, seul port de pêche entre Bayonne et Arcachon, au cœur du pays de Maremne (latin pagus maritimus) qui tire justement son nom de la mer.
Expression muséographique du temps et de l'espace, un écomusée assure la transmission du patrimoine matériel et immatériel d'un territoire et d'une population, selon la définition donnée par son concepteur, Georges-Henri Rivière [1]. Et c'est bien ici la vocation de cette nouvelle structure qui domine l'estacada [2], la longue jetée de bois qui abrite l'entrée du port.
Conçu comme un vaisseau, l'établissement se déploie sur deux niveaux dans le bâtiment du casino, face au port. Le pont principal accueille le visiteur qui découvre le vaste aquarium alimenté régulièrement par les pêcheurs locaux tandis que le pont supérieur offre une palette de documents et d'outils informatiques permettant de comprendre le milieu : collections de fossiles marins et de coquillages, maquettes, écrans vidéo présentant l'histoire de la pêche mais aussi le surf, la plongée, le sauvetage en mer, la faune marine et même la météo ou l'histoire du vin de sable.
Attirant petits et grands, un poste de pilotage en liaison radar et radio avec les bateaux complète une présentation destinée à tout public, locaux et vacanciers.
Tout y est dit, et de façon pédagogique. Ici, les ossements d'un cétacé rappellent l'époque où Capbreton et le port de Puncta sur l'ancienne embouchure de l'Adour sont florissants. Là, des photos jaunies montrent des séchoirs à filets improvisés réalisés avec des troncs de jeunes pins devant des constructions au toit de chaume pentu à l'instar des bordes disséminées sur la lande dans l'arrière-pays. D'autres documents iconographiques rappellent l'animation sur le Boudigau, petit fleuve côtier qui emprunte l'ancien lit de l'Adour et dont le débouché correspond aujourd'hui à la marina construite dans le cadre du développement touristique des années 1970 [3].
L'aventure se termine malheureusement le 30 septembre 2010, en raison de "difficultés économiques", comme le titre à l'époque le journal Sud Ouest. Jacques Farré, à l'origine du projet, part à la retraite ; la suite ne peut être assurée. Un moins pour Capbreton.
[1] Georges-Henri Rivière (1897-1985) est le fondateur du musée national des arts et traditions populaires à Paris. Il joue un rôle prépondérant dans la conception de la muséographie moderne et le développement des musées ethnographiques dans le monde entier.
[2] Du gascon estacada, "attache, digue maritime".
[3] Sous l'égide de la Mission interministérielle d'aménagement de la côte aquitaine (M.I.A.C.A.).