Les 30 ans de Ch'lanchron

28 mai 2010
02m 16s
Réf. 00019

Notice

Résumé :

L'association Ch'lanchron fête ses 30 ans. Rétrospective à partir d'archives. Jacques Dulphy, fondateur se remémore la création du "pissenlit" (ch'lanchron) qui est "monteu à graines". Une publication tous les trois mois avec des centaines d'auteurs "d'éch Vimeu, d'éch Ponthieu et pi d'eute pért". Pour Jean Luc Vigneux , le premier éditorial est toujours d'actualité. Le reportage se termine en chanson, en picard.

Date de diffusion :
28 mai 2010
Source :

Éclairage

Ch'Lanchron constitue avec les Picardisants du Ponthieu et du Vimeu, Tertous, Fédération Insanne ou encore Achteure, l'une des principales associations qui œuvrent pour la défense et la promotion de la langue et de la culture picardes. Tel le pissenlit ( lanchron en picard) dont les racines sont réputées pour leur solidité, cette association abbevilloise a fêté en 2010 ses trente années d'existence.

L'association Ch'Lanchron a été créée en 1980 par Jean-Luc Vigneux et Jacques Dulphy. Originaire d'Abbeville, Jean-Luc Vigneux est l'une des figures les plus actives de la défense et de la promotion du picard. Chargé de cours en "littérature picarde" à l'université de Picardie pendant plusieurs années, il a également produit sur Radio-France Picardie une série d'émissions intitulée "Picard, vous avez dit picard ?" et assuré une chronique télévisée nommée "ch'coin picard" sur le réseau câblé abbevillois. Auteur de nombreuses nouvelles, poésies et chansons, il est l'un des auteurs des traductions des bandes dessinées Astérix et Tintin. Partenaire de Vigneux sur ces traductions, Jacques Dulphy est quant à lui l'auteur de chansons, de pièces de théâtre, de fables, de contes et de nouvelles en picard. Correspondant de presse pour le Courrier Picard depuis 1986, il assure dans ce quotidien régional la publication d'un billet hebdomadaire en picard : Ch'Dur et pi ch'Mo.

Chanter, jouer et écrire en picard pour "faire vivre la langue picarde" et donner à celle-ci les moyens de rester un patrimoine linguistique et culturel toujours accessible, voilà le projet initial de cette bande de copains. Dès sa création, l'association va mettre sur pied un journal éponyme trimestriel entièrement rédigé en picard. En avril 1980, le premier numéro de Ch'Lanchron, ch'jornal picard voit ainsi le jour.

Réalisés avec peu de moyens – frappe à la machine et impression à la manivelle –, les 500 premiers exemplaires de ce numéro se sont écoulés en à peine plus d'une semaine, confirmant non seulement le succès de cette publication mais également l'existence d'une véritable demande de lecteurs et de locuteurs pour ce type de publication.

Au fil du temps, le journal Ch'Lanchron s'est affirmé comme un espace unique de production et d'édition de textes en picard, médiatisant et encourageant les initiatives d'auteurs novices ou confirmés et offrant ainsi à la langue une vitrine pour l'ensemble des variétés parlées et écrites sur son vaste territoire linguistique.

Toujours novateurs, les fondateurs de Ch'Lanchron  ont proposé dès 1996 une version en ligne de leur journal, livrant ainsi le premier site internet consacré à la langue picarde.

Christophe Rey

Transcription

Présentateur
Ne me demandez pas de dire bon anniversaire en picard, c’est impossible ou presque. Toujours est-il que Ch’Lanchron éch jornal in picard tout le long. Ch’Lanchron, c’est le journal tout en picard. Il fête ses 30 ans cette année, et pour fêter ça, tout le week-end, Abbeville se met à l’heure du picard. Concerts, gâteau d’anniversaire, musique et chansons, et surtout, dimanche, un salon de l’édition et du livre en picard. Un bon programme que nous présente Sabine avec Bernard Godard.
Journaliste
Ch’Lanchron depuis toujours ou presque, c’est le pissenlit en picard. Aujourd’hui, c’est aussi un journal. Petit retour en arrière de 30 ans, au début de l’aventure ; quand une bande de copains étudiants se retrouvent pour chanter, jouer et écrire en picard. Le premier numéro du journal est tapé à la machine, imprimé à la manivelle.
Jacques Dulphy
D’avoir à tremper les mains dans l’encre, puis à le distribuer presque à bicyclette chez les boulangers du coin, ça a fait qu’on avait eu envie de faire vivre le Ch’Lanchron, puis de faire monter à graine, puis chez graine [inaudible] de Ch’Lanchron, puis de remonter à graine, et puis de net querre no 30 ans plus tard.
Journaliste
Aujourd’hui, Ch’Lanchron est une référence, un espace unique de production et d’édition de textes et de nouvelles en picard. Toutes les unes sont ici réunies, 30 ans de parution, un numéro tous les trois mois, 450 auteurs de toute la Picardie linguistique ; d’éch Vimeu, d’éch Ponthiu et Pi d’eute Pért s’y sont un jour retrouvés, toujours fidèles à l’esprit du premier numéro.
Intervenant
Je relis l’éditorial franchement très régulièrement tous les cinq ou dix ans. Il est toujours d’actualité. Et tant qu’on sera sur la ligne de cet éditorial-là, qui dit en gros : on fait un journal en picard pour que les gens s’expriment ; parce qu’il y a des gens qui s’expriment pour qu'il y ait des gens qui lisent, parce qu’il y a des gens qui veulent lire, voilà ! Le dicton picard, il dit : « toute il est din chés seulins ».
Journaliste
« Toute il est din chés seulins , tout est dans les fondations. Et les fondations, c’était aussi la chanson.
Intervenant
Il y a quand même des gens qui sont nés, Ch’Lanchron, il a toujours existé pour eux. Moi je suis né, le téléphone existait, eux c’est Ch’Lanchron.
(Musique)