L'école des courses hippiques de Chantilly
Notice
L'école des courses hippiques à Chantilly, la plus vieille et la plus prestigieuse école de galop en France fête ses 40 ans. Près de 200 adolescents y apprennent le métier. Les plus jeunes intègrent le cursus dès la 4ème, et en ressortent 5 ans plus tard avec un Bac Pro. Si à la sortie, la plupart deviendront cavaliers d'entraînement, leur rêve c'est de devenir jockey. Seule une poignée d'entre eux y arriveront. Pour faire partie de cette élite-là, le talent ne suffit pas : des facteurs génétiques comme la taille et le poids du cavalier entrent aussi en compte. Ceux qui sont trop grands ou trop lourds pour la course travailleront comme palefrenier, garçon de voyage ou cavalier d'entraînement.
Éclairage
Les courses hippiques (ou turf) constituent un monde à part dans l'univers de l'équitation. S'inscrivant dans la tradition anglo-saxonne du pari (et donc de l'aléatoire), elles se différencient à la fois des sports équestres, qui défendent une éthique amateur (la revendication d'un "sport pur" détaché des enjeux économiques), et du tourisme équestre, qui valorise la pratique du sport loisir. Les courses, notamment les plus prestigieuses, génèrent d'importantes retombées économiques, suscitant l'intérêt des plus grandes fortunes mondiales mais aussi de la foule des petits parieurs.
Prenant acte de cette attractivité, toute une filière de formation aux métier des courses de chevaux s'est progressivement structurée. L'Ecole des courses hippiques de Gouvieux, qui jouxte le prestigieux domaine équestre de Chantilly, a ainsi été créée en 1969. En 1987, elle intègre, avec quatre autres centres (Graignes, Boissy-Saint-Léger, Cabriès, Mont-de-Marsan), l'Association de Formation et d'Action Sociale des Écuries de Courses (AFASEC). Ce regroupement, qui est sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et du ministère des Finances, organise la formation - théorique et pratique - des futurs salariés des écuries de courses. Il s'attache ainsi à délivrer des diplômes correspondant aux besoins de ces structures d'entraînement.
L'École des courses hippiques de Gouvieux propose notamment, sous l'égide de moniteurs techniques, de former au métier très prisé de jockey. De grands champions tels Olivier Peslier, Mickaël Barzalona, Christophe Soumillon ou Stéphane Pasquier, vainqueurs des courses les plus prestigieuses (Prix de l'Arc de Triomphe, Prix du Jockey Club, Prix de Diane, Derby d'Epsom, etc.), ont suivi ce cursus. Seulement, la filière se révèle très sélective : 3% des écoliers (c'est-à-dire ceux ayant les meilleures aptitudes techniques, physiques et morphologiques) parviennent en moyenne à exercer la profession de jockey. Face à cette concurrence acharnée, de nombreux élèves de l'école de Gouvieux se réorientent rapidement vers d'autres formations telles que cavalier d'entraînement, premier garçon ou garçon de voyage. La vitalité de la pratique du turf, en France en général (près de 7000 courses de galop organisées pour l'année 2009) et en Picardie plus particulièrement (du fait du rayonnement de l'hippodrome de Chantilly , leur permet d'entretenir l'espoir de vivre un jour de leur passion.