Exposition Gaston Chaissac aux Sables-d'Olonne
06 février 1993
02m 11s
Réf. 00561
Notice
Résumé :
Une exposition de 60 œuvres de Gaston Chaissac permet de dresser un portrait de l'artiste, au musée de l'Abbaye Sainte-Croix, aux Sables-d'Olonnes. Visite guidée de l'ancienne collection Dubuffet par Didier Ottinger, conservateur, selon qui ces œuvres révèlent le laboratoire du peintre. Elles attestent aussi de ses influences, de ses qualités de théoricien et de poète de l'Art brut.
Type de média :
Date de diffusion :
06 février 1993
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Thèmes :
Lieux :
Éclairage
Né en 1910 à Avallon dans l’Yonne, mort en 1964 à La Roche-sur-Yon, Gaston Chaissac connaît d’emblée de graves difficultés familiales. Cordonnier à Paris, n’ayant ni diplôme ni formation artistique, mais le goût de la peinture et de l’écriture, il rencontre le peintre Otto Freundlich qui l’encourage à peindre. Le résultat est tel que malgré des séjours en sanatorium, dès 1937, pour soigner une tuberculose précoce, il peut exposer pour la première fois ses œuvres à Saint-Rémy en Provence, puis à Paris, en s’appuyant sur l’aide de Freundlich et de son épouse, mais aussi de Robert Delaunay et de Raymond Queneau.
En 1942, alors qu’avec son épouse institutrice, il vit en Vendée, notamment à Sainte-Florence, où il réalise « une peinture rustique moderne » comme il le dit et où il y rédige, à partir de 1954, ses Chroniques de l'Oie pour La Nouvelle Revue française. Il est entré, dès 1945, en relation avec le peintre Jean Dubuffet qui lui achète une centaine de toiles. A partir de 1961, il est reconnu par les galeristes et les surréalistes qui trouvent des résonances de leurs préoccupations dans ses tableaux. Ceux-ci évoquent tout à la fois l’écriture automatique par l’assemblage d’éléments totalement divers et les dessins d’enfant.
Il a été classé dans l’art brut par Dubuffet, étiquette qui va lui rester, même si Dubuffet, pour des raisons esthétiques complexes, l’en écarte plus tard. Sa notoriété, établie peu avant son décès, sera consacrée en 1973 par une exposition au Musée National d’Art moderne.
Même si la bibliothèque d’Avallon porte son nom, Chaissac est considéré comme un artiste de la Vendée, le musée de Sainte-Croix ayant bénéficié d’une donation importante de sa veuve.
En 1942, alors qu’avec son épouse institutrice, il vit en Vendée, notamment à Sainte-Florence, où il réalise « une peinture rustique moderne » comme il le dit et où il y rédige, à partir de 1954, ses Chroniques de l'Oie pour La Nouvelle Revue française. Il est entré, dès 1945, en relation avec le peintre Jean Dubuffet qui lui achète une centaine de toiles. A partir de 1961, il est reconnu par les galeristes et les surréalistes qui trouvent des résonances de leurs préoccupations dans ses tableaux. Ceux-ci évoquent tout à la fois l’écriture automatique par l’assemblage d’éléments totalement divers et les dessins d’enfant.
Il a été classé dans l’art brut par Dubuffet, étiquette qui va lui rester, même si Dubuffet, pour des raisons esthétiques complexes, l’en écarte plus tard. Sa notoriété, établie peu avant son décès, sera consacrée en 1973 par une exposition au Musée National d’Art moderne.
Même si la bibliothèque d’Avallon porte son nom, Chaissac est considéré comme un artiste de la Vendée, le musée de Sainte-Croix ayant bénéficié d’une donation importante de sa veuve.
Jean-Clément Martin
Transcription
Présentateur
De l’art, pour mettre un point final à cette édition, une collection tout à fait inédite. Le musée des Sables-d’Olonne qui expose les Chaissac de Dubuffet, des tableaux conservés au Musée de l’Art Brut, placés dans les collections annexes et jamais, pour l’instant, exposés ensemble. Une soixantaine d’oeuvres donc, auxquelles s’ajoutent des dessins, des collages, des sculptures aussi, choisies dans l’atelier de Chaissac. Le reportage de Christine Vilvoisin et de Jean Durand.Christine Vilvoisin
Gaston Chaissac à 46 ans, devant l’objectif de Robert Doisneau. Pour dresser un portrait complet de l’artiste vendéen, le Musée des Sables-d’Olonne expose une centaine de ses oeuvres, des inédits qui prouvent que Chaissac n’est pas seulement le peintre naïf de ces drôles de personnages. La majeure partie de ces tableaux et totems conservés au Musée de l’Art Brut de Lausanne appartenaient à Dubuffet, un de ses plus fidèles amis, celui qui le conseille, lui offre matériel et argent, en retour Chaissac expédie ses oeuvres.Didier Ottinger
Ça révèle surtout un Chaissac très intime et un Chaissac très expérimental. Ce sont des oeuvres que Chaissac, au fil de sa vie, adresse à Dubuffet, donc pratiquement au seul artiste avec lequel il entretient un dialogue et un dialogue professionnel. Donc, on a accès, avec ces oeuvres, au laboratoire intime de Chaissac.(Musique)
Christine Vilvoisin
Chaissac-Dubuffet, la correspondance entre les deux hommes est riche jusqu’à la fin de ses jours, Chaissac souffre d’un manque de reconnaissance, Dubuffet l’encourage. Longtemps surnommé un Picasso du Bocage, Chaissac, aujourd’hui réhabilité, apparaît comme un homme instruit, parfois même comme un théoricien, sinon un poète de l’art brut. Ces oeuvres, issus de l’atelier de Chaissac, témoignent de ses recherches sur les couleurs, les supports et de ses influences.Didier Ottinger
Ce sont des oeuvres qui font état de la façon dont Chaissac a pu lire des artistes comme Kandinsky, comme Miró, comme Paul Klee, comme Picasso, comme Matisse, et l’on voit, dans tous ses tableaux, l’étendue de sa curiosité, mais surtout l’étendue de sa connaissance, de son information.Christine Vilvoisin
Artiste prolixe, Gaston Chaissac, qui se qualifiait lui-même de rustique moderne, est à redécouvrir jusqu’au 16 mai au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix.(Musique)