Campeurs sur terrains privés
21 juillet 2007
02m 02s
Réf. 00205
Notice
Résumé :
A Brem-sur-Mer, en Vendée, des campeurs sur terrains privés se mobilisent pour demander une tolérance vis-à-vis de la Loi littoral. Face à l'association de défense de l'environnement qui demande une application stricte du texte, les campeurs craignent l'expulsion, liée pensent-ils à un projet immobilier de la commune.
Type de média :
Date de diffusion :
21 juillet 2007
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Le développement de l’habitat illégal est une réalité d’échelle nationale sur des littoraux soumis à une forte pression touristique. En Vendée, la consommation d’espace par l’urbanisation légale sur la frange littorale s’est accompagnée d’une occupation spontanée, avec un habitat précaire, non soumis aux règles d’urbanisme et occupé de façon temporaire ou permanente par des populations de niveau social très divers. A côté d’un tourisme populaire, installé dans les années 1970-1990 dans des zones rurales alors peu attractives, on a vu se développer plus récemment un phénomène de résidence précaire pour les travailleurs saisonniers, nombreux dans les contextes balnéaires. Les mutations de l’habitat traditionnel, la cabane, ont fait émerger un problème de politique publique que les géographes nomment la cabanisation. Dans les années 2000, les télescopages multiples entre occupations traditionnelle et récente, habitants autochtones et allogènes ont mis en difficulté des maires chargés de trouver des solutions, dans un contexte de pression humaine, financière et électorale croissante.
A Brem-sur-mer ou Noirmoutier, en Vendée, comme sur l’île de Ré voisine, la principale crainte des campeurs en colère résidait dans l’application stricte et rétroactive de règles nouvelles, auxquelles ils refusaient de se soumettre. Devenus propriétaires de leur petite parcelle, ils entendaient vivre leur passion pour le camping et réclamaient un peu de tolérance. Ces tensions autour des terrains à camper renvoient à des questions brûlantes autour du foncier littoral : l’évolution de ses usages, l’appréciation rapide du m² dans certaines zones et la définition des politiques publiques d’occupation des sols et d’urbanisme. Sur l’île de Ré, c’est au moyen d’une verbalisation des caravanes stationnant à la saison sur des terrains privés que l’on a cherché à régler le problème. Pour les intéressés, comme le proclamaient leurs banderoles en 2007, l’un des enjeux était aussi la « mixité sociale dans les loisirs ».
En Vendée, la crise s’est nouée autour du maintien prolongé, en dehors des zones balnéaires, de portions du littoral qui ont connu une urbanisation tardive. Cela a abouti à un télescopage entre des traditions d’occupation du littoral et des formes résidentielle spontanées, avec pour point commun un rapport à la norme parfois problématique. Au début des années 2000, le relatif laisser-aller des autorités a cédé la place à des actions de justice. Progressivement, les propriétaires en marge de la légalité, et parfois des normes esthétiques, sont sortis des logiques d’affrontement où on les avait enfermés. Ils sont parvenus à mobiliser des alliés parmi les autorités publiques et les personnalités locales, et à rééquilibrer les rapports de force avec les pouvoirs publics. Ainsi, des solutions plus complexes et coordonnées entre les différents acteurs publics ont été mises en place, intégrant parfois des acteurs de la sphère privée (associations d’habitants, notaires, agents immobiliers).
A Brem-sur-mer ou Noirmoutier, en Vendée, comme sur l’île de Ré voisine, la principale crainte des campeurs en colère résidait dans l’application stricte et rétroactive de règles nouvelles, auxquelles ils refusaient de se soumettre. Devenus propriétaires de leur petite parcelle, ils entendaient vivre leur passion pour le camping et réclamaient un peu de tolérance. Ces tensions autour des terrains à camper renvoient à des questions brûlantes autour du foncier littoral : l’évolution de ses usages, l’appréciation rapide du m² dans certaines zones et la définition des politiques publiques d’occupation des sols et d’urbanisme. Sur l’île de Ré, c’est au moyen d’une verbalisation des caravanes stationnant à la saison sur des terrains privés que l’on a cherché à régler le problème. Pour les intéressés, comme le proclamaient leurs banderoles en 2007, l’un des enjeux était aussi la « mixité sociale dans les loisirs ».
En Vendée, la crise s’est nouée autour du maintien prolongé, en dehors des zones balnéaires, de portions du littoral qui ont connu une urbanisation tardive. Cela a abouti à un télescopage entre des traditions d’occupation du littoral et des formes résidentielle spontanées, avec pour point commun un rapport à la norme parfois problématique. Au début des années 2000, le relatif laisser-aller des autorités a cédé la place à des actions de justice. Progressivement, les propriétaires en marge de la légalité, et parfois des normes esthétiques, sont sortis des logiques d’affrontement où on les avait enfermés. Ils sont parvenus à mobiliser des alliés parmi les autorités publiques et les personnalités locales, et à rééquilibrer les rapports de force avec les pouvoirs publics. Ainsi, des solutions plus complexes et coordonnées entre les différents acteurs publics ont été mises en place, intégrant parfois des acteurs de la sphère privée (associations d’habitants, notaires, agents immobiliers).
Thierry Sauzeau