Maisons de mineurs
Notice
Reportage est réalisé à l'occasion de sa sortie d'un livre de photographies de Michel Marcq Maison de Mineurs à Leforest avec des chalets de montagne. Jacques Roussel , propriétaire de l'un d'eux explique que ce sont des dommages de guerre qui viennent d'Autriche. Sam Bellet à, lui, photographié les habitants des maisons d'Hénin-Beaumont. A Vieux-Condé Annie et Léon Matysiak ont fait de leur maison un port d'attache. Dernière curiosité : le presbytère de Raismes dont l'évêché accepterait de le céder.
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Éclairage
Ce reportage est particulièrement révélateur de la perception positive des cités minières au XXIème siècle ; le contraste, à ce propos, est saisissant, tant en termes d'images, de discours que d'illustration musicale, avec les reportages des années 1950 à 1990, dans lesquelles les cités ouvrières sont perçues très négativement, même si une évolution s'était faite sentir au cours des décennies. Si le ton et le vocabulaire de la journaliste sont quelque peu ampoulés, le reportage reste une excellente illustration de la diversité des cités minières puisqu'on y retrouve les grandes catégories de cités (du coron aux cités modernes) et de la variété des choix architecturaux effectués par les compagnies. Après un rapide lancement par le présentateur en plateau, autour du livre Maisons de mineurs (le reportage est réalisé à l'occasion de sa sortie), le reportage alterne interviews des auteurs du livre et d'habitants avec vues de cités et autres éléments remarquables. Tous sont inclus dans le périmètre inscrit au patrimoine mondial par l'UNESCO. La couverture du livre, montrée en plateau, est illustrée par un paysage minier "complet" regroupant chevalement, fosse et terril dominant une cité minière. Il s'agit en l'occurrence de la fosse 9/9bis d'Oignies, exploitée à partir de 1933 par la Compagnie des Mines de Dourges et de la cité Declercq attenante. Cette fosse, particulièrement emblématique car dernière du bassin minier à avoir fermé en 1990, fait également partie des biens inscrits au patrimoine mondial.
La cité-jardin Foch d'Hénin-Beaumont est la première cité évoquée et apparaît à deux reprises dans le reportage. Présentée par les deux auteurs du livre (M. Marcq et S. Bellet), elle est construite en 1921-22 par la Compagnie des Mines de Dourges, au pied de l'imposant et emblématique terril n°87 que l'on aperçoit derrière les maisons. La cité est caractérisée par des rues courbes, de façades à colombages, des volumes variés et de grands jardins auxquels les habitants, remarque S. Bellet, sont très attachés. Elle est donc typique des cités-jardins de l'entre-deux-guerres et contraste fortement avec la représentation habituelle du coron, comme le précise M. Marcq au cours de l'interview.
Le célèbre coron des 120 à Anzin et Valenciennes est ensuite présenté, sans témoignage. Construit dans les années 1860 par la Compagnie des Mines d'Anzin, cet ensemble de 120 logements est constitué de 6 barreaux parfaitement alignés sur 250m et regroupant chacun 20 logements installés dos à dos. À la pointe du confort à l'époque, il offrait un point d'eau par logement, un fournil et des toilettes extérieures. Ce coron, qui a inspiré E. Zola pour son célèbre roman Germinal, constituait un tel progrès qu'il été présenté à l'exposition universelle de Paris de 1867, consacrée à l'économie sociale et aux logements ouvriers. Réhabilité et mis aux normes modernes à la fin des années 1990, sa longue façade travaillée fait partie, explique la journaliste, des "grands classiques".
La cité suivante est la cité de la Forêt à Libercourt (et non une cité de la commune de Leforest comme indiqué dans le reportage). Ces maisons ont été construites en 1946 par le groupe d'Oignies après la nationalisation. Elles font partie des cités dites modernes et, comme l'explique J. Roussel, habitant la cité, leur allure originale de chalets montagnards est due à leur état de dommage de guerres autrichiens.
La caméra est ensuite transportée à Vieux-Condé, dans la cité de la Solitude. Cité-jardin construite en 1924 par la Compagnie des Mines d'Anzin, elle est organisée selon une voirie courbe et regroupe des maisons aux décorations soignées, que l'on aperçoit cependant que rapidement. En effet, l'accent est ici mis sur le témoignage du couple Matysiak, dont le nom aux consonances polonaises rappelle les origines. Sur fond de lampe de mineur, L. Matysiak insiste sur l'importance du jardin pour les loisirs de ses enfants, soulignant ainsi le changement de rôle des jardins, complément alimentaire essentiel au XIXe siècle ayant évolué vers l'agrément au cours de la seconde moitié du XXe siècle.
Enfin, le reportage termine sur un élément original du patrimoine minier, le presbytère de l'église Sainte-Cécile de la cité-jardin du Pinson à Raismes. Construit en 1924, en bois et sur un modèle d'architecture vernaculaire polonaise comme l'église voisine, il était bien évidemment lié à la forte communauté polonaise arrivé ici pour travailler dans les mines durant l'entre-deux-guerres.