Exposition vitraux guerres de Vendée

25 janvier 1994
02m 36s
Réf. 00563

Notice

Résumé :
Les vitraux commémoratifs des guerres de Vendée font l'objet d'une exposition, "Mémoire de lumière", au Logis de la Chabotterie, à Montréverd. Commandés par les curés et la population, ils représentent les chefs des soulèvements et expriment la foi d'alors. Le parcours historique et artistique reflète les différents styles jusqu'à la fin du figuratif dans les années 1950.
Date de diffusion :
25 janvier 1994
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Éclairage

La guerre de Vendée a donné lieu à une importante production de vitraux commémoratifs dans les églises de toute la région, dans le département de la Vendée, mais aussi dans les départements voisins et surtout en Maine-et-Loire, dès les années 1870. En Vendée départementale, le mouvement est généralement plus tardif, se développant après 1914 jusque dans les années 1950 ; les vitraux les plus importants, comme ceux de l’église des Lucs-sur-Boulogne étant installés pendant la deuxième guerre mondiale. Mais c’était en 1874 que la chapelle de La Tullévrière, témoin direct des événements de la guerre de 1793, avait été ornée de verrières retraçant la vie de l’abbé Ténèbre, qui avait traversé ces années terribles.
Alors que, à l’exception de Jeanne d’Arc, les guerriers et tous ceux qui ont porté les armes ne peuvent pas être sanctifiés, ces vitraux permettaient de donner en exemple ceux qui avaient combattu et qui avaient souffert pour leur foi pendant la Révolution, rendant cette forme de commémoration tout à fait exceptionnelle en France.
A la fin du XIXe siècle, la mobilisation de la hiérarchie catholique et des paroisses avait été forte pour doter les églises de ces vitraux destinés autant à l’édification des fidèles qu’à l’entretien de la mémoire et à l’affirmation de convictions religieuses face à la IIIe République qui diffusait le souvenir de la Révolution.
Le message était tout à la fois spirituel et politique, mais il possédait aussi une dimension mémorielle considérable puisque ces verrières rappelaient souvent des épisodes locaux, avec des héros et des victimes, permettant à la mémoire de s’enraciner. L’esthétique de ces œuvres a connu enfin une évolution considérable, puisque, comme on le voit dans l’exposition, la représentation figurative a laissé place à une expression influencée par l’art moderne.
Jean-Clément Martin

Transcription

Présentatrice
Mémoire de lumière, le Logis de la Chabotterie en Vendée propose une exposition sur le soulèvement de 1793, qui est évoqué à travers des vitraux inventoriés dans les églises de la Vendée Militaire. Un parcours artistique mais qui ne renvoie que l’image de la Vendée en guerre.
(Musique)
Journaliste
L’exposition s’intitule Mémoire de Lumière, la lumière de ces verrières, les vitraux commémoratifs de 1793 apparaissent d’abord en Maine-et-Loire en réaction à la Troisième République anticléricale. En Vendée, ils sont plus tardifs, réalisés pour la plupart après la Guerre de 14, après que les Vendéens aient démontré qu’ils pouvaient mourir pour le drapeau tricolore.
Thierry Heckmann
Les thèmes sont différents. Dans la première période traitée plus particulièrement en Maine-et-Loire, ce sont les chefs qui sont présentés et les chefs en train d’exercer leur vertu de chrétiens. À cette époque-là, l’histoire est surtout l’histoire des chefs. Tandis qu’au XXe siècle, c’est celle de la population. Mais il est vrai que les commanditaires sont toujours les curés et la population qui veulent rappeler des faits locaux connus dans la paroisse et difficiles à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire locale.
Journaliste
Ce patrimoine est ici présenté sous forme de caisson, six verrières authentiques ont également été démontées puis réinstallées au Logis de la Chabotterie, morceaux choisis.
Thierry Heckmann
Ici, ce sont les paroissiens de Saint-Mars-la-Réorthe emmenés à Noirmoutier où ils ont été fusillés, qui sont représentés avec des visages très sereins. Ils sont dans l’espérance malgré l’exécution qui approche. Cette verrière vient du Boistissandeau et évoque une scène qui s’y est passée. En 1794, la famille qui possédait le château, la famille de Hillerin, a été entièrement massacrée. Ici, c’est une vieille dame de 80 ans, Madame de Hillerin, dont le supplice est représenté. Ce ne sont pas les Guerres de Vendée en elles-mêmes qui sont évoquées, c’est la façon, l’expérience de foi des gens pendant les guerres. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de représentations données à la vue des fidèles dans une église. Donc, en aucun cas, on n’aurait supporté un sujet trop particulier ou qui aurait semblé engagé.
(Musique)
Journaliste
L’exposition est ouverte jusqu’au 30 octobre 1994, parcours historique et artistique. À la fin des années 50, fin du figuratif, le vitrail vendéen perd la trace des événements de 1793.