Réactions après l'incendie du Parlement de Bretagne
Notice
Le Parlement de Bretagne a brûlé dans la nuit du 4 au 5 février à l'issue de la violente manifestation des pêcheurs dans les rues de Rennes. La consternation règne parmi les témoins de la catastrophe.
Éclairage
En février 1994, les marins-pêcheurs de Bretagne laissent éclater leur colère dans la rue. Des fusées partent. L'une d'elles se cache sous la toiture du Parlement qui s'embrase pendant la nuit. La charpente s'effondre, le bâtiment brûle des combles au plancher du deuxième étage.
Le Parlement, installé définitivement à Rennes depuis 1561 était une cour chargée des affaires judiciaires importantes, des appels, ainsi que de l'administration des affaires civiles de la province. Les magistrats de haut rang qui y siégeaient avaient voulu affirmer leur rang en se faisant construire à partir de 1618 un magnifique palais, œuvre de Salomon de Brosse. Il prendra belle allure au centre de Rennes, au bord d'une place réaménagée par Jacques Gabriel après l'incendie de Rennes en 1720, et il posera Rennes en tant que capitale de la Bretagne.
Abandonné après la Révolution, restauré sous la IIIe République, occupé en tant que Tribunal militaire allemand à partir de 1941, il accueille ensuite la cour d'Appel de Rennes et la Cour d'assises.
Sa destruction fut un choc pour les Bretons. Il s'en est suivi une mobilisation affective et financière rapide et très forte. Dès le lendemain de l'incendie, l'Association Pour la Renaissance du Palais du Parlement de Bretagne est chargée de collecter les dons afin de contribuer à la reconstruction rapide. Dès l'automne, l'Etat s'engage à reconstruire à l'identique le bâtiment tout en faisant de celui ci un immeuble judiciaire moderne. Cette collaboration efficace entre les services de l'Etat et les collectivités territoriales, a abouti à la création à Rennes d'un atelier de restauration, où toutes les oeuvres du Parlement ont été remises en état.
Dix ans après, entièrement rénové à l'identique mais cependant modernisé, il accueille à nouveau la cour d'appel et apparaît comme un élément d'architecture incontournable visité par près de 60 000 personnes en 2004.
Bibliographie :
- Le Parlement de Bretagne : histoire et symbole, Association Bretagne-Histoire, 1994.