La lutte bretonne
Notice
D'activité de loisir, la lutte bretonne est en passe de devenir un sport à part entière dans la région. Notamment à Berrien, dans le Finistère, où compétition et entraînements rythment l'emploi du temps des athlètes. Et les infrastructures suivent.
Éclairage
Les années 1970 correspondent à une nouvelle étape dans le développement de la lutte bretonne en sport moderne.
Principalement implantée dans le Finistère, la lutte bretonne, ou « gouren », est un sport traditionnel que l'on avait coutume de pratiquer lors des rassemblements populaires, tels que les jours de pardons. D'origine celte, elle est similaire à d'autres luttes pratiquées dans des pays celtiques, comme l'Ecosse ou la Cornouailles britannique. C'est une lutte de corps à corps, l'objectif étant de faire tomber son adversaire sur les deux omoplates.
La lutte bretonne connaît une première forme de rénovation à partir du début du XXe siècle suite aux initiatives du docteur Cotonnec de Quimperlé. Parmi celles-ci, l'organisation du tournoi interceltique de Quimperlé, en août 1928, annonce la résurrection de ce sport traditionnel. En mars 1930, la création de la FALSAB « Fédération des amis des luttes et sports athlétiques bretons » assure également le renouveau de la pratique.
A l'heure du développement des loisirs et de la redécouverte des sports, cette pratique traditionnelle rassemble toujours de nouveaux adeptes. En 1979, la nouvelle avancée de ce sport ludique et populaire est incarnée par l'ouverture de la maison des sports bretons à Berrien, dans le Finistère. La lutte bretonne se modernise et se pratique à partir des années 70 dans de nouvelles conditions. C'est tout d'abord un véritable sport qui se pratique en club. A l'image de celui de Berrien, les clubs assurent les entraînements en salle, sur des tapis, incluant des échauffements et du travail technique. La lutte bretonne devient une activité extrascolaire dont l'encadrement est effectué par des éducateurs sportifs. Le maintien de la pratique permet alors des évolutions techniques et la diversification des prises. Des championnats départementaux sont organisés pour sélectionner les participants du championnat de Bretagne. Jean-Pierre Jaouen est d'ailleurs l'un des principaux champions de France des années 1970 qui incarnent le nouvel élan de la lutte bretonne. En 1985, une fédération internationale des luttes celtiques (FILC) est créée, regroupant les fédérations des pays « celtiques », puis progressivement d'autres fédérations de luttes traditionnelles de l'Ouest européen.
A travers ce sport traditionnel, et malgré l'ensemble des évolutions qu'il a parcourues, on souhaite maintenir un lien avec la culture régionale. Se déroulant en plein air, sur piste de sciure de bois, les compétitions recréent l'ambiance d'autrefois. Les lutteurs sont toujours pieds nus et habillés selon les règles traditionnelles. La pratique demeure axée sur le principe de la loyauté, à travers le serment prononcé avant chaque compétition et l'accolade obligatoire au début et à la fin du combat.
Pauline Jehannin - CERHIO – Université de Rennes 2
Bibliographie :
LE JONCOUR, Paul, et JAOUEN Guy, La lutte bretonne des origines à nos jours, Institut Culturel de Bretagne, 1984
GOURMELEN, Lena, BOURDONNAY, Jean-Daniel et LEGRET, Eric, Gouren, lutte et défis d'un sport breton, Coop Breizh, 2005