Le Grenier du Siècle à Nantes
Notice
Dans l'ancienne usine LU, Nantes ferme le siècle en créant le Grenier du Siècle, lieu de dépôt d'objets représentatifs du XXe siècle, qui seront consignés durant 100 ans. Un descendant de l'inventeur du célèbre petit-beurre Lu vient en déposer la recette.
Éclairage
A la fin de la monarchie de juillet en 1846, Jean Romain Lefèvre ouvre une pâtisserie à Nantes. Quelques années plus tard, il épouse Pauline Isabelle Utile avec laquelle il fait des biscuits en paquets, auxquels ils donneront leurs initiales : LU. Leur fils Louis reprend l'entreprise en 1886. Il s'inspire des biscuits anglais et dessine un joli biscuit carré aux bords découpés en festons qu'il range dans de belles boites en métal. L'usine devient la plus belle usine de Nantes car Louis Lefèvre a fait édifier, sur les plans de l'architecte Auguste Bluyssen, deux tours constituant une porte monumentale dans la perspective des cours Saint-Pierre et Saint-André.
La fabrication se développe de manière étonnante : de quelques centaines de kilos en 1886, la production dépasse les 20 tonnes par jour en 1913 et plus de 1200 personnes travaillent à l'usine du quai Baco.
Dans le même temps, Louis Lefèvre-Utile a compris l'importance de l'image pour la promotion de ses produits. "Pour attiser la gourmandise, rien de tel que de réjouir l'œil" dit-il. Aussi fait-il appel à de grands artistes pour illustrer ses produits : Sarah Bernhardt fera sa publicité par le slogan "Je ne trouve rien de meilleur qu'un Petit LU : oh si ! deux Petits LU", Firmin Bouisset, affichiste réputé dessine l'archétype de la marque : un petit écolier gourmand, Macha dessinera des publicités style Art Nouveau. Cette collaboration avec des artistes reconnus demeurera : citons pour les années 1980 la collaboration de Sempé, Follon. En 1970, la seule tour qui avait survécu est décapitée car actuellement, les petits Lu sont fabriqués par Danone, dans une usine qui emploie 500 personnes, à La Haye-Fouassière, au sud de Nantes. Une ligne de production qui tourne 7 jours sur 7 leur est consacrée.
En 1997, la municipalité confie à l'architecte nantais Jean-Marie Lépinay le soin de rendre sa splendeur passée à l'édifice. À partir d'archives, de photos anciennes et d'un appel à la mémoire collective des Nantais, tous les éléments du dôme sont reconstruits à l'identique dans des matériaux d'aujourd'hui : couleurs bleu, rouge, or, décors Art Nouveau. Inaugurée en 1999, la tour qui culmine à 38 mètres de haut est accessible aux visiteurs.
Bibliographie :
- Album des célébrités contemporaines, Amélie Gastaut, conservatrice du musée de la Publicité, édité par LU entre 1901 et 1912.