Commémoration à Etel
Notice
Les Etélois commémorent l'armistice de 1945. Un ancien résistant, Capitaine Albert, revient sur la capitulation allemande de la poche de Lorient. La phase décisive de la reddition allemande débuta le 7 mai. Le cessez-le-feu fut signé le 8 mai à Etel.
Éclairage
Au moment de la Libération, quatre ports bretons subissent un siège destructeur et deux (Lorient et Saint-Nazaire) ne sont libérés que par la capitulation allemande du 8 mai 1945. Saint-Malo et Brest sont tous deux assiégés par les Américains, qui n'entrent dans ces villes qu'après une longue préparation d'artillerie (deux semaines à Saint-Malo et 45 jours à Brest), détruisant les deux villes, ou ce qu'il en restait dans le cas de Brest. Les deux ports sont inutilisables. A Brest, les Allemands se replient sur la presqu'île de Crozon qui n'est libérée que le 20 septembre.
Le plus grave pour la Bretagne est que les Allemands se replient sur Lorient et Saint-Nazaire, constituant des poches de résistance qui fixent des troupes allemandes (25 à 30 000 hommes à Lorient et 25 000 à Saint-Nazaire) ainsi que des troupes alliées. Les Américains considèrent qu'ils ont mieux à faire que de prendre d'assaut ces ports, assaut obligatoirement coûteux en hommes et en matériel. Aussi confient-ils aux F.F.I. la tâche de tenir ces poches. C'est peut-être un hommage à leur combativité, mais c'est une forte déception pour les habitants de ces régions et une source d'inquiétude pour la Bretagne. A Lorient, 18 bataillons de F.F.I. participent à ces combats. La situation de cette dernière poche est grave pour les civils : plus étendue, elle prend au piège 124 000 civils qui subissent encore plus durement le joug de l'occupation.
Lorient se rend le 7 mai. C'est cette journée qu'évoque le Capitaine Albert dans le film. Alors que le reste du territoire breton et français recouvre la liberté de parole et avec elle l'ensemble des libertés individuelles bafouées sous l'occupation et le régime de Vichy, ces deux zones ne la recouvrent que plusieurs mois plus tard. Le pouvoir des commissaires de la République et des CDL ne peut s'y exercer ; par exemple, les élections municipales qui partout ailleurs en Bretagne ont lieu à la fin d'avril 1945 ne se déroulent dans ces zones qu'au début de l'été 1945. Enfin, lorsqu'elles sont libérées, elles ne sont plus qu'un champ de ruines où la population civile ne peut tout de suite revenir.