Les résistants FTP dans la Somme
Notice
Évocation de la résistance des FTP dans la Somme. En 1942 à Amiens, le soir de Noël un attentat réalisé par les FTP au foyer du soldat fait 80 morts chez les officiers allemands. Gisèle Dujardin qui faisait partie du groupe raconte l'opération qui se solde par l'arrestation Charles Lemaire qui est fusillé en compagnie de ses deux frères et de son père. René Lamps évoque leur mémoire. Beaucoup de planques étaient à la campagne et la gendarmerie était parfois complice comme à Saint-Sauflieu. René Carouge, explique comment les FTP on tenté de libérer des leurs emprisonnés à Abbeville.
Éclairage
La Résistance intérieure à l'occupation allemande fut le fait d'une minorité de femmes et d'hommes, refusant absolument de rester inactifs devant l'asservissement de leur pays. Ils constituaient une poignée dans la seconde moitié de l'année 1944.
À partir de l'invasion de l'URSS par l'armée allemande, en juin 1941, le Parti communiste français entré en clandestinité en 1940 et abandonné par un nombre considérable de ses militants depuis le pacte germano-soviétique de l'été 1939, lança ses forces dans la résistance intérieure. En raison de sa bonne implantation en terre picarde, il prit une place importante dans la résistance locale par le biais des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) formés au début de 1942. Contrairement à la résistance non communiste, plus ancienne et qui se manifestait surtout par une action de propagande, les FTPF voulurent s'attaquer à l'occupant en organisant des attentats. Le 1er mai 1942, plusieurs cheminots des FTPF mirent ainsi hors d'état une grue installée à la gare d'Amiens et qui servait à déblayer les voies après les déraillements. Dans ce contexte de développement des attentats se situe celui qui eut lieu à Amiens au soir du 24 décembre 1942 et qui, de tous les autres, fut le plus spectaculaire. Plusieurs résistants communistes firent sauter le soldatheim ou maison du soldat allemand situé au cœur de la ville, rue des Trois-Cailloux, dans lequel plusieurs centaines d'Allemands étaient rassemblés pour célébrer la fête de Noël. Il y eut plusieurs dizaines de morts et beaucoup plus encore de blessés.
Cet attentat, qui illustre la stratégie communiste d'actions résistantes, manifeste également la force de la répression allemande puisque dans les jours qui suivirent plusieurs des organisateurs furent arrêtés et deux d'entre eux furent déportés.
Lors de l'unification locale de la résistance intérieure de la Somme, au printemps 1944, la forte implication communiste se traduisit par le fait que la présidence du Comité départementale de libération revint à un membre de l'organisation communiste Front national, Holin, et qu'un autre militant du PCF, René Lamps (1915-2007), en devint le secrétaire. Il devait incarner ensuite pendant de nombreuses années l'implantation communiste dans la Somme et devenir le maire d'Amiens de 1971 à 1989.