La forêt est présente sur 34% du territoire de la région Grand Est. Si elle fut d’abord un terrain d’exploitation, elle est aujourd’hui par-delà ses enjeux économiques au cœur des préoccupations liées au réchauffement climatique. Aborder la question des forêts dans le Grand Est, c’est s’intéresser à de multiples facettes de l’interaction entre l’homme et la nature, au cœur des enjeux actuels : entre exploitation et préservation des ressources mais aussi l’étude du vivant encore inconnu.
# Les forêts une longue histoire d’exploitation par l’homme
Le bois des forêts a jusqu’au XIXe siècle été exploité sans répit, pour des besoins domestiques (chauffage, cuisson, construction) ou militaires (industrie navale). Alors que la couverture forestière atteint un minimum historique dans notre pays, la promulgation du Code Forestier en 1827, les nouvelles sources d’énergies exploitées lors des révolutions industrielles et le recul de l’activité agricole expliquent que depuis le milieu du XIXe siècle, le stock de bois de la forêt française métropolitaine a doublé. La superficie de la forêt est ainsi passée de 8,5 millions d’hectares en 1850 à 16,8 millions d’hectares en 2019. Elle recouvre aujourd’hui près de 31 % du territoire métropolitain et continue de s’accroître par expansion naturelle à un rythme moyen de 85000 hectares par an depuis 1985, ce qui correspond à plus de 100000 terrains de foot chaque année ! Dans la région Grand Est, la forêt est présente sur 34% du territoire et certaines zones comme les Vosges, les Ardennes et l’Argonne sont densément boisées. Le peuplement de ces forêts est diversifié : 71% de la superficie contient au moins deux essences de bois. Les feuillus (hêtres, chênes et peupliers représentent 79% de la surface forestière) sont présents principalement en plaine et dans les vallées alluviales tandis que les résineux (épicéas, sapins) ne sont présents que sur 21% du territoire forestier régional, essentiellement dans les massifs montagneux.
Les trois quarts des forêts métropolitaines sont détenus par 3,5 millions de propriétaires privés, l’État (par les forêts domaniales gérées par l’ONF) et les collectivités locales se partagent le quart restant. La région Grand Est se singularise par le fait que 56% de ses forêts sont publiques. À elles seules, les forêts domaniales représentent 21% de la surface forestière régionale.
Date de la vidéo: 22 juin 1991
Durée de la vidéo: 02" minutes 37 secondes02M 37S
A la découverte de la futaie Colbert
Ce reportage revient sur les origines de la futaie Colbert, chênes pluriséculaires de la forêt de Tronçais en Auvergne. Plantés suite à l’ordonnance de Colbert de 1669 dans l’optique de la construction de navires de guerre, certains de ces chênes ont aujourd’hui entre 300 et 350 ans. Si certains de ces arbres vont être coupés, 17 hectares seront conservés en l’état.
# La sylviculture source de richesse d’un territoire
Les forêts du Grand Est sont les plus productives de France. En 2019, la production annuelle de bois dans les forêts du territoire s’élevait à plus de 85 millions de m3. Le Grand Est est la 2e région en termes de poids économique de la filière bois, juste derrière la région Nouvelle Aquitaine : son massif forestier participe pour 19 % à la récolte nationale de bois, génère 53 000 emplois dans près de 9600 entreprises. L’objectif premier des sylviculteurs est la production de bois d’œuvre : tout au long de l’âge d’un peuplement, le sylviculteur sélectionne les arbres à couper ou à conserver, choisit les essences à replanter. Il favorise la croissance des arbres ayant le plus de valeur, de sorte qu’arrivés à maturité, ils produisent le bois de meilleure qualité et puissent ainsi être valorisés financièrement. Les arbres non sélectionnés sont utilisés en bois d’industrie ou en bois de chauffage. Ce mode de combustion redevient d’ailleurs attractif, à l’heure où certaines sources d’énergies fossiles se raréfient et sont plus de plus en plus chères.
La filière forêt-bois est aussi pleinement mobilisée pour répondre aux défis posés par le changement climatique. En séquestrant par photosynthèse le dioxyde de carbone (CO2) tout en rejetant de l’oxygène, les arbres agissent comme de véritables poumons de la planète. Les forêts absorbent chaque année, 70 millions de tonnes de CO2 en France. Selon le ministère de la Transition écologique, la filière forêt-bois permet de compenser 20 % des émissions françaises de CO2. En France, la forêt est largement préservée car les prélèvements de bois sont inférieurs à l’accroissement naturel de la forêt.
Date de la vidéo: 07 nov. 2019
Durée de la vidéo: 04" minutes 0 secondes04M 0S
Après la tempête Lothar, une forêt plus durable dans les Vosges du Nord
En 1999, la tempête Lothar ravageait le massif forestier des Vosges du Nord. Depuis, la forêt a beaucoup évolué : le choix a été fait de renoncer à la monoculture de résineux, rentable mais fragile, pour replanter une forêt plus durable.
Date de la vidéo: 09 nov. 2019
Durée de la vidéo: 02" minutes 0 secondes02M 0S
Le parc national des forêts de Champagne et de Bourgogne, catalyseur économique ?
Au lendemain de l’inauguration du 11e parc national français, ce reportage s’interroge sur les retombées économiques potentielles que cette création pourrait entraîner dans le département de la Haute-Marne, confronté à une déprise démographique et à des difficultés économiques.
