Rénovations urbaines aux Trois Ponts et à Mons-en-Baroeul
15 septembre 2012
04m 34s
Réf. 00091
Notice
Résumé :
Dans la Métropole, les quartiers font peau neuve grâce à l'ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) créée en 2003 à l'initiative de JL Borloo. Olivier Yeddou (directeur d'agence Villogia) présente Les Trois ponts à Roubaix, le deuxième plus gros chantier régional, où près de 800 logements doivent être démolis et reconstruits. A Mons-en-Baroeul la ville a fait le choix de la la rénovation et de la reconstruction.
Date de diffusion :
15 septembre 2012
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Éclairage
Ce dossier consacré à la rénovation urbaine dans les villes du Nord-Pas-de-Calais nous présente différents aspects des opérations de politique de la ville. De Maubeuge à Boulogne sur mer, de Dunkerque à Valenciennes, ce ne sont que grues et pelleteuses qui s’attaquent aux tours et barres de logements sociaux dégradés, dans le cadre de l’ANRU, agence nationale pour la rénovation urbaine. Jean-Louis Borloo, maire de Valenciennes, a créé cette agence dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er Août 2003 dite "loi Borloo" ou "plan Borloo". Pour que les quartiers défavorisés fassent peau neuve, ce qui concerne quelque 150 000 habitants dans la région, 4 milliards d’euros sont mobilisés pour détruire et reconstruire 13 000 logements et en réhabiliter 16 000 autres de 2003 à 2015, dans un objectif de mixité sociale et de développement durable.
Une des plus grosses opérations engagée dans la métropole lilloise concerne la ZUP des Trois Ponts à Roubaix : créée en 1961, cette zone urbaine prioritaire est alors confiée à un architecte de renom, Guillaume Gillet. Sur 22 hectares, un quartier nouveau se construit pour répondre à l’habitat insalubre et aux courées. Il attire une population d’une grande mixité dans les tours et les barres d’habitation, symboles de la modernité. Des logements bien conçus, tout confort, comme il est dit dans le sujet, transforment les conditions de vie de nombreux Roubaisiens. Ecoles, équipements publics, commerces et espaces verts sont au rendez-vous. Mais c’était sans compter sur la crise économique des années 70 et le départ des classes moyennes dans les zones pavillonnaires. Peu à peu, le quartier s’enferme sur lui-même ; la politique de peuplement des bailleurs sociaux entraîne une paupérisation du quartier : fermeture des commerces, dégradations, insécurité deviennent les maux des grands ensembles. En 1985, un lourd investissement est réalisé pour la réhabilitation du quartier des Trois Ponts autour de trois axes : les économies d’énergie, l’esthétique et la sécurité. Mais rien ne change vraiment dans la vie du quartier.
En 2007, dans le cadre de l’ANRU, on redessine l’ensemble. Ville, Etat, Lille Métropole, département, Région et bailleurs s’entendent sur une transformation en profondeur. Preuve de l’ampleur de ce projet, 85% de la somme investie par Lille Métropole Habitat à Roubaix est consacrée à ce quartier qu’il faut dédensifier et ouvrir sur le reste de la ville. Sur les 1700 logements, 800 sont démolis - dont la Tour F de 13 étages - et remplacés par de petits collectifs et des habitations en accession à la propriété pour une plus grande mixité. Trois phases caractérisent les projets ANRU : destruction ciblée, construction et réhabilitation surtout énergétique, résidentialisation c’est-à-dire identification et fermeture des îlots pour la sécurité. Equipements, circulation douce et jardins sont au cœur du projet.
Les 1500 logements de la ZUP Le Nouveau Mons de Mons-en-Baroeul répondent aussi à la politique de l’ANRU, l’ambition du maire étant de passer d’une ZUP à un écoquartier du XXIe siècle.
Gageons que le pari que s’était fixé Jean-Louis Borloo, de reconstruire aussi beau qu’ailleurs et pour le même prix de loyer soit une réussite sociale. La loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain du 13 décembre 2000 imposait un quota de 20% de logements sociaux dans les communes de plus de 3500 habitants. En 2014, on s’atèle au problème de l’emploi avec la création du CUCS (contrat urbain de cohésion sociale), et de l’Agence France Entrepreneur, qui doit aider au développement de l’activité économique et de l’emploi dans les quartiers.
Une des plus grosses opérations engagée dans la métropole lilloise concerne la ZUP des Trois Ponts à Roubaix : créée en 1961, cette zone urbaine prioritaire est alors confiée à un architecte de renom, Guillaume Gillet. Sur 22 hectares, un quartier nouveau se construit pour répondre à l’habitat insalubre et aux courées. Il attire une population d’une grande mixité dans les tours et les barres d’habitation, symboles de la modernité. Des logements bien conçus, tout confort, comme il est dit dans le sujet, transforment les conditions de vie de nombreux Roubaisiens. Ecoles, équipements publics, commerces et espaces verts sont au rendez-vous. Mais c’était sans compter sur la crise économique des années 70 et le départ des classes moyennes dans les zones pavillonnaires. Peu à peu, le quartier s’enferme sur lui-même ; la politique de peuplement des bailleurs sociaux entraîne une paupérisation du quartier : fermeture des commerces, dégradations, insécurité deviennent les maux des grands ensembles. En 1985, un lourd investissement est réalisé pour la réhabilitation du quartier des Trois Ponts autour de trois axes : les économies d’énergie, l’esthétique et la sécurité. Mais rien ne change vraiment dans la vie du quartier.
