Le carillon de la basilique de Pontmain
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Résumé
La basilique de Pontmain fait partie des rares églises de l'Ouest à disposer d'un carillon. Le père Louis École, maître de chapelle et professeur de musique, en est l'instrumentiste attitré. Il en dévoile les particularités et témoigne, en jouant quelques notes, de la poésie qui se dégage de l'instrument.
Date de publication du document :
01 sept. 2021
Date de diffusion :
22 nov. 1974
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Publication : 01 sept. 2021
L’église que nous découvrons dans un paysage champêtre est la basilique Notre-Dame de Pontmain. Elle a été bâtie sur les plans de l’architecte Eugène Hawke en granit dans le style néo-gothique entre 1873 et 1890. Cette église est élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie X le 21 février 1905. Plusieurs générations de maîtres-verriers ont participé de 1874 à 1998 à l’élaboration et à l’installation de vitraux très variés. Le grand-orgue de tribune est inauguré le 1er septembre 1931. Il a été conçu par Georges Gloton, facteur d’orgue originaire de Bourgogne et successeur de Louis Debierre à Paris en 1919.
Mais pourquoi ériger une basilique en pleine campagne mayennaise ? C’est là qu’aurait eu lieu une apparition de la Vierge entre 18 heures et 21 heures le 17 janvier 1871 devant sept « voyants ». L’Église a confirmé quatre témoignages d’enfants âgés de 9 à 12 ans. Parmi eux se trouvent les frères Barbedette qui deviendront prêtres. Cet événement intervient dans un contexte historique dramatique : défaite militaire de Napoléon III face aux Prussiens, poursuite de la lutte par la République, siège de Paris, déroute du Mans, arrivée des troupes prussiennes dans la partie est du département, multiplication des maladies (épizooties, épidémies). La fin des combats survient quelques jours après : le 28 janvier 1871, mais le printemps est marqué par la révolte parisienne de la « Commune » de mars à mai. La reconnaissance de l’apparition par Mgr Casimir Wicart est officielle le 2 février 1872.
Très tôt, les pèlerins sont venus nombreux à Pontmain. Ils furent accueillis et dirigés par le curé de Pontmain l’abbé Guérin, mais celui-ci meurt en 1872. Aussi l’évêque de Laval fait appel à des missionnaires, les Oblats de Marie-Immaculée (ou OMI) afin de canaliser les pèlerins et de suivre les travaux de construction de la basilique. Ce sanctuaire participe au renouveau du culte marial plus intense les 17 janvier et 15 août de chaque année. La basilique peut contenir jusqu’à 1280 fidèles. Les catholiques ont dû célébrer l’anniversaire des 150 ans de l’apparition en petit comité à cause de la pandémie de coronavirus le 17 janvier 2021.
En 1974, le père Louis École (1933-2006) est maître de chapelle à Pontmain et donc titulaire des orgues et du carillon de la basilique depuis 1961. Jusqu’à 1971, il est également vicaire de la paroisse, ensuite il est professeur de musique à mi-temps à Combrée (Maine-et-Loire), c’est-à-dire à plus de 100 kilomètres de là ! Après des études au grand séminaire de Laval, il avait été ordonné prêtre en 1958. Il quitte Pontmain dès 1975… pour enseigner à plein-temps à Combrée et desservir la paroisse de Loiré le week-end. Retraité en 1997, il est de retour en Mayenne dans sa ville d’origine : Craon. Dans ce reportage, il manie avec dextérité le clavier manuel (mains gantées) et le pédalier qui actionnent les cloches. Ses propos nous laissent deviner la difficulté d’utiliser ce type d’instrument ! Mais, contrairement à ce qui est dit, ce carillon ne semble pas fonctionner depuis 1884, les 25 premières cloches ayant été coulées par les fonderies Paccard d’Annecy-le-Vieux en 1896. Il reste le seul carillon du département.
L’histoire du carillon de la basilique de Pontmain se poursuit au XXIe siècle. En effet, depuis le début des années 90, l’artiste Alain Guérinel est l’organiste titulaire. Il joue sur l’orgue et le carillon lors des Journées du Patrimoine.
