Les canons de la Natière
Notice
Le site de la Natière, au large de Saint Malo, a révélé quatre épaves de navire, ainsi que neuf canons du XVIIIe. Les canons ont été conservés et vont être étudiés par les archéologues. Ces fouilles permettent de reconstituer la vie à bord d'un navire.
Éclairage
En 1995, un plongeur malouin découvre, tapies sous les laminaires, deux grandes épaves miraculeusement préservées par le temps et les sédiments, désignées Natière 1 et 2. En 1999, la fouille est lancée. Michel L'Hour, archéologue du DRASSM (Département de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) et responsable du projet, le qualifie comme étant "l'un des sites le plus attractif au monde". Plusieurs mois d'études en archives ont été nécessaires pour les identifier comme deux frégates corsaires du début du XVIIIe siècle : la Dauphine, du port du Havre, perdue lors de son retour de campagne sous le règne de Louis XIV en 1704, et l'Aimable Grenot de Granville, naufragé en 1749 alors qu'il appareillait pour Cadix.
La conservation miraculeuse de ces bateaux a permis d'extraire de la coque de la Dauphine une foule d'objets témoins de la vie à bord et riches de renseignements sur la construction maritime et sur les techniques de commerce : des céramiques normandes et allemandes, des pots en étain, des armes, épées, sabres et pistolets ainsi que des chaussures, des tonneaux, des instruments de chirurgie...
Ce chantier ambitieux a permis de lancer d'autres projets : on estime à dix ou quinze mille le nombre de sites archéologiques potentiels sur les côtes du littoral atlantique français. Pour l'heure, seuls quelques milliers d'entre eux sont identifiés avec certitude et localisés avec précision. Un Atlas archéologique des biens culturels maritimes de l'Arc atlantique, qui dressera l'inventaire méthodique des épaves du littoral du Ponant est en cours de réalisation conjointe par la DRASSM et l'association ADRAMAR (Association pour le Développement de la Recherche en Archéologie Maritime).