Les rampes V1 du Ponthieu
Notice
Page découverte consacrée aux bombes volantes, les V1 qui avaient été mises au point en 1943 sur demande d'Hitler avec comme objectif la destruction de Londres. 67 bases de lancement ont été construites dans la Somme. C'est du Ponthieu que sont partis les premiers V1 en juin 1944. Dans la région de Crécy-en-Ponthieu, on peut encore voir de nombreuses traces de ces installations. Dany Dupré , guide du musée de Crécy-en-Ponthieu décrit les sites, Ghislaine Dailly, enfant à l'époque, Georges Delpierre qui avait été réquisitionné pour la construction, se souviennent. Patrick Mitoire (président de l'Association du musée de Crécy-en- Ponthieu) explique les parades trouvées par les anglais pour contrer ces bombes volantes.
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Éclairage
Les traces de la Seconde Guerre mondiale en Picardie et, plus largement, dans toute la zone littorale de la Manche, depuis la Normandie jusqu'au Pas-de-Calais, comptent les bases de lancement des V1 (Vergeltungswaffe c'est-à-dire arme de représailles), installées en très grande nombre en raison de la proximité du sud de l'Angleterre et de la ville de Londres. C'est une des spécificités du poids de la guerre sur ces régions maritimes.
Les V1 ont touché de plusieurs façons les populations locales. Tout d'abord, par leur construction, qui a nécessité de recourir à de la main d'œuvre locale réquisitionnée. Ensuite, par la terreur qu'ils ont semée chez les habitants à l'occasion des lancements. Beaucoup s'écrasèrent peu après et avant même d'arriver sur la mer. Le bruit provoqué par le V1 avertissait les populations de son passage proche et du risque qu'elles encouraient s'il s'écrasait rapidement. Dans les zones rurales, les habitants avaient parfois creusé dans les cours des fermes des petits abris où ils se précipitaient alors pour s'en protéger. Ainsi, avant de provoquer des dégâts en Angleterre, les V1 faisaient naître la panique chez les habitants du littoral de la Manche, panique qui n'est pas sans rappeler celle que déclenchèrent les Stuka sur les populations de l'exode lors des combats de mai- juin 1940.
Les V1 participèrent ainsi du paroxysme de la peur qui, avec l'abattement et l'attente d'un débarquement des Alliés, marque l'atmosphère du printemps 1944 chez les Français et particulièrement ceux du littoral nord du pays.
Ces régions, et singulièrement la Picardie, redevinrent donc des zones de front entre les belligérants. Zone de front en raison des lancements de ces V1 ; zone de front également car ces bombes volantes illustrent la course de vitesse entre les Allemands et les Alliés au sujet des armes spéciales. Une course de vitesse perdue par l'Allemagne nazie. Les premiers V1 ne tombèrent sur le sol anglais qu'après le débarquement du 6 juin 1944 (le 12 juin exactement) et sur les 35 000 engins fabriqués, 9 000 seulement furent lancés. Quant aux V2 (fusées), aucun ne fut lancé de France. C'est des Pays-Bas qu'ils atteignirent Londres à partir de septembre 1944.