En 2007, dans le cadre de l’ANRU, on redessine l’ensemble. Ville, Etat, Lille Métropole, département, Région et bailleurs s’entendent sur une transformation en profondeur. Preuve de l’ampleur de ce projet, 85% de la somme investie par Lille Métropole Habitat à Roubaix est consacrée à ce quartier qu’il faut dédensifier et ouvrir sur le reste de la ville. Sur les 1700 logements, 800 sont démolis - dont la Tour F de 13 étages - et remplacés par de petits collectifs et des habitations en accession à la propriété pour une plus grande mixité. Trois phases caractérisent les projets ANRU : destruction ciblée, construction et réhabilitation surtout énergétique, résidentialisation c’est-à-dire identification et fermeture des îlots pour la sécurité. Equipements, circulation douce et jardins sont au cœur du projet.
Les 1500 logements de la ZUP Le Nouveau Mons de Mons-en-Baroeul répondent aussi à la politique de l’ANRU, l’ambition du maire étant de passer d’une ZUP à un écoquartier du XXIe siècle.
Gageons que le pari que s’était fixé Jean-Louis Borloo, de reconstruire aussi beau qu’ailleurs et pour le même prix de loyer soit une réussite sociale. La loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain du 13 décembre 2000 imposait un quota de 20% de logements sociaux dans les communes de plus de 3500 habitants. En 2014, on s’atèle au problème de l’emploi avec la création du CUCS (contrat urbain de cohésion sociale), et de l’Agence France Entrepreneur, qui doit aider au développement de l’activité économique et de l’emploi dans les quartiers.
Dominique Mons
Transcription
Christelle Massin
Notre supplément d’infos consacré à la rénovation urbaine, ce gigantesque chantier qui doit redonner un nouveau visage aux quartiers défavorisés. La rénovation était initiée en 2003 par un certain Jean-Louis Borloo, chiffre global, 40 milliards d’Euros engagés dans la région. 150000 habitants du Nord-Pas-de-Calais donc sont concernés, bénéficient de cette rénovation urbaine, Myriam Schelcher et Jean-Marc Vasco.(musique)
Myriam Schelcher
Elles sont partout, les grues et les pelleteuses. De Maubeuge à Boulogne, de Dunkerque à Valenciennes, les tours sont grignotées, les barres ratiboisées. Nos quartiers font peau neuve et cette mue porte un nom, ANRU, Agence Nationale de Rénovation Urbaine.(musique)
Olivier Yeddou
Ce quartier a fait déjà l’objet de nombreuses démolitions, notamment les barres ici horizontales donc de logements de rez-de-chaussée plus quatre étages.Myriam Schelcher
Ce quartier, c’est les Trois Ponts à Roubaix. Le deuxième plus gros chantier régional concerne en tout 1700 logements, près de 800 doivent être démolis, le même nombre sera reconstruit selon le principe de l’ANRU.Olivier Yeddou
C’est partout, on casse partout, ça construit partout, des routes, des nouveaux logements. Il va arriver la troisième phase de résidentialisation à partir du mois prochain, c’est-à-dire qu’on va venir fermer, créer des identités par îlot avec des places de parkings privatisées ; pour pouvoir créer effectivement une entité par bâtiment, et surtout apporter de la sécurité.Myriam Schelcher
Exemple, ce petit immeuble de 12 logements. La famille Dendane y a emménagé cet été, auparavant, elle habitait au treizième étage d’une tour aujourd’hui démolie.Marilyne Dendane
Il y a les enfants qui jouent beaucoup avec les ascenseurs, donc quand on partait, on savait qu’on l’avait mais quand on revenait, on ne savait pas si on l’aurait eu. Donc, on avait même peur pour les courses, parce que treize étages, c’est quand même fatiguant, c’est fatiguant.Myriam Schelcher
Et du coup, de revenir au premier, ça change la vie ?Marilyne Dendane
C’est génial, ça change la vie ! Et puis, c’est neuf, c’est neuf, il n’y a pas de mystère, hein. On a du goût pour la déco, on a du goût pour tout quoi, c’est super.(bruit)
Myriam Schelcher
La fin d’une époque, celle de grands ensembles poussés trop vite et trop haut. Les premières démolitions surviennent dès la fin des années 80, certains immeubles n’ont alors même pas fini d’être payés.(musique)
Myriam Schelcher
A peine deux décennies plus tôt, ils apportaient la modernité dans les villes.Journaliste
Voici par exemple un F4, il comporte trois chambres, une salle de séjour, une salle d’eau et une cuisine, le tout vraiment très confortable, agréable à habiter.(musique)