Les apparitions de Pontmain
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Résumé
A l’occasion du centenaire de l’apparition de la vierge Marie à Pontmain, l’abbé René Laurentin, auteur d’un ouvrage sur l’évènement, s'entretient en studio avec Maurice Herr. La discussion illustrée par des images de Pontmain porte sur son travail de recherche basé sur les témoignages et les enquêtes menés à l’époque dans ce petit village.
Date de diffusion :
17 janv. 1971
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(Musique)
Maurice Herr
Pontmain où se sont déroulés voici tout juste 100 ans, aujourd’hui même, des événements assez extraordinaires que Monsieur l’Abbé LAURENTIN a rapportés et analysés dans un livre en 3 volumes « Pontmain, histoire authentique ».Le premier est le récit des événements de Pontmain.Le second comprend les preuves se rapportant à ces événements.Et le troisième, les documents.Monsieur l’Abbé LAURENTIN, c’est un travail à la fois scientifique et historique que vous avez mené un peu analogue à celui que vous avez fait il y a quelques années pour Lourdes.
René Laurentin
Exactement, la même méthode.
Maurice Herr
La même méthode.Et alors, Pontmain qu’est-ce que c’est tout d’abord ?
René Laurentin
Eh bien, c’est un village au nord de la Mayenne à la frontière de la Bretagne et de la Normandie, 50 kilomètres à peu près du Mont Saint-Michel.
Maurice Herr
Bon, et alors, qu’est-ce qu’il s’est passé à Pontmain, il y a exactement un siècle ?
René Laurentin
Il y a maintenant 100 ans, les Allemands arrivaient, étaient aux portes de Laval.Il y avait donc grande inquiétude dans la population.Des petits paysans étaient en train de piler des ajoncs dans leur grange.L’un d’eux sort, voit une apparition dans le ciel, une dame avec une robe bleue semée d’étoiles.Alors des gens viennent, des enfants voient, les grandes personnes ne voient pas, on se met à prier.L’apparition manifeste de la joie et lettre par lettre, sans qu’on sache où on va, une inscription vient à ses pieds dans le ciel que les enfants épellent « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera, mon fils se laisse toucher ».Et alors les gens sortent là plein de paix et puis c’est fini.Ils rentrent chez eux puis pour le reste de leur vie, retombent dans la foi ordinaire, l’obscurité puis une vie de prière généreuse.
Maurice Herr
Vous avez donc, Monsieur l’Abbé, étudié ces faits, comme je l’ai précisé tout à l’heure d’une façon très scientifique, quelle méthode avez-vous employé ?
René Laurentin
Eh bien d’abord l’étude des documents.On a rassemblé tous les documents possibles.On a fait des découvertes, c'était avec le père DURANT, archiviste du diocèse.Nous étions toute une équipe pour travailler, 1200 documents dont la plupart étaient inconnus.À ces documents, on a posé systématiquement 350 questions sur tous les points de l’apparition, tous les problèmes.Tout ça a été confronté, passé au crible de la critique puis le résultat a été critiqué par toutes sortes de méthodes.Et finalement, le livre est sorti de là, d’abord les faits, un livre très lisible enfin, si possible comme un roman.J’espère que c’est comme ça.Ensuite on a cantonné l’épreuve dans un deuxième volume, puis dans un troisième, on donne les documents pour que chacun puisse vérifier.Les 100 documents essentiels, tous les récits des voyants depuis le lendemain de l’apparition, et on peut confronter tout ce qu’a dit chacun, les uns avec les autres.Enfin, on peut vérifier ce que nous avons dit et prouvé.
Maurice Herr
Et vous avez naturellement conclu à l’authenticité des faits.