En regardant ce reportage, on est marqué par la qualité des images, par la multiplication des angles de vues (Pontmain depuis la route, la façade de la basilique, Louis École de trois quarts arrière occupé à jouer, le clavier, le pédalier et surtout l’ensemble des cloches). On imagine la préparation, mais surtout les contorsions voire les risques pris par les opérateurs. Ceux-ci se sont donnés le temps de réaliser un reportage de qualité et d’un format d’une longueur inhabituelle pour des spectateurs du début des années 2020.
Bibliographie
- La semaine religieuse du diocèse de Laval
- Site sanctuaire-pontmain.com
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
(Musique)
Maryvonne Gouzerh
Depuis 1884, les habitants de Pontmain et des alentours ont ce privilège, entendre ainsi tout au long de l’année, en concert impromptu, des oeuvres de Gounod, Bach, Schubert et autres, ou encore des cantiques populaires.Le carillon de la Basilique est en effet le plus beau et l’un des rares qui soit encore dans l’Ouest.Le carillonneur est le père Louis École, maître de chapelle et professeur de musique.
(Musique)
Maryvonne Gouzerh
À son arrivée à Pontmain, il a rénové l’instrument existant, puis a fait ajouter sept nouvelles cloches.Il y en a maintenant 39, réparties dans les deux tours.
(Musique)
Louis Ecole
Les quatre grosses cloches sont dans la seconde tour et les câbles de transmission sont très longs pour aller rejoindre ces cloches-là, si bien qu’il y a un léger retard, il faut jouer ces notes-là légèrement avant pour qu’elles répondent juste… C’est difficile de jouer exactement parfaitement en mesure avec ces cloches.
Maryvonne Gouzerh
La technique de ce carillon, système coup-de-poing, est en effet assez particulière.Il faut une grande force pour frapper les touches et bien des musiciens sont gênés dans l’interprétation par la persistance des sons qui s’entremêlent.Malgré tout, dans le Nord surtout, d’admirables carillons sont encore régulièrement utilisés.L’un des plus célèbres est celui de Bruges.
(Musique)
Maryvonne Gouzerh
Sans prétendre à semblable notoriété, celui de Pontmain est malgré tout en bonne place, grâce notamment aux améliorations récemment apportées.
Louis Ecole
Le pédalier était très incomplet, il n’avait que quelques notes.Alors, j’ai mis une octave entier.Même plus, trois notes, il y a 15 notes au pédalier, ce qui me permet d’élargir mon répertoire pas mal.
(Musique)
Maryvonne Gouzerh
Les possibilités de ce carillon, elles sont assez grandes pour offrir un répertoire intéressant à un musicien exigeant.L’abbé Louis École a tout de même sous les doigts plus de trois octaves.
Louis Ecole
Il faut choisir, quand même.Je crois qu’il y a un répertoire de carillons.Ce qui donne le mieux, ce sont les arpèges, par exemple.Premier prélude d’une…
Maryvonne Gouzerh
Les accords, il n’en est pas question ?
Louis Ecole
Si, les accords, ah si si, on joue aussi par accords.On peut très bien jouer des accords entiers de carillons.
(Musique)
Louis Ecole
On peut jouer quatre notes à la fois.On peut très bien faire des accords.
Maryvonne Gouzerh
Vous, en tant que musicien, est-ce que vous considérez le carillon comme un vrai instrument ?
Louis Ecole
Oui, je dois avouer qu’au début, en arrivant, ça ne me disait absolument rien.Autant, on est à l’aise sur un orgue ou sur un piano, n’est-ce pas ?Autant, là, où il faut jouer avec les poings et les pieds, on ne peut pas jouer comme sur un orgue, bien sûr.Toute la musique que je joue, ce sont des transcriptions que je fais, pratiquement.Il faut arranger quand même tout ça, on ne peut pas faire exactement toutes ces notes comme sur un orgue.Mais, j’estime que c’est un instrument merveilleux, parce qu’il y a une poésie quand même, une… Ah, les possibilités sur le carillon, c’est spécial, c'est spécial.Je comprends que certains musiciens n’aiment pas tellement cela, parce qu’il y a cette résonance, cette persistance du son.Mais, malgré tout, ça reste quand même très joli.
(Musique)
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