Dernier voyage du tramway à Nantes [Muet]

25 janvier 1958
58s
Réf. 00011

Notice

Résumé :

Après 40 années de service, le tramway électrique nantais effectue un ultime voyage sous l'œil attentif des passants. Dans le tramway le conducteur est aux commandes, le contrôleur poinçonne le titre de transport d'une passagère, un enfant dort...

Date de diffusion :
29 janvier 1958
Date d'événement :
25 janvier 1958
Source :
ORTF (Collection: JT 13H )

Éclairage

Ce que l'on a cru être le dernier voyage du tramway électrique en 1958, n'a été qu'un épisode de l'histoire des transports en commun de Nantes. C'est en effet à Nantes qu'a été créé, en 1826, le premier réseau au monde de transport en commun.

Le premier réseau d'omnibus apparaît dans la ville en août 1826 quand Stanislas Baudry fonde une entreprise de deux voitures suspendues pouvant recevoir chacune 16 personnes. Elle propose un seul itinéraire : les Salorges (place Jacksonville) - place du Port-au-Vin (place du Commerce). En 1879, la ville de Nantes innove en créant une première ligne de tramway. Elle relie Doulon à la gare maritime, le long des quais de Loire, et sera prolongée ensuite jusqu'à Chantenay. Au lieu d'être tiré par des chevaux comme dans les autres villes de France, ce premier tramway utilise l'air comprimé comme mode de traction. Cette initiative se révèle un succès qui chasse les omnibus à chevaux de Nantes en 1898.

Dès 1911 la ville totalise 39 km de lignes transportant 12 millions de voyageurs. Deux ans plus tard apparaît le premier tramway électrique qui, en 1917, remplace le tramway à air comprimé. Les voitures sont munies d'une vaste plateforme arrière ouverte et ne sont pas réversibles, elles peuvent accueillir trente personnes sous les regards du conducteur, appelé wattman et du contrôleur en uniforme, le receveur. En 1932, Nantes dispose d'un réseau représentant quelque 20 lignes et desservant 14 itinéraires, avec pour pôle central la place du Commerce. Il faut néanmoins rapidement moderniser ce réseau en achetant des motrices bien mieux aménagées, plus confortables et plus silencieuses que les précédentes. Mais le tramway devient alors "le péril jaune", surtout pour les cyclistes qui se prennent les roues dans les rails, et pour les piétons qui descendent en marche sans se méfier des voitures. Dans les années 50, lorsque l'automobile fait son apparition en masse, l'autobus se substitue rapidement au tramway, d'autant plus que de nombreux tronçons de rails ont été détruits par la guerre et le réseau démantelé. Ce ne sera que le 7 janvier 1985, quand l'automobile asphyxiera trop la ville que les Nantais, parfois sceptiques, verront à nouveau un tramway démarrer de la Place du commerce. Mais grâce à sa circulation en site propre, celui ci assurera rapidité et sécurité !

Bibliographie :

- Pierre-François Gérard et Eric Cabanas, Nantes, une ville et ses transports de 1879 à nos jours, Edition Victor Stanne, 2003.

Martine Cocaud

Transcription

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