Sur les traces des dinosaures

02 avril 2002
02m 17s
Réf. 00410

Notice

Résumé :
Découvert en 1964 entre Talmont-Saint-Hilaire et Jard-sur-Mer, un gisement paléontologique livre des traces de la présence d'une dizaine d'espèces de dinosaures. Ces empreintes de pas, datant de plus de 200 millions d'années, sont étudiées par des géologues et d'autres scientifiques qui en ont, jusqu'ici, répertorié plus de 2000.
Date de diffusion :
02 avril 2002
Source :

Éclairage

Le littoral vendéen a gardé, d’une façon exceptionnelle, les traces des premiers habitants : les dinosaures. Ecrasant sous leur poids les bulles de gaz comprises dans le sol, ces animaux vivant il y a plus de 200 millions d’années ont imprimé des traces qui ont été ensuite préservées par les modifications du climat et la montée du niveau des mers. Les traces laissées sur un fond mou (comme de la vase dure), leur conservation a été réalisée par un apport d'un dépôt de sable fin et de vase qui a rempli les formes en creux créant une couche gréseuse. Ces empreintes n’ont été découvertes qu’en 1963 à l’occasion d’une marée basse importante par Gilbert Bessonat, ingénieur chimiste, pratiquant des relevés géologiques au pied de la falaise. Les résultats ont été présentés ensuite par l’association des Naturalistes de la Vendée en même temps que des campagnes scientifiques coordonnées ont été menées pour recenser mais aussi protéger ces marques.
Plus de 2 000 empreintes ont été ainsi conservées entre Talmont Saint Hilaire et Jard sur Mer en Vendée, faisant le bonheur des chercheurs, géologues et préhistoriens, mais aussi des marchands et des amateurs. Ces prélèvements et l’occupation humaine du site ont manifestement effacé aujourd’hui la plupart de ces traces.
Jean-Clément Martin

Transcription

Présentatrice
Entre Talmont-Saint-Hilaire et Jard-sur-Mer en Vendée, le littoral a gardé des traces du passage des dinosaures. Ces empreintes de pas dans les roches datent de plus de 200 millions d’années. Pour les géologues et les scientifiques, le lieu est un vrai terrain d’études, ce week-end, ils étaient 70 venus observer sur la plage du Veillon ces vestiges de l’ère secondaire. Le reportage de Stéphane Robert et Catherine Sani.
Stéphane Robert
C’est là, entre Talmont-Saint-Hilaire et Jard-sur-Mer en Vendée, à la jonction du massif armoricain et du bassin aquitain, c’est là qu’il y a 205 millions d’années vivaient certaines espèces des premiers dinosaures. On a découvert des traces de pas incrustés dans la roche, les premières en 1964, depuis les chercheurs en ont répertoriés près de 2000, Talmont-Saint-Hilaire est un site exceptionnel.
Gilbert Bessonnat
Il y a 205 millions d’années, la mer était au même niveau que maintenant. Alors, ça, ce n’est pas le cas partout, mais c’est comme ça donc. Pratiquement, on pourrait faire un Jurassic Park, enfin, entre guillemets, sans rien truquer puisque les dinosaures qu’on pourrait articuler, qu’on pourrait faire gambader là, seraient dans les mêmes positions qu’il y a 205 millions d’années.
Christian Montenat
Les dinosaures ont marché sur un estran, quelque chose assez comparable à ce que nous avons ici, un sol qui était mou, ils ont laissé leur empreinte. D’ailleurs, quand on regarde au microscope sous leurs traces de pas, on voit qu’il y a des bulles de gaz, des bulles d’eau qui ont été expulsées par la pression du corps de l’animal. Et puis, c’est resté exposé au soleil dans un climat qui devait être celui du sahel d’aujourd’hui pendant des centaines d’années, des dizaines d’années, des siècles, on ne peut pas savoir.
musique
(musique)
Stéphane Robert
Les empreintes sont difficiles à détecter, chaque marais apporte son lot de boue et de sable qui, tour à tour, les recouvrent ou les découvrent. Des empreintes qui témoignent de la cohabitation d’une dizaine d’espèces, essentiellement des prédateurs.
Gilbert Bessonnat
Là, ce sont les Eubrontes, qui sont connus depuis 1850 à peu près, dans la vallée du Connecticut aux USA. Ce sont des bêtes qui faisaient à peu près 4 mètres de haut et bon ben, ils n’avaient pas l’habitude de manger des carottes. C’était vraiment des cas, genre tyrannosaure, qui n’a aucun rapport. Puisque le tyrannosaure, c’est bien, bien, à la fin des dinosaures.
Stéphane Robert
En l’espace de 40 ans, le site a été copieusement pillé par des amateurs et marchands de tout poil, alors les chercheurs, aujourd’hui, se gardent de révéler son emplacement précis, il leur reste encore beaucoup de choses à découvrir.