# Préservation des forêts : différentes approches
Les politiques de protection des forêts sont diverses et s’inscrivent à différentes échelles. 24% des forêts publiques du Grand Est font partie de ce réseau européen Natura 2000. La forêt de Verdun, le massif de la montagne de Reims et la forêt indivise de Haguenau ont reçu le label Forêt d’Exception pour la qualité de leur gestion et de la valorisation de leur forêt. Dans certains secteurs forestiers où la biodiversité est particulièrement remarquable, il a été décidé d’instaurer des politiques de préservation qui limitent ou interdisent l’accès au public, scientifiques exceptés. Ainsi, 67 réserves biologiques sont gérées par l'ONF et 13 autres projets de réserves biologiques sont en cours de création. Ce seront ainsi 14 000 hectares de forêts publiques qui seront classées en réserves biologiques.
Date de la vidéo: 17 août 2017
Durée de la vidéo: 03" minutes 57 secondes03M 57S
La forêt de Haguenau, en quête du label de forêt d’exception
La forêt de Haguenau, située au nord de la plaine d’Alsace et au sud de l’Outre-forêt
, est le 6e massif forestier de plaine française en superficie. Ce réservoir unique de biodiversité est mis en avant par l’ONF et la ville de Haguenau pour décrocher dans les cinq ans le label de forêt d’exception, qui viendrait reconnaître sa richesse économique, écologique, historique et touristique.
# Une région pionnière dans l’étude des forêts
La première école forestière française a été créée en Lorraine, par-delà l’exploitation de ses richesses la forêt devenait source d’étude. En effet, l’école forestière de Nancy, créée en 1824, est la première de ce type hors des Etats allemand. Elle changera de nom en fonction des régimes et autres évolutions de statuts : d’école royale forestière à l’ouverture en 1825, puis Ecole impériale forestière en 1853, Ecole nationale forestière en 1873, Ecole nationale des Eaux et Forêts en 1898, Ecole nationale du génie rural, des eaux et forêts (ENGREF) en 1965, elle est aujourd’hui intégrée au groupe AgroParisTech.
Date de la vidéo: 02 mai 1980
Durée de la vidéo: 04" minutes 36 secondes04M 36S
L'école nationale forestière de Nancy forme à l’exploitation forestière
L’école forestière de Nancy, créée en 1824, est la première de ce type hors des Etats allemands. Elle a formé les cadres de l’administration forestière française et de nombreux élèves étrangers, dont le créateur du service des forêts étasunienne et les futurs fonctionnaires de l’Empire britannique des Indes. Son évolution depuis deux siècles témoigne de l’évolution des métiers de la forêt.
Toujours en Lorraine, la fôret est le terrain d’étude pour la recherche en collaboration avec d’autres pays.
Date de la vidéo: 26 juin 1972
Durée de la vidéo: 02" minutes 30 secondes02M 30S
Inauguration du centre national de recherches forestières de Champenoux
En 1972, à l'occasion de l’inauguration du Centre national de recherches forestières de Champenoux, Pierre Bouvarel, chef du département des recherches forestières de l’INRA, est interviewé. Il explique que les recherches qui y sont menées visent à améliorer le rendement de l’exploitation forestière, mais participent aussi à la protection de la forêt.
Date de la vidéo: 05 nov. 2016
Durée de la vidéo: 03" minutes 23 secondes03M 23S
L’INRA Nancy-Lorraine à la pointe de la lutte contre le changement climatique
Ce reportage présente une étude scientifique menée par le réseau NFZ Forestnet, qui regroupe sept institutions européennes, dont l’INRA Nancy-Lorraine. Les recherches de ces travaux portent sur la symbiose qui s’établit entre les arbres et des champignons mycorhiziens, dont les résultats pourraient permettre à l’avenir de mieux comprendre les impacts du réchauffement climatique sur les forêts.
# Changement climatique : de nouveaux enjeux pour les fôrets du Grand Est
Date de la vidéo: 26 sept. 2020
Durée de la vidéo: 03" minutes 52 secondes03M 52S
La forêt vosgienne à l’épreuve du réchauffement climatique
Le réchauffement climatique est en train de modifier profondément la physionomie des forêts vosgiennes. Il ne s’agit pas seulement de la destruction de parcelles entières sous l’effet des scolytes, avec son lot de conséquences économiques et environnementales, il s’agit aussi de penser aux nouveaux paysages qui pourraient voir le jour d’ici 50 à 100 ans.
Un des enjeux de demain est de développer des forêts moins rentables mais plus durables. Il y a une nécessité de protéger l’environnement pour pouvoir continuer à l’exploiter. Le volet environnement
du plan de relance présenté le 3 septembre 2020 par le gouvernement français prévoit de débloquer près de 200 millions d’euros pour atteindre l’objectif annoncé de planter 45 000 hectares de forêts. Cette volonté politique s’explique car certains peuplements ont dépéri ces dernières années sous l’effet des sécheresses, des canicules ou de l’épidémie de scolytes, qui a particulièrement affecté les épicéas dans la région Grand Est. Une vision à long terme est nécessaire lors des opérations de reboisement pour sélectionner des essences de bois qui seront les plus adaptées au climat futur attendu.