Josiane la sémaphoriste
Notice
A la mort de son mari, Josiane a repris l'activité de son époux au sémaphore d'Etel. Elle a appris son métier en observant la nature, et, s'est petit à petit imposée auprès des marins, qui se laissent guider à travers la barre, réputée dangereuse.
Éclairage
Au XIXe siècle, Etel est un village de pêcheurs de sardines. Suite à des crises de la sardine, la pêche au thon devient la plus importante à la fin du XIXe siècle. Quelques années plus tard, Etel devient d'ailleurs un des premiers ports d'armement thonier en France. Le port connaît un regain d'activité après la Seconde Guerre mondiale et le développement de la pêche d'espèces plus noble. Mais vingt ans plus tard, le nombre de pêcheurs diminue et la plaisance devient prépondérante à la fin des années 1980.
Afin de guider les bateaux souhaitant pénétrer dans la ria, le sémaphore de la barre d'Etel, situé sur la commune de Plouhinec, a été construit en 1960. La barre d'Etel doit son nom à un banc de sable sous-marin situé dans le prolongement des dunes de Plouhinec-Erdeven, qui se déplace au gré des vents et des marées, rendant le passage difficile. L'endroit est riche de dramatiques histoires comme celle du chavirage du canot de sauvetage d'Alain Bombard le 3 octobre 1958, où périrent 9 personnes.
Le sémaphoriste guide les navires pour le franchissement de la passe d'une rivière ou d'un port. Il est le seul habilité à guider les navires dans leurs mouvements et peut juger le passage impossible. Le sémaphore de la barre d'Etel est tenu par Josiane Péné, seule femme sémaphoriste civile de France. A la mort de son mari en 1980, alors sémaphoriste d'Etel, elle prend la relève. Elle repère les mouvements du banc de sable, les localise et se renseigne sur l'évolution des profondeurs. En fonction des résultats, elle prend des repères qui lui servent à guider ensuite les navires. Quand la traversée est trop redoutable elle place alors une flèche rouge interdisant ainsi le passage à tous navires. Dans les années 1970, elle guidait essentiellement des gros chalutiers qui vendaient sur La Rochelle. Les premières années, les veilles se faisaient alors 2h avant la pleine mer et 1h après la pleine mer. Dans les années 1980, l'importance de la plaisance va modifier ces horaires. Les veilles se font 3 heures avant la pleine mer et 2 après. La nuit, le passage reste interdit. A la nuit tombée, la sémaphoriste ne peut plus surveiller le banc de sable à la jumelle et guider ainsi les bateaux entrant ou sortant de la rivière.