La pêche dans la Somme avec la championne de France de pêche à la ligne
Notice
Portrait de Raymonde Prévot championne de France de pêche. Nous la suivons, chez elle, où elle prépare avec son mari Maurice, son matériel de pêche, puis au bord de l'eau où elle pratique son sport dans la bonne humeur. Marc Daras, président de la fédération de Pêche de la Somme présente cette activité dans son département.
Éclairage
En 2003, la pêche de loisir en eau douce compte plus de 60 000 adeptes en Picardie, répartis dans trois fédérations départementales. Elle constitue la deuxième activité fédérale de la région derrière le football et draine de nombreux adeptes lors de la saison touristique. La Somme, qui dispose de 6000 ha de marais et de plans d'eau ainsi que de 900 km de cours d'eau accessibles à la pêche, est le département picard qui attire le plus de pratiquants. La fédération de pêche samarienne, qui dépend de l'Union Nationale pour la Pêche en France et la Protection du Milieu Aquatique (cette structure devient en 2007 la Fédération Nationale de la Pêche en France), compte alors plus de 25000 licenciés (détenteurs d'une carte de pêche) et près d'une soixantaine d'AAPPMA (Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique), principalement concentrées à proximité des cours d'eau de la Somme, de l'Authie et de la Bresle. Ces regroupements s'attachent non seulement à promouvoir le loisir-pêche en eau douce mais assurent également la gestion et la protection du milieu aquatique. Ils reçoivent à ce titre le soutien du Conseil Général de la Somme, qui s'implique par exemple dans le programme de rétablissement de la libre circulation des poissons migrateurs sur les principaux cours d'eau samariens.
Bien sûr, la pêche en eau douce ne recouvre pas l'ensemble des formes de pratique halieutique dans la région. La Somme dispose en effet d'une façade maritime permettant la pratique de la pêche en mer et de la pêche à pied notamment. Par ailleurs, si la Fédération de Pêche de la Somme assure principalement le développement du loisir-pêche, il existe aussi des déclinaisons compétitives de l'activité. Par exemple, les amateurs de pêche au coup, qui privilégient le « no kill » (c'est-à-dire la remise à l'eau du poisson attrapé), ont la possibilité, par-delà les concours de pêche traditionnels, de participer à des épreuves sportives sur des parcours mis à disposition par les AAPPMA. L'organisation en est assurée par la Fédération Française de Pêche au Coup (qui devient en 2004 la Fédération Française de Pêche Sportive au Coup). Celle-ci compte plus de 300 licenciés en Picardie, dont certains font partie des meilleurs français. C'est le cas de Raymonde Prévot, championne de France (catégorie "1ère Nationale Féminine") en 1982 et 1989 et vice-championne nationale en 1990 et 1993. Cette samarienne est parvenue, dans un milieu essentiellement masculin (près de 80% des pêcheurs en Picardie sont des hommes), à se faire une place et à susciter le respect des autres pratiquants en maîtrisant les techniques les plus efficaces pour "toucher des poissons" : manipuler, amorcer, ajuster le fond, sentir les touches.
De fait, dans un contexte général de baisse de l'utilisation alimentaire des ressources pêchées, la forme sportive prend une place de plus en plus importante en Picardie. Elle permet à ses adeptes de s'inscrire dans une logique compétitive tout en partageant un moment de convivialité.