Inauguration du centre national de recherches forestières de Champenoux
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Résumé
En 1972, à l'occasion de l’inauguration du Centre national de recherches forestières de Champenoux, Pierre Bouvarel, chef du département des recherches forestières de l’INRA, est interviewé. Il explique que les recherches qui y sont menées visent à améliorer le rendement de l’exploitation forestière, mais participent aussi à la protection de la forêt.
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Date de publication du document :
01 sept. 2021
Date de diffusion :
26 juin 1972
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d’histoire-géographie au lycée Scheurer-Kestner de Thann
Publication : 01 sept. 2021
L’histoire de la recherche forestière en Lorraine ne remonte pas à l’inauguration du Centre national de recherches forestières à Champenoux en 1972. C’est d’abord une École forestière qui est fondée en 1824 à Nancy puis, en 1882, une station de recherches et expériences, rattachée à l’École forestière et située dans la forêt domaniale de Champenoux. Ces créations avaient pour objectif de rattraper le retard de la France dans la recherche forestière par rapport à ce qui se pratiquait alors en Prusse. En effet, les « spécialistes » de la forêt en France sont encore des naturalistes au XVIIIe siècle et dans la première partie du XIXe siècle. Les études restent au stade de l’observation de la forêt avec Réaumur (1683-1757), Buffon (1770-1781) ou Bernard Lorentz (1774-1865). Il faut attendre la création de la station de recherches forestières en 1882 par Eugène Bartet (1852-1924) et Eugène Reuss pour faire progresser la recherche forestière et météorologique à l’École forestière et passer du stade de l’observation à celui de l’expérimentation scientifique. Ce changement de cap ne se fait pas sans difficultés : les oppositions sont nombreuses entre les conservateurs (essentiellement les forestiers de terrain et la haute hiérarchie du corps forestier), préconisant l’observation, et les modernes (les professeurs de l'École forestière qui défendent la nécessaire utilisation de l'expérimentation). On glisse ainsi dans les années 1880 de la sylviculture vers une science expérimentale. C’est cette seconde voie qui va être poursuivie au XXe siècle autour de chercheurs comme Jean Pardé, auteur de recherches sur la croissance des peuplements forestiers grâce à la dendrométrie, ou comme Pierre Bouvarel, spécialiste de génétique forestière qui est interviewé dans ce reportage. Il y explique que les objectifs de la recherche forestière dans les années 1970 sont d’augmenter les rendements de l’exploitation forestière, mais aussi « d’améliorer la qualité des bois qui sont produits » grâce aux travaux d’Hubert Polge notamment. Ce dernier a développé les études radiographiques de carottes de bois et est un des pionniers des recherches de dendrochronologie.
Lors de ses recherches sur l’histoire des climats, l’historien Emmanuel Le Roy Ladurie a été surpris que les techniques utilisées par les chercheurs américains sur de très vieux arbres aient été élaborées en Lorraine. En 1972, Pierre Bouvarel confiait au journaliste que l’équipe en place à Champenoux se montrait déjà préoccupée « par les problèmes très à la mode d’environnement », et développait notamment des expériences visant à protéger la forêt de ses ennemis (insectes, champignons, feux) en s’appuyant sur des méthodes de lutte biologique. Cette prise de conscience écologique évoquée par Pierre Bouvarel est une réalité dans les années 1970. On peut rappeler ici la publication du rapport Meadows en 1972 ou la première conférence des Nations unies consacrée à l’environnement à Stockholm la même année. C’est surtout ces préoccupations environnementales qui animent aujourd’hui les 220 chercheurs (40 nationalités différentes) regroupés au sein du Centre de recherche Grand Est Nancy, dont le siège est toujours à Champenoux. Les ingénieurs et techniciens y étudient l’adaptation des écosystèmes et des sols forestiers aux changements globaux, mais aussi la fonction productive des forêts en interaction avec la biodiversité et le stockage de carbone, sujet déjà évoqué par Pierre Bouvarel dans le reportage de 1972.
C’est aujourd’hui le laboratoire d’excellence ARBRE pour l’enseignement, la recherche et l’innovation sur la forêt et le bois qui poursuit l’œuvre de ces pionniers, avec l'objectif de développer une bioéconomie durable fondée sur les services rendus par les écosystèmes. Une collaboration avec d’autres pays se développe dans le cadre du réseau européen NFZ Forestnet (Nancy, Fribourg, Zurich). Et des partenariats de recherches avec la Chine, les États-Unis ou encore le Brésil ont été signés, permettant d’inscrire la recherche dans un objectif de gestion durable des espaces forestiers.
