Réunion du pôle de compétitivité i-Trans à Amiens
Notice
Une centaine de chercheurs et industriels de la région et du Nord-Pas-de-Calais se sont réunis à Amiens pour faire avancer leurs projets. Les pôles de compétence vont permettre d'accélérer les relations entre industriels et chercheurs afin d'aboutir à des projets labellisés. Jean Louis Brugait, directeur de recherche et développement de Faiveley Transport explique qu'il n'aurait pas pensé auparavant de contacter des laboratoires de recherche, Laurent Cebulski, responsable génie des systèmes de production ESIEE trouve son intérêt au système, le contact étant facilité avec les entreprises. Sandrine Darcis, délégation de l'innovation RATP, estime que la structure va permettre de mieux caler les besoins de l'exploitant avec les industriels. 24 projets ont été labellisés explique Yves Ravallard, directeur scientifique du pôle i-Trans.
Éclairage
Les années 70 marquent un changement profond de paradigme dans la conduite de la politique industrielle française. Du soutien centralisé à de grandes filières nationales structurantes, on s'est progressivement orienté vers la promotion de pôles locaux d'excellence, scientifique et technologique, censés tirer l'économie de tout un territoire en valorisant de ses atouts. La création, en 2004 des pôles de compétitivité, est une des étapes majeures de cette nouvelle politique de soutien à l'industrie.
Le site ministériel dédié les définit comme la concentration"sur un territoire bien identifié et [autour d'] une thématique donnée, d'entreprises petites et grandes, [de] laboratoires de recherche et [d'] établissements de formation. Il[s] [ont] vocation à soutenir l'innovation, favoriser le développement des projets collaboratifs de recherche et développement (R&D) particulièrement innovants. Il crée ainsi de la croissance et de l'emploi. L'enjeu est de s'appuyer sur les synergies et la confiance créée entre les acteurs par l'intermédiaire de coopération concrète dans des projets collaboratifs et innovants. Il s'agit de permettre aux entreprises impliquées de prendre une position de premier plan dans leurs domaines en France et à l'international" (1).
Fortes de son savoir-faire industriel ancestral et de sa vieille tradition agricole, la Picardie compte trois pôles de compétitivité dont deux sont à vocation mondiale : le pôle "Industries Agro-Ressources" (partagé avec la région Champagne-Ardenne), centré sur la valorisation alternative de la biomasse à des fins industrielles, et, en collaboration avec Nord-Pas-de-Calais, le pôle "i-Trans", consacré aux transports terrestres durables et innovants (ferroviaire, automobile, logistique) ,"UP-Tex", le troisième pôle à vocation nationale, à cheval sur la Picardie et Nord-Pas-de-Calais, est dédié quant à lui aux textiles "innovants".
Pour Paul Terrien, son directeur général, "i-Trans est au carrefour de l'industrie, de la recherche et de la formation supérieure, avec un objectif majeur : favoriser l'innovation collaborative entre les acteurs" (2) comme le montre l'extrait du journal télévisé du 14 décembre 2006 relatif à une des rencontres amiénoises du pôle.
Inauguré en 2005, 176 projets ont été à ce jour labellisés par le pôle selon les indications de son site Internet : 98 projets d'innovation et 64 projets de recherche pour un montant d'environ 390 millions d'euros, 13 projets structurants pour un budget global de plus de 630 millions d'euros, et un projet global de formations. Les activités d'i-Trans étaient partagées fin 2012 à parité entre le ferroviaire et l'automobile, filière elle aussi fortement concernée par les problématiques générales du développement durable et de l'éco-conception (matériaux composites, nouvelles motorisations électriques, électronique de puissance, allégement des véhicules, acoustique et vibrations...etc.).
Parmi les projets d'envergure labélisés, "CADEMCE" constitue une des retombées majeures pour le territoire picard. CADEMCE a pour but de mutualiser les moyens de recherche et développement (R&D) à travers un ensemble de boucles d'essai ferroviaire destinée à tester la qualité de transmission du courant entre caténaires et pantographes en conditions extrêmes (vitesse allant jusqu'à plus de 500 kilomètres à l'heure, température, pression, courants et fréquences variés, hygrométrie...etc.). Il existe deux centres ferroviaires dans le monde, saturés au demeurant, le troisième sera installé en Picardie ; sa mise en service est prévue pour 2014.
(1) consulter http://competitivite.gouv.fr/politique-des-poles-471.html
(2) Propos de Paul Terrien cité dans l'article "i-Trans aiguille l'innovation", Art&MétiersMag, n°356, juin-juillet 2013, p. 25.