Fermeture de la mine de charbon à Carmaux

29 juin 1997
01m 56s
Réf. 02030

Notice

Résumé :
La fermeture de la mine de charbon La Découverte Sainte Marie à Carmaux dans le Tarn, prévue pour le 30 juin 1997, est provoquée par la concurrence du charbon d'importation. Pierre Boyer, maître mineur retraité, et Pierre Bouty, traceur retraité, évoquent leur nostalgie du travail de mineur au fonds. La fin de l'exploitation au fonds en 1987 marque le passage à l'exploitation de la Découverte. Actuellement, des terrassements du site préparent à l’après mine.
Date de diffusion :
29 juin 1997
Source :

Transcription

Journaliste
Le 30 juillet 1997 sera une date importante de l’histoire de Carmaux, elle sera celle où les 247 dernières gueules noires se retrouvent orphelines de leur charbon. Exit la tradition industrielle de la citée minière, reste une facture d’environ 7 milliards de Francs, c’est le coût global des 1,2 millions de tonnes de charbon sortis de la découverte Sainte-Marie transformé en gouffre financier. Descendants des charbonniers qui, au XIIIème, grattaient le sol pour extraire cette source d’énergie, les mineurs tarnais ont perdu leur dernier combat contre le charbon d’importation. Pour Carmaux, c’est une page d’histoire qui se tourne, l’histoire d’une révolution industrielle qui prend sa source dans le sous-sol, mais dont la fin laisse un goût d’amertume.
Inconnu 1
J’ai passé 33 ans au fond de la mine, et maintenant, voyant la fermeture de tous nos puits, ça fait mal au ventre.
Journaliste
Le charbon, c’est aussi l’histoire du mineur devenu personnage mythique et dont le métier relève d’exploit quotidien.
Inconnu 2
Quand on avait fait notre journée par rapport à ce travail rude, on était content de nous. Mais quand on se retrouvait tout au fond, c’était super parce qu’on ne pensait pas au danger, ça venait tout seul quoi, tout ça ! C’était formidable.
Journaliste
C’était formidable, mais ça n’a pas duré. Le 31 juillet 1987, le fond est arrêté, est lancé le projet d’exploitation du gisement par découverte, une alternative arrachée par cinq semaines de grève lancée en pleine campagne des élections municipales. Mais d’ores et déjà, les jours du charbon tarnais sont comptés.
Inconnu 3
La mine, c’est quelque chose de porteur, chacun pouvait, à un moment donné, penser pouvoir travailler à la mine et avoir une vie bien cadrée. Si aujourd’hui, beaucoup de gens dénigrent la mine, il faut savoir qu’elle a fait vivre beaucoup de monde, et que tant qu’elle était là, elle faisait vivre la population du Carmausin et de son alentour.
Journaliste
Pour Carmaux, le charbon c’est fini, mais pour le dernier carré, les mineurs, la vie continue. Reconvertis en terrassiers, ils participeront jusqu’en 2001 à la réhabilitation du site mais l’après-charbon, lui, est déjà commencé.