Le festival "Les rencontres de Brel" de Saint Pierre de Chartreuse
Notice
Reportage sur le festival "Les rencontres de Brel" de Saint Pierre de Chartreuse. Le succès grandissant du festival et son ouverture à toute la chanson française profite aussi à l'économie locale.
Éclairage
Ce reportage, diffusé le 16 juillet 2003 lors de l'édition régionale de France 3 Alpes, présente aux téléspectateurs la 16e édition du festival Jacques Brel de Saint Pierre de Chartreuse. Consensuel, le reportage ne mentionne pas le conflit des intermittents du spectacle qui a conduit à l'annulation de nombreuses manifestations. Il s'ouvre sur un chalet d'allure modeste dans lequel Jacques Brel, l'homme du « plat pays », s'était installé en 1965. La caméra glisse ensuite sur le village lui-même : à l'heure du « tout patrimoine » dans les années 1980 (1), le célèbre chanteur belge est devenu un élément du patrimoine local. Depuis 1987, un festival lui rend hommage. Comme l'annonce le journaliste sur le plateau, le reportage s'attache peu à la manifestation elle-même. Le nombre de festivals de musique s'est multiplié depuis les années 1980, passant de la musique classique à la musique actuelle, et élargissant sans cesse leur spectre musical. Ces « rencontres » devenues celles de la « chanson française » s'inscrivent dans ce mouvement. En effet, en dehors de quelques plans sur les affiches du festival – en particulier celle de son artiste le plus connu, Vincent Delerm –, d'une brève annonce du programme à la fin du document ou d'une volonté affichée du maire « d'être fidèle à l'esprit de Jacques Brel », le reportage se focalise sur les retombées économiques et sociales de l'événement. L'organisateur, Guy Bècle-Berland, fondateur et président de l'association Ephémère qui porte le festival, puis le maire, Michel Bècle-Berland, sont longuement interrogés sur les effets bénéfiques d'une telle manifestation pour le village à la fois sur le plan de l'attraction touristique – avec la carte du tourisme vert et sportif (ski alpin, ski de fond...), le territoire de la Chartreuse joue aussi celle de la culture et du patrimoine (musée de la Grande Chartreuse, caves...) – mais aussi du dynamisme insufflé à la vie locale. Une attention toute particulière est ainsi portée au fait que l'on mobilise les enfants à travers la rédaction d'un journal, le Festival Express ou la mise en place d'un « spectacle des jeunes ». Il s'agit d'inscrire la manifestation dans la durée. Si l'on met en avant les subventions publiques qui viennent apporter leur caution à l'évènement – en particulier le soutien européen – et privées, il s'agit surtout de louer les initiatives locales. Le festival est clairement attaché à un territoire qu'il mobilise – une affiche au détour d'un plan le désigne comme « un festival de la montagne » – et contribue à dynamiser, offrant une belle vitrine pour le tourisme d'été à Saint Pierre de Chartreuse. De 8000 à 10 000 personnes se pressent désormais à un festival qui en sera en 2015 à sa 28ème édition. En décidant de devenir un « écofestival de la montagne », il s'inscrit doublement dans un territoire – la montagne – et dans les problématiques environnementales actuelles qui lui sont associées.
(1) Neyret R. « Du monument isolé au tout patrimoine », Géocarrefour, vol 79/3, 2004, p.231-237