Eau des landes
Notice
Pour la journée mondiale de l'eau, le conseil général des landes a fait savoir que l'eau revenait beaucoup moins cher aux contribuables lorsque le réseau de distribution est géré directement par la commune. C'est le cas à Aire sur Adour, où les habitants ont constaté que le prix de l'eau est moins cher dans cette commune où la mairie gère l'eau et l'assainissement. Pour les communes où l'eau est gérée par des entreprises privées (qui cherchent à faire du bénéfice), le prix de l'eau peut être multiplié par 2. Reportage à Aire sur Adour, avec interview d'habitant de la commune et de R. Cabe, maire d'Aire sur l'Adour.
Éclairage
Aire tire son nom du fleuve qui l'arrose. En effet, Atura, hydronyme prélatin, désigne à la fois l'Adour et le chef-lieu de cité qu'en ont fait les Romains. C'est un hasard mais c'est précisément cette commune, associée depuis toujours au thème de l'eau, qui est l'une des premières à bénéficier des mesures préconisées par le Conseil général des Landes en matière de gestion de cette ressource vitale.
En 1996, son président, Henri Emmanuelli, entame en effet un combat acharné contre le syndicat professionnel des trois géants français de l'eau et des services à l'environnement, Suez, Veolia et Saur. Et d'argumenter en soulignant que "le département, s'il a toujours accompagné l'investissement des communes, refuse de contribuer à financer sur fonds publics des équipements qui serviront à enrichir les sociétés privées." (1) L'eau n'est pas une marchandise, c'est un bien commun qu'il convient de préserver.
Or, le département des Landes dispose d'une grande richesse en eau (2) : nappes souterraines nombreuses, zones humides, sources thermales, 5000 km de cours d'eau, des lacs et un rivage d'une longueur de 106 km justifiant bien le nom de la région au sein de laquelle il se situe ; tiré de l'antique Aque (Dax), l'Aquitaine est bien le "pays des eaux". Mais ce n'est pas une raison pour la gaspiller ; ce n'est pas un argument pour l'utiliser à mauvais escient.
Si à peine 3 % de l'eau reçue y est consommée, cette manne bénéficie, avant tout, à l'irrigation (70 % des besoins), puis à l'industrie quand l'eau potable n'arrive qu'en troisième position devant le thermalisme. Ce patrimoine d'eau douce, très diversifié, est donc fortement sollicité par l'homme justifiant le souci du département qui veille à prévenir les conflits d'usage et sa dégradation en développant une politique de connaissance et de surveillance de cette ressource si précieuse dans un monde où elle devient un enjeu majeur.
Axe fort de la politique environnementale du département, la gestion de l'eau a un poids certain dans le budget. Ces efforts de prévention justifient alors qu'en aval on veille à sa distribution. Le dispositif mis en place s'appuie donc sur le Syndicat mixte départemental d'équipement des communes des Landes (Sydec) ; cet opérateur public doté de moyens techniques et humains importants, joue tantôt le rôle de consultant auprès des communes désireuses de reprendre le contrôle de leurs réseaux, assume tantôt la régie de celles qui n'en ont pas la capacité, introduisant de facto une véritable concurrence sur le marché de l'eau et de l'assainissement (3).
Une politique saine qui permet à Monsieur Laborde d'avoir une facture allégée...
(1) http://blog.mondediplo.net/2008-07-30-Landes-12-ans-de-combat-exemplaire-contre-le
(2) Empreintes landaises : parcours thématique "L'eau dans les Landes".
(3) http://www.sydec40.fr/Le-syndicat/Presentation/Historique