Les FFI en Bretagne
Notice
Dans les faubourgs en ruines de Brest et Hennebont, les FFI combattent et reconquièrent le territoire. Ils font prisonniers les soldats allemands. Les Généraux Allard et Borgnis-Desbordes passent ensuite en revue ces soldats de la Résistance.
Éclairage
Au printemps 1944, la Résistance est organisée dans la ville de Brest et ses alentours. L'insurrection se prépare et toutes les forces de la Résistance non communiste se regroupent au sein des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur), les FTP (Francs Tireurs Partisans) gardant leur autonomie. Le recours aux FFI et aux FTP aurait-il pu éviter le siège tragique que Brest a subi du 7 août au 18 septembre 1944 ? C'est le nœud d'une vive polémique qui s'est développée après la guerre. Le fait est qu'on n'a pas fait appel à eux, sinon très tard, seulement au moment de vider la poche et de capturer les derniers Allemands présents.
Au lendemain de la percée d'Avranches, fin juillet, le 8e Corps américain fut chargé de prendre au plus vite le contrôle du port de Brest, sur lequel l'état-major comptait pour assurer le ravitaillement des troupes alliées. Le 7 août, après une première évacuation des civils ordonnée par les autorités allemandes, l'état de siège est proclamé à Brest. Le même jour, les premiers chars de la 6e Division blindée américaine sont à Guipavas mais essuient un puissant tir de barrage et sont contraints à la temporisation. Les dirigeants de la Résistance ont plaidé après coup qu'avec l'appui des unités FFI et FTP, ces éléments avancés auraient pu provoquer la capitulation de la garnison allemande de Brest. Le général Middleton a quant à lui objecté que ses troupes manquaient de munitions et que la valeur militaire des combattants de la Résistance n'était pas avérée. Quoiqu'il en soit, la 2e division de parachutistes allemands, commandée par le général Ramcke, nazi fanatique, est contrainte de se replier à Brest et reçoit l'ordre (12 août) de s'y enfermer et de la défendre jusqu'au bout. Après de difficiles négociations, une trêve est finalement obtenue le 14 août pour que puissent sortir les civils en danger. On voit alors l'exode de 15 à 17 000 personnes et lorsque l'étau américain se renferme sur Brest au soir du 14 août, il ne reste plus en ville qu'environ 2500 civils. Le siège commence alors ; il va durer un peu plus d'un mois. Jusqu'au début septembre, les forces américaines pilonnent la ville. Dans les premiers jours de septembre, l'infanterie américaine progresse aux abords de Brest puis dans les quartiers de l'Annexion, au prix de furieux combats de rue. Le 17, les Américains pénètrent dans la ville et le lendemain ils reçoivent la capitulation allemande. Ce terrible siège coûte aux Allemands 10 000 morts et blessés, aux Américains 1200 tués et 6000 blessés, les pertes civiles françaises s'élevant à 600 morts. Le centre de la ville est anéanti et l'ensemble est détruit à 75%. Si les FFI sont demeurées quelque peu en retrait lors de cet épisode, cela ne doit pas masquer leur rôle dans la libération de la Bretagne, comme le général Eisenhower l'a lui-même reconnu.