Visite de Lionel Jospin sur le front des inondations
Notice
La situation est loin de s'améliorer sur le front des inondations. Plus de 600 personnes ont déjà été évacuées de chez elles. Reportage à Abbeville où Lionel Jospin s'est rendu pour constater l'étendue des dégâts. Il est allé dans le "quartier des planches" où des riverains en colère l'ont interpellé. Il a répondu sur la question de l'eau qui aurait été détournée de Paris vers la Somme. Le Premier ministre a essayé d'expliquer et de répondre. Après son départ, une habitante crie son désespoir.
Éclairage
De mars à mai 2001, la vallée de la Somme a été touchée par des inondations d'une ampleur exceptionnelle. Le phénomène débute de façon sporadique à la fin du mois de février mais est habituel à cette période. Dès la fin du mois de mars, le niveau des eaux commence sérieusement progresser : l'Ancre, l'Avre, la Noye débordent, 60 habitations sont touchées dans les communes traversées par la Somme et trois d'entre-elles (Boves, Gorenflos, Fontaine-sur-Somme) sont évacuées. Le 3 avril, les hortillonnages d'Amiens sont submergés, plus de 1 000 maisons sont touchées et des villages entiers sont évacués entre Abbeville et Amiens.
Le 9 avril, le Premier Ministre Lionel Jospin, en visite à Abbeville, est chahuté et conspué par des habitants en détresse, fatigués, énervés, laissés sans explications claires sur les causes de cette crue (considérée comme centennale), à la recherche d'explications et surtout travaillés par la "rumeur d'Abbeville", dont l'évocation par les médias a suffi à lui donner corps. Ces inondations sont en effet perçues par un nombre grandissant d'habitants comme un complot préparé à Paris qui aurait détourné les eaux de la Seine dans la Somme via le Canal du Nord afin d'éviter une inondation dans la capitale, qui reçoit, du 25 au 30 mars, une délégation du Comité international olympique, venue évaluer la candidature de la ville aux JO de 2008.
La décrue commence fin avril. Les dégâts matériels sont considérables : près de 3000 sinistrés, dont 1300 ont dû être évacués, 1500 habitations endommagées, 2000 caves inondées, plus de 165 communes concernées et 200 entreprises touchées.