L'habitat minier
Notice
Reportage sur les conditions de logement dans le Bassin minier. Malgré les rénovations, il reste encore des logements sans confort, avec des toilettes "à l'ancienne" à l'extérieur. Le patrimoine des Houillères a été transféré à une société d'économie mixte où les communes sont majoritaires. Il y a eu des réhabilitations, des destructions et des reconstructions comme à Waziers. Bernard Basset, architecte de "Waziers réhabilité" plaide pour le concept d'unité de vie plutôt que d'unité d'habitation. Témoignage de Joséphine Laurent qui habite, entourée de ses souvenirs, à la résidence Sainte-Barbe.
- Europe > France > Nord-Pas de Calais > Nord > Waziers
Éclairage
L'extrait proposé alterne vues de cités minières, témoignages et interviews. Le propos dénonce dans un premier temps l'existence de logements miniers encorne non réhabilités en 1990 et évoque ensuite le travail continu d'amélioration de l'habitat. Les images sont filmées dans et autour de Waziers, comme l'indiquent les modèles de corons et de cités pavillonnaires présentés, typiques de la Compagnie des Mines d'Aniche qui exploitait ce secteur.
Le premier plan montre un contraste saisissant entre une rangée de cités pavillonnaires bien entretenue et un coron en décrépitude et aux ouvertures murées. Autour d'un premier témoignage d'un groupe d'habitants se plaignant du manque de confort des cités et notamment des conditions sanitaires (absence de salle de bains, toilettes extérieures), les vues insistent sur les appendices habituels des cités minières, ici très dégradés. Le trait est néanmoins quelque peu forcé car, alors que les témoignages évoquent des cités encore occupées – certes au confort spartiate – les cités filmées ici sont murées et donc inoccupées ; elles commencent d'ailleurs à tomber en ruines.
Une vue large d'un paysage minier typique de ville écrasée sous un imposant terril conique, fait office de transition entre la première partie dénonçant la lenteur de la réhabilitation (moins de la moitié des logements ont été traités en 1990) et la seconde partie qui présente les actions effectuées. Ces actions d'amélioration de l'habitat sont effectuées le plus souvent sous l'égide d'une Société d'Économie Mixte (SEM) dominée par l'actionnariat municipal et qui a récupéré la gestion de ce patrimoine immobilier des houillères.
L'action évoquée ensuite concerne la commune de Waziers où des quartiers de cités ont été réhabilités, voire rénovées, c'est-à-dire détruits et remplacés par d'autres logements plus modernes ; c'est le cas du quartier présenté. Le discours de B. Basset, architecte de l'opération "Waziers réhabilité" est révélateur de l'évolution des perceptions et donc des actions vis à vis de cités minières. En effet, contrairement à des discours plus anciens où la destruction et la négation du passé minier dominaient, son propos insiste sur l'importance et "l'unité de vie" cohérente que constitue la cité minière. Unité qu'il faut donc préserver pour « maintenir les racines", "prolonger le mode de vie" et donc tenir compte de l'identité de ces territoires particuliers par la préservation du patrimoine minier, incluant les cités.
L'extrait se conclut enfin sur le témoignage de J. Laurent, femme de mineur, depuis la résidence Sainte-Barbe à Sin-le-Noble. Sur fond de souvenirs de la mine qui ornent la pièce (dont un rideau en dentelle où le motif répété évoque l'ordonnancement des cités minières), elle insiste justement sur l'importance de la communauté et de la solidarité dans la vie de la cité face aux difficultés de la vie du mineur et de sa famille.