René Laurentin
Oui, en ne sachant pas où on allait, comme toujours dans ce travail, il y avait un gros risque à prendre.Je travaille avec une équipe fervente de Pontmain mais on a été objectif avant tout, j’ai trouvé le sens de l’objectivité.Et j’étais très impressionné par le dépouillement, la pureté de cette apparition.Je ne connais pas une apparition aussi pure.Il n’y a même pas eu de phénomène de fausse vision autour d’excitation, c’est que c’est extraordinairement pur.
Maurice Herr
Oui et mais je crois que tout de même, en analysant cet énorme dossier, Monsieur l’Abbé, vous avez tout de même éprouvé quelques surprises.
René Laurentin
Oui, il y a eu des surprises que j’ai prises avec calme qu’on doit avoir quand on est historien.Eh bien d’abord, le premier procès des apparitions a été perdu.On a fait pour essayer de le retrouver s’il voyageait à Rome toutes sortes de démarches, etc.On ne l’a pas retrouvé.Mais comme toujours dans ce cas-là, on retrouve les morceaux, on reconstitue le puzzle pour l’essentiel, pas de surprise de ce côté-là.Alors la grosse surprise, c’était ce document qui était sous scellé, à Pontmain et que j’ai fait ouvrir, et c’était une rétractation d’une des voyantes.Jeanne-Marie LEBOSSÉ, 50 ans après.Alors en bref, n’est-ce pas voilà ce qu’a donné notre analyse.Je n’ai pas voulu porter de jugement sur le moment, je me suis dit, bon elle s’est rétractée on enregistre la rétractation.Mais quand j’ai fait l’analyse méthodique, il arrivait ceci de très curieux que ça, la rétractation ne collait pas avec l’effet matériel des origines.Voyez-vous ?Un peu comme les aveux spontanés de certains coupables dont on dit mais ça colle pas avec les faits de la police, Ben moi le policier de Pontmain, enfin je dis ça ne colle pas.Par contre, les témoignages de Jeanne-Marie LEBOSSÉ, voyante qui s’est rétracté, à partir du deuxième jour des apparitions.Ils sont extrêmement cohérents.Elle est cohérente avec elle-même, cohérente avec les autres, très spontanée, très courageuse devant des témoins, le Général de CHARETTE les missions en sabre sur la poitrine, n’est-ce pas pour essayer de lui faire nier ce qu’elle avait vu.Alors je suis arrivé à ce fait qu’il s’est passé pour elle, ce qui s’est passé pour d’autres, comme par exemple SAINTE-THÉRÈSE de l’Enfant Jésus, cet état second n’est-ce pas ?Quand elle en a eu beaucoup parlé, qu’elle a eu des objections, elle a cherché à se le représenter pour répondre et alors elle ne voyait plus.Alors elle s’est dit, elle n’a pas pu retrouver l’état où elle était, dit "je me suis fait une illusion".Et alors elle éprouvait une espèce de besoin de se libérer de ça, d’abord au confessionnal.Puis finalement, lorsqu’on l’a convoquée dans cette rétractation qui avait été malheureusement gardée très secrète parce que j’aurais voulu y être, moi, à ce moment-là, je ne sais pas comment j’aurais réagi, pour lui poser des questions qui peut-être, lui auraient rendu cette évidence première qui a été tellement éblouissante.Voyez-vous, c’est la voyante que j’aime le mieux.Ils ont tous une vie très fervente, elle a été religieuse parce que vraiment, c’est les classes moyennes de la sainteté dans le plus pur dépouillement de la foi.Elle a été privée même de la gloire d’être voyante.Voyez en notre temps où les gens sont éprouvés dans leur foi par les conditions actuelles.La fidélité de Jeanne-Marie LEBOSSÉ, plongée dans la nuit complète et généreuse jusqu’au bout, je crois que c’est un très beau témoignage.C’était, celui des voyants, des autres voyants, n’est pas mauvais dans ce genre là non plus.Voyez-vous, je crois que c’est ça.Pontmain c’est l’apparition pour les pauvres, les classes moyennes de la Sainteté.
