Visite de Saint-Pierre-sur-Erve par ses enfants
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Résumé
Une immersion dans une école rurale de la Mayenne. L'institutrice sonne la fin de la récréation, les écoliers se mettent en rang et rentrent en classe, la leçon peut alors commencer. Interrogés un à un sur leur commune, les sages enfants récitent ce qu'ils ont appris, certains avec facilité, d'autres plus laborieusement, alors que défilent les images bucoliques des lieux évoqués.
Date de publication du document :
01 sept. 2021
Date de diffusion :
18 oct. 1969
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Publication : 01 sept. 2021
Un enseignant des années 2020 qui verrait ce reportage serait très étonné par le fonctionnement de l’école primaire de Saint-Pierre-sur-Erve en 1969. Dès le signal de l’institutrice, c’est la fin de la récréation et tous les enfants se rangent devant la porte, les filles d’un côté, les garçons de l’autre, le classement se fait par ordre de taille (du plus petit au plus grand) et dans le silence ! Les filles entrent dans le bâtiment, puis c’est le tour des garçons. On est dans une classe unique. Chacun et chacune est sage, se tient droit… et récite un petit bout de texte.
Nous sommes là devant une classe mixte. À l’époque pourtant, l’enseignement public était non-mixte sauf dans le cas de contraintes matérielles : les classes uniques dans des petits villages de la France rurale sont le plus souvent mixtes. On qualifiait ces classes ou ces écoles de « géminées », on parlait de gémination scolaire. C’est le cas dans la classe primaire que nous avons sous les yeux. À l’opposé, plus au sud, dans la commune de Bierné, il existait à l’époque deux écoles primaires publiques, une pour les filles (peu remplie), une pour les garçons, et une école privée où étaient placées presque toutes les filles… En France, la mixité se développe dans le secondaire dans les années 1960 : réforme Berthoin en 1959 qui légalise les lycées mixtes, puis loi Fouchet-Capelle en 1963 qui l’étend aux collèges. Mais l’application est lente. Enfin, c’est la loi Haby de 1975 qui généralise la mixité dans tous les degrés de l’enseignement.
On imagine tout le travail préparatoire réalisé par les journalistes, l’institutrice et les élèves. Le tournage fait apparaître une multitude de plans successifs : dans la cour de l’école, dans la classe, dans plusieurs lieux sur le territoire de la commune. On devine un gros travail au montage pour obtenir une certaine fluidité entre les questions de la maîtresse et les réponses des élèves. Pour chaque élève, il s’agit non seulement de réciter, d’articuler, mais aussi de rester calme lorsque l’on filme les camarades ! Au total, nous voyons une véritable visite touristique de la commune. Sans doute, quelques jours plus tard, les élèves ont-ils pu regarder ce reportage aux actualités régionales de 19h de la station ORTF du Mans, ensemble ou à la maison.
En 2012, le village de Saint-Pierre-sur-Erve a obtenu le label « Petites cités de caractère » grâce à la persévérance de Marcel Mottais, maire de la commune de 1995 à 2014. On peut lire dans le site internet des Petites cités de caractère : Implanté sur les bords de la rivière l’Erve, à l’entrée du canyon de Saulges, le bourg de Saint-Pierre-sur-Erve s’épanouit dans un cadre naturel privilégié. Sur un territoire occupé par l’homme depuis le paléolithique, au cœur du site classé de la vallée de l’Erve, nature et architecture se mêlent ici en parfaite harmonie
. Ce label est né au milieu des années 70 pour valoriser des communes atypiques, à la fois rurales par leur implantation, leur population limitée, et urbaines par leur histoire et leur patrimoine. Ce label se fonde sur des engagements en faveur de la sauvegarde, de la restauration et de l’entretien du patrimoine communal… sur des réseaux organisés à une échelle départementale ou régionale… sur le soutien des collectivités territoriales motivées… sur des partenariats d’action avec des acteurs locaux de l’économie et du tourisme… À Saint-Pierre-sur-Erve, le label a été obtenu de longue lutte venant couronner toute une série d’efforts pour le patrimoine bâti (transformation de l’ancien presbytère en gîte en 2002, restauration de l’école en 2005…), pour le patrimoine naturel (création d’un zone Natura 2000…) et pour le patrimoine immatériel (création de la Fête des Lumières en 1997).
