La tendance aux chalets de luxe à la montagne
Notice
La tendance de l'immobilier dans les stations de sports d'hiver est aux chalets en bois luxueux et haut de gamme. En effet, chacun de ces chalets coûte entre 1,3 millions et 2,5 millions de francs. Ceux-ci sont destinés à une clientèle aisée, étrangère. Cette tendance s'accompagne d'une montée globale des prix de l'immobilier et les propriétaires de petits studios ont du mal à y faire face lorsqu'ils souhaitent revendre.
Éclairage
Le reportage, diffusé sur FR3 Alpes le 16 février 1995, met en exergue la question de l'immobilier de loisir en station et plus particulièrement celle de l'évolution du parc d'hébergement touristique. Ainsi, c'est la station de Flaine, située dans le Grand Massif en Haute-Savoie et présentée comme un « petit coin de Norvège » qui sert d'exemple, avec une vue sur des chalets récemment construits.
La construction de chalets de grande surface, représentants d'une architecture norvégienne dans la vidéo (mais principalement tyrolo-autrichienne dans la plupart des sites alpins), constitue l'option retenue par la plupart des stations alpines. Ces types d'hébergement touristique correspondent à la demande de la clientèle, dont les attentes ont évolué depuis la création des stations et qui aspire désormais à des surfaces plus grandes et à une certaine authenticité architecturale. Dans ce contexte, les prix d'accession à l'immobilier s'envolent (le reportage fait état d'un budget de 1,3 à plus de 2 millions de francs de l'époque pour l'achat d'un chalet). De tels niveaux de prix expliquent la montée en gamme immobilière des stations, avec une clientèle de plus en plus européenne et/ou internationale, seule apte à pouvoir acquérir de tels biens. Ceci questionne également le devenir des lits touristiques issus de la période originelle de construction des stations, où les logements étaient basés sur des ratios de 9-12m² par lit touristique et qui trouvent plus difficilement acheteurs.
En parallèle, se pose le problème de l'immobilier de loisir non mis en location par leurs propriétaires et qui viennent rejoindre les rangs des lits qualifiés de « froids ». Les raisons sont multiples, combinant à la fois l'inadéquation des logements à la demande de la clientèle mais aussi les réticences des propriétaires à mettre en location leur bien (via une agence ou par leurs propres moyens). C'est une situation qui a émergé dans les années 1990 et qui a conduit le législateur, lors de la loi Solidarité et Rénovation Urbaine de 2000, à proposer le dispositif ORIL, Opération de Rénovation de l'Immobilier de Loisir, lequel tente via des dispositifs essentiellement fiscaux, de remettre en marché les lits touristiques après une réhabilitation.
Aujourd'hui, cette question de l'immobilier de loisir reste entière en stations de montagne, avec d'un côté, une poursuite de la construction de lits neufs en stations pour répondre à la demande et de l'autre, un parc immobilier ancien peinant parfois à être mis en location.