Fermeture des forges d'Hennebont
Notice
A partir 1966, les Forges d'Hennebont cessent progressivement leur activité. Un plan de reconversion est alors mis en place pour les 1400 salariés de l'entreprise.
Éclairage
Les Forges dites d'Hennebont, situées en réalité à Inzinzac-Lochrist dans le Morbihan, ont été créées officiellement en 1864, mais l'exploitation avait commencé dès 1860. Elles sont donc une des plus anciennes entreprises de Bretagne et à l'heure de leur fermeture, elles sont centenaires, d'où le choc à l'annonce de leur fermeture non seulement pour les salariés mais pour la région. A l'orée du XXe siècle, elles emploient 1 500 ouvriers venant pour la plupart de la région proche.
Les Forges d'Hennebont sont une exception dans le paysage industriel français puisqu'elles sont les seules loin de toute source d'approvisionnement. Or, en 1952, la sidérurgie nationale connaît une première crise ; à cette date, les Forges d'Hennebont ne représentent que 4% de la production française de fonte. Ce sont alors 1 700 salariés qui y travaillent, ce qui est peu face aux dizaines de milliers de sidérurgistes travaillant en Moselle, mais beaucoup à l'échelle de la région.
A partir de 1957, les menaces sur l'avenir des Forges d'Hennebont ne cessent de croître. Après 1963, l'Etat poursuit une politique de soutien financier aux Forges en attendant qu'une solution soit trouvée pour l'emploi des salariés. Cette solution, c'est la zone industrielle de Kerpont près de Lorient en cours d'aménagement. En 1966, 1 350 salariés sont concernés. L'existence d'un comité de défense pugnace contraint l'Etat à mettre en œuvre des opérations de reconversion exceptionnelles. Le 18 mai 1966, le comité de défense des Forges est convoqué par les services du Premier ministre, Georges Pompidou. Il lui est alors expliqué la décision de l'Etat de mettre fin à l'exploitation des Forges et de favoriser la reconversion de la main-d'œuvre vers les entreprises nouvellement installées. La fermeture définitive intervient en 1968, après que tous les salariés ont retrouvé un emploi soit à la Société bretonne de fonderie mécanique (SBFM), soit dans des Ateliers des PTT.
Aujourd'hui, avec le recul et par rapport à la sidérurgie de l'Est totalement sinistrée, cette sidérurgie qui était leur référence, les anciens salariés considèrent qu'ils s'en sont relativement bien sortis.