La rénovation de la cité des Aviateurs à Bruay-en-Artois
Notice
Les Houillères du Nord-Pas-de-Calais ont prévu de mettre à disposition leur patrimoine immobilier à d'autres ouvriers que ceux des mines. C'est ainsi que dans la rénovation de la cité des Aviateurs à Bruay-en-Artois 125 logements ont été rénovés. Interview d'un habitant, ancien mineur silicosé, qui explique comment se sont déroulés les travaux .
Éclairage
Cet extrait est tiré d'un reportage diffusé en 1970 sur l'évolution de la ville de Bruay-en-Artois (Bruay-la-Buissière depuis 1987 suite à sa fusion avec Labuissière) dont est extrait également le documentÉvolution de la ville de Bruay , présenté par ailleurs dans cette fresque. Ce dernier évoque la situation démographique et économique de la ville, illustrée par des plans généraux et divers (chevalements, cités minières de diverses générations, centre-ville, etc.) alors que celui-ci insiste plus sur les conséquences de la réhabilitation d'une seule cité minière, la cité de Aviateurs. L'extrait doit également être mis en parallèle avec un autre extrait présenté dans cette fresque, diffusé le 17 mars 1968 et intitulé Réhabilitation des corons à Bruay-en-Artois. Ce reportage présentait, deux ans avant, les causes, les méthodes et les techniques de réhabilitation du quartier, le premier à être traité dans le bassin minier, directement sous l'égide des Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais (HBNPC) et de sa filiale la SIA (Société Immobilière de l'Artois). Enfin, si les termes "remodelage" ou "rénovation"sont bien employés, il s'agit pourtant ici d'une opération de réhabilitation car elle implique une préservation et une amélioration de l'existant, alors que "rénovation" implique une destruction et une reconstruction à neuf.
L'extrait présenté est clairement divisé en deux parties. La première, illustrée par des plans assez larges du quartier et de ses habitants et suivi par une interview en plan serré d'un habitant de la cité. Cette cité 31, surnommée cités de Aviateurs car elle jouxtait un ancien terrain d'aviation, utilisé de 1913 à 1918, a été construite durant l'entre-deux-guerres, sur le modèle des cités pavillonnaires. Les maisons comportent donc un étage et sont séparées, même si les vides ont pu être comblés par des ajouts postérieurs. Les deux modèles de maisons présents dans la cité sont visibles dans l'extrait. Des maisons à un étage, petites, alignées et jointives forment deux lignes centrales, tandis que, de chaque côté de ces deux lignes, sont alignées de grosses maisons à un étage et à quatre logements.
Si certaines parties apparaissent encore en chantier, l'essentiel du travail de réhabilitation est réalisé en 1970 au moment du tournage de ce reportage et les images montrent donc à la fois la permanence et la modernité du quartier :
- la permanence avec le maintien des maisons en elles-mêmes et des jardins ouvriers, toujours essentiels à la vie du mineur ;
- la modernité par l'adjonction de lignes de garages (vus ici depuis l'avenue des Aviateurs) entre les lignes de cités, par la disparition des appendices précaires (pigeonniers, volières, clapiers... qualifiés de "verrues" en 1968) et par les ajouts très visibles de pièces d‘eau au toit plat aux côtés des maisons du quartier.
Le discours précise que cette opération de réhabilitation profitera certes aux employés des HBNPC, mais aussi, s'il reste des logements disponibles, à des personnes extérieures à l'entreprise, Cela amorce un désengagement de l'entreprise minière de son patrimoine résidentiel.
L'interview d'un habitant en train de jardiner vient ensuite, sur fond de cité réhabilité (on distingue bien la nouvelle pièce d'eau au toit plat au début de la séquence). Elle est vraisemblablement tournée dans la rue Roland Garros, à proximité de l'école de la cité : on entend en effet les élèves en récréation en fond sonore. L'interviewé est un ancien mineur silicosé reconverti en jardinier, toujours au service des houillères. Autour de quelques considérations sur la procédure des travaux réalisés (déménagement, relogement provisoire, puis retour sur place) ses réponses insistent surtout sur l'amélioration du confort de son logement (il mentionne plusieurs fois la salle de bains et les sanitaires intérieurs) et sur le changement d'image, très positif, du quartier.