La recherche et le développement pour la production de scooters chez MBK
Notice
Reportage sur les méthodes de recherche et développement au sein de l'entreprise MBK de Saint-Quentin pour la production de nouveaux modèles de scooters. On a fait appel à une nouvelle génération de dessinateurs et de techniciens autour de Laurent Derche, ingénieur et Pedro Alvarez, responsable R&D. Après la conception, viennent les tests sur prototypes, en intérieur et extérieur, commentés par René Demarez, responsable essais. Présentation des modèles de l'année 1997 entièrement fabriqués à Saint-Quentin.
- Europe > France > Picardie > Aisne > Saint-Quentin
Éclairage
Tout comme Renault, Saint-Gobain ou Michelin, le fabricant de motocyclettes Motobécane appartient au patrimoine industriel français. D'ailleurs, le nom d'un de ses produits phares, la "mobylette", est entré dans le langage courant au même titre que klaxon, frigidaire ou encore caddie.
L'aventure commence en 1923 avec la fondation des "Ateliers de la Motobécane" par Charles Benoît et Axel Bardin. Les établissements sont initialement installés en région parisienne. L'essor rapide de la société fait qu'elle se retrouve à l'étroit dans ses locaux franciliens ; elle décide alors de se délocaliser en Picardie. L'usine de Saint-Quentin dans l'Aisne - d'autres sites suivront plus tard à proximité avant d'être tous regroupés - est ainsi fondée en 1951. Le succès phénoménal du célèbre modèle "bleue", lancé en 1959, propulse la société au premier rang mondial des constructeurs de deux-roues motorisés. Plusieurs centaines de milliers de mobylettes sortiront chaque année des ateliers jusqu'au milieu des années 70 (1 million en 1974 !). La fin de l'âge d'or des années 1945-1975, les deux chocs pétroliers de 1973-1979, ainsi que la vive concurrence étrangère (Italie et Japon principalement), engendrent de graves difficultés et poussent la société à déposer le bilan en 1984.
Elle repart en 1985 sur de nouvelles bases grâce à Yamaha qui finira par en prendre le contrôle total. Le constructeur nippon ne se compte pas de devenir l'actionnaire principal en 1986, il procède à une refonte complète de l'entreprise basée sur le mariage intelligent entre le savoir-faire français, qui a fait ses preuves, et la culture d'entreprise japonaise, alors triomphante.
Exit l'image "vieillotte" véhiculée par la marque. Motobécane devient MBK, les trois lettres du téléfax "Motobécane", et rajeunit en profondeur sa gamme.
La réorganisation de MBK est toute entière tournée vers la qualité (plusieurs certifications ISO ont été décrochées). La production est progressivement automatisée (introduction de la robotique) et le personnel motivé et fortement impliqué dans l'amélioration permanente de la production et de la compétitivité.
L'usine de Saint-Quentin devient l'une des plus productives du groupe japonais en Europe (qui en compte quatre), au point où Yamaha décide de fermer en 2011 son site espagnol au profit d'une relocalisation de l'intégralité de sa production sur son établissement axonais (achevé début 2013).
L'année 2013 marque une nouvelle étape pour le premier employeur privé de l'Aisne. Yamaha a décidé, en effet, de transférer définitivement une partie de la production saint-quentinoise, les moteurs hors-bord, vers la Thaïlande (d'ici le 3ème trimestre 2014), pour mieux se concentrer sur le développement des deux-roues avec en perspective, de nouveaux modèles (notamment le X-Max 400). Mais, 2013, est aussi l'année du retour en France (à Saint Lô dans la Manche), depuis la Chine, d'une partie de la production du célèbre vélo motorisé Solex ; un temps détenu par MBK (produit jusqu'en 1988 à Saint-Quentin) et aujourd'hui propriété, sous sa nouvelle version électrique, d'Easybike. Les débuts prometteurs d'une nouvelle ère ?