Éclairage média
ParProfesseur certifié d’histoire-géographie au lycée Scheurer-Kestner de Thann
Ce reportage du journal télévisé de la première chaîne de l'ORTF s’ouvre sur deux plans très rapides, en extérieur, du Centre national de recherches forestières de Champenoux, inauguré en 1972. Ce dernier a été construit sur un terrain de 4 hectares, en bordure de la forêt domaniale d’Amance, cédée par l’Office national des forêts. Le choix s’est porté sur Champenoux en raison de la présence ancienne d’une pépinière de recherches et d’un arboretum. La parole est ensuite donnée à un chercheur, dans son laboratoire, qui explique aux téléspectateurs qu’il étudie les sols et les feuilles afin de mieux comprendre la nutrition des arbres. Le sujet se poursuit avec un retour en extérieur grâce un plan de la forêt accompagné d’un jingle dont on ne comprend pas trop la présence, si ce n’est d'introduire maladroitement l’interview de Pierre Bouvarel, qui va constituer le cœur du sujet.
Agronome de formation, c’est lui qui a créé en 1964 le département de recherches forestières et d’hydrobiologie rattaché à l’INRA , alors qu’auparavant l’École forestière était sous la tutelle administrative des Eaux et forêts. Le chef du département des recherches forestières de l’INRA est d’abord filmé en gros plan en extérieur, puis rapidement, on entend plus que sa voix et celle du journaliste pour accompagner des séquences tournées dans les différents laboratoires du Centre national de recherches forestières, avec une attention toute particulière accordée aux outils d’investigation des chercheurs, comme pour insister sur la modernité de ce matériel pour l’époque : des microscopes, des appareils électroniques à cadran et d’autres outils de mesure employés par la cybernétique. Il s'agit d'une science qui emploie les résultats de la théorie du signal et de l’information pour développer une méthode d’analyse et de synthèse des systèmes complexes, de leurs relations fonctionnelles et des mécanismes de contrôle en biologie ou en bioclimatologie dans le cas de la recherche forestière. Les appareils que l’on découvre annoncent la révolution informatique à venir pour le monde de la recherche, car la génétique quantitative nécessitait des ordinateurs aux techniques de calcul sophistiquées. Quelques plans de la forêt puis un retour image sur Pierre Bouvarel permettent de conclure l’interview et le reportage.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Hugues Durocher
Qu'est-ce que vous faites, là, actuellement ?
Chercheur
Eh bien nous effectuons des analyses de sol et des analyses de feuilles.Ces analyses sont destinées à étudier la nutrition des arbres.
(Musique)
Pierre Bouvarel
Les recherches que nous pouvons faire peuvent contribuer à augmenter cet, ce rendement, comme vient de le dire monsieur Pardé.Nous avons aussi d'autres objectifs.C'est d'améliorer la qualité des bois qui sont produits.Produire des bois qui correspondent exactement aux exigences des utilisateurs.Par exemple nous avons ici un laboratoire d'essai papier, qui permet de déterminer sur de très petits échantillons quelles sont les aptitudes de tel arbre ou de tel autre à produire un papier de telle ou telle qualité.Nous avons également un troisième objectif, et là nous abordons déjà les problèmes très à la mode d'environnement,c'est l'objectif de protéger cette forêt.Il faut évidemment la protéger contre ses ennemis, qui peuvent être des insectes, qui peuvent être des champignons, qui peuvent être également le feu, dont vous savez l'importance que prennent les incendies de forêt dans la région méditerranéenne.Et là nous avons aussi des recherches dans ce domaine.Et des stations de recherche spécialisées.Et ce que l'on peut dire, c'est que en ce qui concerne les, la protection de la forêt contre les insectes par exemple,nous essayons de développer des méthodes de lutte qui ont recours le moins possible aux produites chimiques, qui évidemment...ça demanderait des masses énormes de produits chimiques pour traiter la forêt, d'autre part ces produits chimiques peuvent avoir, peuvent être une source de pollution.Alors nous développons des méthodes de lutte biologique.Ce qu'on appelle la lutte biologique, c'est-à-dire en utilisant les ennemis naturels de ces parasites qui attaquent nos arbres.La forêt peut arrêter les poussières émises par l'industrie, peut les stocker, peut empêcher qu'elles ne se diffusent très loin.Nous avons des expériences...
Hugues Durocher
Notamment à Carling.
Pierre Bouvarel
À Carling en effet, nous venons d'installer un dispositif pour étudier ce rôle anti-poussière de la forêt.La forêt peut également arrêter le bruit, n'est-ce pas.Voilà deux exemples si vous voulez de l'influence de la forêt sur les problèmes de pollution.Il y a aussi un, un point qui est très important, c'est que la forêt peut avoir une influence régionale sur l'approvisionnement en eau.Vous savez que l'eau, le problème de l'eau est un problème important dans le pays.Et de savoir si telle ou telle, telle ou telle formation végétale, tel ou tel type de forêt peut produire plus ou moins d'eau,peut restituer plus ou moins, une plus ou moins grande quantité de l'eau qu'elle reçoit, est important, et nos équipes de bio-climatologistes s'attachent également à ce problème.
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