Maurice Herr
Oui, tous ces voyants ont donc vu la Vierge et ils en ont fait une description très précise, on a pu reconstituer l’image ?On a pu reconstituer l’image.Et ce qui frappe c’est que cette image de la Vierge n’est pas du tout la même que celle de la Vierge de Lourdes ou de la Vierge de la Salette.Elle porte des vêtements très différents.Est-ce qu’on peut penser, Monsieur l’Abbé, que la Vierge a une garde-robe très étendue ?
René Laurentin
Oui, alors évidemment on ne peut pas prendre les choses sur ce terrain-là.Alors j’étudie, on ne peut pas tout vous dire parce que ça, c’est le dernier chapitre du volume pour voir ce que c’est qu’une apparition.Vous voyez, faut le prendre par le bon bout, ce n’est pas une communication d’ordre matériel.C’est ce qu’on appellerait une communication existentielle, c’est-à-dire une communication entre des personnes qui ne sont pas situées dans le même monde.C’est une communication dans la foi, dans la communion des saints.Alors, les médiations de cette communication, ce n’est pas comme tous les appareils qui me tiennent en liaison avec les téléspectateurs, c’est d’un autre ordre.C’est quelque chose de beaucoup plus intime, intérieur, personnel, mais qui permet de se rejoindre et de communiquer.Voyez-vous, c’est à partir de là qu’on peut comprendre, bien, les vêtements, ça fait partie du signe de la communication, voyez-vous.Alors, ça, je ne peux pas détailler davantage, mais je crois que vous avez la clé, puis ceux qui voudront comprendre, ils liront ça explosé plus méthodiquement.
Maurice Herr
Monsieur l’Abbé, quel est la situation de Pontmain par rapport à l’Église ?
René Laurentin
Eh bien, comme toutes les apparitions, c’est quelque chose qui est laissé à la libre foi des croyants, mais avec une approbation.Voyez-vous une approbation de l’Église qui autorise, qui encourage même à fréquenter ce sanctuaire.Et, euh, parce que l’Église y a reconnu quelque chose de, justement de très pur, qui va dans le sens de l’épanouissement, de la foi.
Maurice Herr
Monsieur l’Abbé, vous avez dit, et vous avez écrit, surtout que Pontmain avait un sens pour notre monde d’aujourd’hui.Alors vous pouvez préciser ?
René Laurentin
Oui, j’étais assez surpris que cette chose qui me paraissait vieillotte, peut-être voyez à travers certains commentaires de Pontmain qui n’étaient pas fidèles à Pontmain.Voyez à la source pure.Eh bien oui, ça, c’est beaucoup plus actuel qu’il ne paraît.Pour des choses qu’on est en train de redécouvrir.Voyez-vous d’abord la Vierge, elle est un peu oubliée aujourd’hui et on est en train de la retrouver d’une manière beaucoup plus discrète mais assez profonde et c’est dans ce sens-là qu’elle se présente à Pontmain vous voyez.La Vierge qui montre le Christ, qui montre la croix, la Vierge de Cana qui dit, faites tout ce qu’il vous dira.Elle se présente dans un style d’icône et on fait une icône à Pontmain.Parce que c’est un espèce de lien avec les orthodoxes.Et on a, un orthodoxe a travaillé avec nous, le recteur de l’Institut Saint-Serge, il a été très impressionné par Pontmain.Et puis enfin, il y a un message, il y a un message qui est un pur écho de l’évangile, message de prière, message de paix et de paix, voyez au-delà des frontières, y a un pèlerinage allemand qui vient tous les ans à Pontmain.Et puis il y a un message d’espérance, voyez on est en train de redécouvrir, protestants et catholiques ensemble, une théologie de l’espérance, théologie du futur, de l’avenir.Eh bien Notre-Dame de Pontmain, elle, a été appelée spontanément par les habitants Notre-Dame de l’espérance.Nous avons quelque chose à découvrir en ce centenaire.
(Musique)
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