Bibliographie
Sites internet :
- petitescitesdecaractere.com
- saint-pierre-sur-erve.mairie53.fr
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
(Musique)(Bruit)
Institutrice
Prenez votre livre de géographie et votre cahier.
(Bruit)
Institutrice
Dans quelle commune habites-tu, Sylvie ?
Sylvie
A Saint-Pierre-sur-Erve.
Institutrice
Est-ce une grande commune, Saint-Pierre ?
Inconnue 2
Non, elle n'a que... elle n’est que de 7 kilomètres de long.
Institutrice
Elle n’a que 7 kilomètres de long, oui.Dans quelle partie du département est-elle située ?
Inconnu 1
Elle est située au sud-est de la Mayenne.
Institutrice
Quelle est la rivière qui passe à Saint-Pierre ?
Sylvie
Cette rivière est l’Erve.
Institutrice
Quelles sont, Josette, les communes qui bordent Saint-Pierre ?
Josette
Thorigné-en-Charnie, Saulges, Vaiges et Saint-Jean-sur-Erve.
Institutrice
Oui.Saint-Pierre doit son nom à une tribu gauloise, les Arviens, qui ont habité le long de la rivière de l’Erve il y a très longtemps.Le nom définitif de Saint-Pierre date de 1582.Saint-Pierre est avant tout un pays touristique, niché au creux de la vallée de l’Erve.Les habitations du bourg sont avant tout des résidences secondaires et le relief vallonné offre trois points culminants : la butte de Saint-Sylvain, 98 mètres, la ferme des Hallais, 115 mètres, et le château des Auvers, 99 mètres.
(Musique)
Institutrice
À Saint-Pierre est la butte Saint-Sylvain, pourquoi Saint-Sylvain.
Inconnu 3
Les Arviens, il y a 1 900 ans, y avaient élevé un monument mégalithique, dolmen ou menhir.
Institutrice
Et au VIIe siècle ?
Inconnu 3
Au VIIe siècle, l’Ermite Saint-Sylvain... habita le lieu occupé par le bois ou la chapelle.
Institutrice
Pourquoi visite-t-on la butte Saint-Sylvain ?
Inconnu 4
On visite la butte Saint-Sylvain pour le bois et la chapelle.
Institutrice
Oui, mais encore ?
Inconnue 5
Et pour le vaste panorama que l’on découvre.Vers le Sud, on domine le bourg de Saint-Pierre qui semble se cacher en bas.Devant soi, on a la forêt de Charnie et... et vers le sud, le chat... le clocher de Saint Denis d'Orques dans la Sarthe.
Institutrice
Et vers le nord ?
Inconnue 5
Vers le nord-est, on aperçoit Sainte-Suzanne et, plus loin encore, les carrières de Voutré, plus à l’ouest la butte de Montaigu, distante de 50 kilomètres.
Institutrice
Que vous disent ces noms, les ovales et les pas ?
Inconnu 4
Ils sont deux châteaux féodaux.
Institutrice
Quels sont les châteaux féodaux, Marie-Noëlle ?
Marie-Noëlle
Ils sont habités par le seigneur.
Institutrice
Oui.Et qu’est-ce qui vous rappelle ceci ?
Inconnu 5
Un domaine s’appelle encore le Champ de la potence.
Institutrice
Que s’est-il passé le 20 février 1370, Gisèle ?
Gisèle
Du Guesclin chassa les Anglais de Saint-Pierre, Du Guesclin habitait... habitait au château des Auvers.
Institutrice
Oui, est-il resté longtemps à Saint-Pierre ?Et sa famille, est-elle restée longtemps à Saint-Pierre ?
Gisèle
Oui, en 1699.Un descendant de ces célèbres connétables habitait encore Saint-Pierre.
Institutrice
Oui, et sous Louis XIV ?
Gisèle
Sous Louis XIV, les seigneuries des Auvers appartenaient à la famille Courtin, les tombeaux sont d’ailleurs dans l’église.
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