La ville de Lorient en ruine
Notice
La ville de Lorient, et particulièrement son port militaire, base stratégique des forces d'Occupation, ont subi de graves dommages durant la guerre. A la libération, le bilan du désastre est lourd pour cette ville saccagée par les bombes.
Éclairage
Lorient constituait une puissante base allemande en raison de la présence d'un port de guerre et d'un abri géant destiné à abriter les sous-marins de la Kriegsmarine. Sa libération n'est intervenue que très tardivement, environ dix mois après la délivrance de la majeure partie du pays.
En effet, plus de 27 000 soldats allemands aidés par une forte artillerie ont défendu la poche fortifiée de Lorient, étendue sur 250 km2, jusqu'au 8 mai 1945, date de la capitulation nazie et de la fin de la guerre en Europe. Mais il fallut attendre le 10 mai pour que les troupes ennemies enfermées à Lorient signent leur reddition. Pendant tout ce temps, tentatives de percée, accrochages et raids de récupération de nourriture de la Wehrmacht se sont succédés. Sans succès. Les combats y furent des plus violents.
La ville de Lorient apparaît le jour de sa libération entièrement sinistrée. Des mesures d'urgence sont tout d'abord adoptées. Avant même de reconstruire, il fallut déblayer. Puis un plan de reconstruction techniquement plus moderne est élaboré et remodèle totalement le centre-ville. Le passé, les citadins veulent le retrouver tel qu'il l'était avant-guerre. Exceptés quelques citoyens modernistes, prêts à accepter que l'on rase les ruelles tortueuses et les ensembles gothiques, la majorité soupire après les paysages de son enfance.
Les architectes, les urbanistes, quant à eux, espèrent parvenir enfin à se débarrasser de cette encombrant passé. Frappés par la persistance des taudis et des logements populaires sombres et exigus, les urbanistes veulent donner aux habitations le maximum d'espace et de lumière. Ils encouragent les pouvoirs publics à recomposer les parcellaires. Ainsi, une vaste opération de remembrement urbain modifie profondément les plans cadastraux de toutes les villes sinistrées. Ce remembrement a permis l'élargissement des propriétés, la rectification de leur tracé, l'alignement des façades, la suppression des immeubles insalubres et la création d'espaces publics. Dans l'ensemble, cette transformation est réussie mais les associations de sinistrés trouvent parfois la manière trop forte. A Lorient, l'ampleur des surfaces à remembrer multiplie les occasions de désaccord et de contestation. Ce qui entraîne des retards souvent considérables dans la mise en œuvre des plans.
Aujourd'hui, les traces de la Seconde Guerre mondiale sont clairement décelables dans le paysage urbain lorientais. A la fin du XXe siècle, s'est posée la question du devenir des bases sous-marines et de leur reconversion après le départ de la marine nationale.