Jeux traditionnels Celtes
Notice
A Carhaix s'est tenu un rassemblement international de jeux traditionnels celtes. A cette occasion, un stage de lutte bretonne et un colloque sur l'avenir et la reconnaissance des jeux et sports traditionnels ont débuté.
Éclairage
D'un point de vue patrimonial, il faut distinguer d'une part, les jeux "bretons", et d'autre part, les sports modernes en Bretagne, introduits de l'extérieur. Dans cette optique, la Bretagne présente des traits évoquant ses cousines celtiques (Irlande et Ecosse), tout en se rattachant irrévocablement par d'autres traits à l'ensemble français voire latin.
L'archéologie des jeux traditionnels en Bretagne commence par celle des jeux médiévaux et aristocratiques : joutes, quintaines et tournois. Comme ailleurs, l'évolution des mœurs, rendant la brutalité de ces exercices de moins en moins supportable, va dans le sens d'une diminution de la violence autorisée.
Dans les sports populaires traditionnels, ayant eu une plus longue carrière, on distingue d'abord des jeux collectifs, souvent violents car participant de la même culture que les jeux aristocratiques, telle la soule, qui survit dans le Morbihan jusqu'au XIXe siècle, ou le jeu de crosse. Il s'y ajoute des compétitions mettant davantage en valeur l'excellence individuelle. La plus connue est la lutte bretonne ou gouren. Puis vient un ensemble de prouesses reproduisant des gestes de la vie paysanne et artisanale : lever de perche, lever de civière chargée de sable ou de pierres, lever d'essieu de charrette. Ces exercices sont souvent associés aux rassemblements populaires ou aux gros travaux agricoles, en particulier battages, foires, fêtes et surtout pardons. A ce titre, à partir de la réforme catholique du XVIIe siècle, ils suscitent souvent l'ire d'un clergé attentif à séparer le profane et le sacré et à réprimer les débordements corporels en tous genres.
Sous les coups du contrôle clérical et, plus sûrement, de l'acculturation, conduisant à rejeter des pans entiers du patrimoine et à se tourner vers les modes nouvelles, les sports athlétiques traditionnels tombent progressivement en désuétude, ou se rétractent dans certaines régions, spécialement le Trégor. Pourtant, en 1928 se crée une Fédération des amis de la lutte des sports athlétiques bretons (FALSAB), à l'évidence inspirée par sa cousine irlandaise. Comme pour la langue, il s'agit de tirer de la mosaïque des usages locaux un ensemble modernisé, et donc réglementé. Exposée aux divisions et à l'affaiblissement général du mouvement breton au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'action en faveur des sports et jeux traditionnels bretons trouve un second souffle dans les années 1970. Des jeux bretons sont par exemple organisés à Carhaix, mais aussi à l'occasion de pardons revivifiés par la quête identitaire.
A côté des exercices de force, il existe aussi en Bretagne une multitude de jeux d'adresse. Faciles à mettre en œuvre, ils constituent des variantes locales de jeux attestés un peu partout en Europe. Il en va ainsi pour le jeu de boules, la galoche ou encore le palet.
Bibliographie :
- Michel Lagrée, "Sports et jeux" dans Alain Croix, Jean-Yves Veillard, Dictionnaire du patrimoine breton, Editions Apogée, 2000.