La foire agricole de printemps de Labouheyre
Notice
La foire de printemps de Labouheyre perpétue la tradition des foires agricoles du village dont les origines remontent aux années 1880. La vente de matériels agricoles y est plus discrète ; les attractions foraines et les stands de vêtements ayant plus de succès. Ce lieu de rencontre apprécié des Bouheyrotes affiche cependant une baisse de la fréquentation.
Éclairage
Les foires ont connu leur apogée au XIXe siècle au moment même où les campagnes connaissaient leur maximum de population. Celles de Labouheyre, gros bourg à demi rural du nord des Landes, ont été créées plus tardivement, dans les années 1880 : au nombre de quatre, elles se sont perpétuées au long du XXe siècle comme en témoigne ce document daté de 1972 qui, après avoir présenté le bourg, entre dans le vif du sujet, la foire agricole de printemps, une réunion qui n'est pas que cela et qui, à ce moment-là, ne l'est plus guère, car il est loin le temps où les mules, animaux de trait traditionnels de la Haute Lande, animaient ces manifestations. Quelques tracteurs les ont remplacées, mais les agriculteurs ne sont pas bien nombreux, les exploitations de la commune atteignant cinq ou six cents hectares.
Cette foire est donc un objet mixte, ce qu'elle était déjà d'ailleurs : un lieu de rencontre, où l'on se retrouve d'une année, ou d'une foire, à l'autre, une fonction qui perdure, malgré les facilités des communications. Un lieu de divertissement ensuite : une fête foraine, en quelque sorte, animée, en outre, par les bateleurs tâchant d'attirer et d'appâter le chaland. Un lieu de commerce, enfin, ce qui est la fonction de toute foire, mais on n'y trouve rien de bien rare ; c'est un commerce de proximité qui vient à vous, une sorte de galerie marchande temporaire, en plein air. Et il faut être bien optimiste, comme l'adjoint au maire, pour croire au maintien de ces foires en l'état. Les supermarchés et la généralisation de la voiture dans les campagnes ne vont pas tarder à sonner le glas de celles qui avaient perduré, du moins en gardant ces mêmes fonctions.
Elles peuvent résister en se transformant, comme d'autres se sont transformées auparavant. Il est assez extraordinaire qu'à Labouheyre, les foires aient remplacé la fête votive, alors que partout ailleurs, d'anciennes foires, dont les fonctions commerciales sont tombées en désuétude, se sont transformées en ferias (c'est le même mot) en privilégiant une des fonctions de la foire : le divertissement, la fête. Quand les foires duraient plusieurs jours, il fallait que ceux qui s'y rendaient trouvent sur place tout ce qu'il fallait pour occuper au mieux cette parenthèse dans une vie quotidienne monotone vouée au labeur. Avant d'être les fêtes que l'on sait, la San Fermín de Pampelune a été, depuis le Moyen Âge, une foire franche comme l'a été pendant des siècles la Madeleine de Mont-de-Marsan...