Léon Pervinquière

27 septembre 2012
02m 32s
Réf. 00130

Notice

Résumé :
Le Vendéen Léon Pervinquière était un géologue, enseignant à la Sorbonne, l'un des plus grands explorateurs de son temps, investi notamment dans des recherches en Tunisie où il se rendit 3 ans durant, et où il jouit encore d'une notoriété importante. Si aujourd'hui l'homme est oublié de tous dans son pays natal, sa petite fille, elle, garde le souvenir d'un homme bon, excellent même, mais austère.
Type de média :
Date de diffusion :
27 septembre 2012

Éclairage

Léon Pervinquière est né en 1873 à La Roche-sur-Yon, et décédé en 1913, à 39 ans. Pour honorer sa mémoire, on donna son nom à un poste militaire de l'extrême-sud tunisien, Fort-Pervinquière, isolé aux confins du Grand Erg oriental. Deux de ses ancêtres avaient été députés en 1789. Entré au laboratoire de géologie de la Sorbonne, il y soutient en 1903 une thèse de doctorat consacrée à la géologie de la Tunisie centrale, où il séjourne à trois reprises. Préparateur de géologie, puis chef des travaux pratiques en 1902, il fut chargé des conférences de paléontologie en 1908. Il se fait connaître pour ses découvertes d’ammonites proches de celles connues dans l'Inde méridionale. Il en tira l'idée d'une communication directe entre les mers tunisienne et indienne au Crétacé supérieur. Il étudia aussi d’autres fossiles, gastéropodes et lamellibranches. Sa collection, conservée à l’université Pierre et Marie Curie, est composée de quelque 6 000 échantillons occupant 114 tiroirs.
En 1911, il fut chargé par le gouvernement français d'une mission qui le conduisit à Ghadamès. De ce voyage, il tira La Tripolitaine interdite, un livre publié avec beaucoup d'à-propos en 1912, lors de la guerre italo-turque de Tripolitaine.
Son œuvre compte une trentaine d'ouvrages, dont une carte géologique, trois mémoires et un livre, auxquels il faut ajouter d'innombrables articles de vulgarisation scientifique. Il avait été élu membre honoraire de l'Institut égyptien en 1909.
Jean-Clément Martin

Transcription

Présentatrice
À son époque, il n’y avait ni Internet, ni bon coin ou forum de l’emploi. Léon Pervinquière a vécu à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Son nom aujourd’hui n’évoque plus rien en Vendée où il est né, un oubli injuste, car Léon Pervinquière a été l’un des plus grands explorateurs de son temps. Sa curiosité l’a mené en Tunisie, toujours plus au sud dans le désert, un territoire dont on ne savait presque rien alors. Chloé Michelon et Boris Vioche sont partis sur ses traces.
Chloé Michelon
Léon Pervinquière, sur sa tombe à la Roche-sur-Yon, son nom est illisible. Recouvert de lichen, effacé, un symbole.
Gaston Godard
Il est complètement ignoré dans sa Vendée natale, c’était un géologue, donc à la Sorbonne, il a enseigné et au retour d’un voyage de Tunisie, il est tombé malade.
Intervenant
En revanche, il est connu et apprécié des Tunisiens, des géographes et des géologues tunisiens.
Chloé Michelon
Ce fort, au sud de la Tunisie, portera même son nom, nous sommes en 1897, Léon Pervinquière quitte la Sorbonne pour la Tunisie. Des expéditions toujours plus au sud, direction le Sahara, en tout, il y passera près de trois ans.
Intervenant
Le métier de géologue et de géographe, et accessoirement d’archéologue, qu’il était aussi, était un métier d’aventurier à l’époque.
Chloé Michelon
Sa dernière aventure est la plus importante. Il participe au tracé de la frontière entre la Tunisie et l’actuelle Libye. Sa mission, trouver de l’eau au coeur du désert. Point final de l’expédition, Ghadamès, il y fait les premières photos de cette cité qui fascine les explorateurs. Entre deux expéditions, Léon Pervinquière aime se reposer dans le domaine familial de la Baudonnière. Son petit-fils y vit toujours, il a gardé le marteau du géologue et quelques souvenirs de famille.
Hélène Poirier-Coutansais
C’était l’image de notre mère qui l’a connu jusqu’à 9 ans, c’est tout. Alors, c’est un peu une image de petite fille, si vous voulez, quand même. Elle l’aimait énormément, il avait un air très sévère, je crois qu’il était excellent et bon et tout ce que vous voulez, mais c’est vrai qu’il faisait austère.
Chloé Michelon
Ses aventures lui coûteront la vie, malade, il mourra en 1913 à seulement 39 ans.