Projet d'un territoire à énergie positive en Hautes Landes

02 octobre 2012
02m 07s
Réf. 00752

Notice

Résumé :

Certaines communes des Hautes Landes font le pari de l'autosuffisance énergétique. C'est par exemple le cas de la commune d'Escource, où un équipement sportif est entièrement chauffé par des panneaux solaires. Cette démarche a pour objectif de produire plus d'énergie que la salle de sport n'en consomme, afin de devenir autonome. Reportage en Hautes Landes, avec Interview des maires d'Escource et de Labouheyre.

Date de diffusion :
02 octobre 2012
Source :

Éclairage

Un territoire à énergie positive est un secteur dont les besoins en la matière ont été réduits au maximum et sont couverts par les énergies renouvelables ; en premier lieu, le soleil et le vent, bien sûr, mais aussi des sources locales, variables selon le contexte.

Dans un département où l'on a le souci de la maîtrise des coûts, où l'on cherche depuis longtemps à réduire au maximum les factures des particuliers en confiant la gestion de l'eau et des ordures ménagères à des collectivités locales (1), il n'est pas étonnant de constater qu'on veuille y appliquer les préconisations du Grenelle de l'Environnement. Pour le bien de tous.

De fait, les atouts naturels de ces vastes territoires favorisés par l'ensoleillement, régulièrement balayés par des vents marins et dotés d'un potentiel considérable en matière de biomasse (2) justifient une véritable volonté politique généralement suivie d'effets.

Avec presque 2000 heures d'ensoleillement par an dans les Landes, il serait en effet difficile de passer à côté de l'opportunité fournie par l'installation de centrales photovoltaïques ; c'est ce qui a conduit à réaliser en Gabardan l'unité de Losse, inaugurée en 2011, constituant la seconde centrale solaire de France en puissance et en superficie (3). Le tout récent parc des communautés de communes de la Haute-Lande ne devrait donc représenter qu'une étape supplémentaire avant la généralisation de ce type de production électrique transformant le débiteur en créditeur.

Les maires d'Escource et de Labouheyre l'expliquent bien : il faut également « positiver » en tirant parti des déchets produits par la sylviculture et l'agriculture intensive pratiquées en Haute Lande. Autant pour être en phase avec ceux qui prônent le développement durable et qui cherchent à limiter le réchauffement climatique que pour réaliser, à très court terme, de substantielles économies dont l'usager sera le premier bénéficiaire.

Car le rôle d'un élu est de prévoir et de protéger ses administrés en adoptant des mesures qui lui permettent de s'épanouir dans son cadre de vie. La question énergétique n'est-elle pas un élément majeur dans la pérennisation du confort au quotidien ? Gérer et maîtriser le coût de l'électricité est une priorité mais dans

un contexte de libéralisation de l'économie, le désengagement de l'État risque de mettre en péril l'équilibre ancien fondé sur les garanties assurées par le fournisseur historique EDF. En augurant sur les années à venir, Alain Pédeuboy, maire de Labouheyre, ne fait que mettre en garde contre les effets de la loi Nome (Nouvelle Organisation du Marché de l'Électricité), effective fin 2015 (4).

(1) Empreintes landaises : "Eau des Landes".

(2) Dans le domaine de l'énergie, le terme de biomasse désigne l'ensemble des matières organiques d'origine végétale (algues incluses), animale ou fongique (champignons) pouvant devenir source d'énergie par combustion (ex : bois énergie), après méthanisation (biogaz) ou après de nouvelles transformations chimiques (agrocarburant).

(3) Empreintes landaises : "Construction d'une centrale solaire dans le Gabardan".

(4) http://www.jechange.fr/energie/electricite/guides/loi-nome-2677

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Présentateur
Toute autre chose à présent. Revenons sur cette initiative dans les Landes pour maîtriser les coûts de l’énergie. Je vous le disais dans les titres. Nous venons de recevoir le reportage. Des Communes font le pari de l’autosuffisance énergétique. Ludivine Tachon, Jean-Yves Pautrat.
Journaliste
Un nouvel équipement sportif entièrement chauffé par des panneaux solaires, c’est la grande fierté de Monsieur le Maire d’Escource. C’est peut-être le début d’une démarche de transition énergétique pour sa commune. Objectif, produire plus d’énergie électrique qu’elle n’en consomme et devenir totalement autonome. Plusieurs pistes sont à l’étude, du photovoltaïque en passant par l’éolien ou la biomasse.
Patrick Sabin
On a des ressources qu’on n’utilise pas aujourd’hui. On prend l’exemple des déchets verts. Aujourd’hui, on n’a plus le droit de brûler les déchets verts. On ne sait pas quoi en faire. Les bouts de station d’épuration, les déjections d’élevage de canard. Le bois bien sûr, il faut absolument qu’on travaille là-dessus. On a des exemples concrets. Dans la région, on voit Mesos qui ont installé un réseau de chaleur. Ils ont divisé par deux leur facture énergétique.
Journaliste
Étendue sur 87 000 hectares pour 6 000 habitants, la communauté de communes de la Haute Lande veut s’appuyer sur le modèle de certaines régions allemandes ou d’Europe du Nord ; qui maîtrisent chaque levier de la production et la distribution d’énergie renouvelable à ses administrés. Un système semi-public qui permettrait d’encadrer les prix de l’électricité dans l’optique de la libération des tarifs en 2015.
Jean-Louis Pedeuboy
Ce département des Landes, vous savez, on s’est battu pour créer des régies des eaux et que l’eau soit gérée par le public. Pourquoi pas un jour que la production d’électricité pourrait être aussi gérée par le public, ce qui nous permettrait quand même d’avoir la maîtrise des coûts. Parce qu’on nous annonce l’augmentation de 50 % des prix d’énergie d’ici une dizaine d’années.
Journaliste
Maîtriser les coûts, mais aussi créer de l’emploi stable. La transition énergétique dans les campagnes landaises n’en est qu’à ses balbutiements. Une première subvention régionale de 56 000 euros servira à financer une partie de l’étude de faisabilité des diverses solutions de production électrique.