Œenotourisme et spiritourisme dans le Gers

L’œnotourisme, ou tourisme vitivinicole et œnologique, est une forme de tourisme d’agrément qui repose sur la découverte des régions viticoles et leurs productions ; on parle aussi d’agritourisme. De la même manière, le spiritourisme, plus récent, permet de découvrir les univers de la distillation.

Si historiquement en France, la route des vins d’Alsace, inaugurée en 1953, est précurseur du tourisme vitivinicole, c’est aux États-Unis et en Australie que s’est développé l’œnotourisme contemporain dans les années 1970 et 1980 ; suivront la plupart des pays producteurs du « Nouveau Monde », comme l’Argentine, l’Afrique du Sud et le Chili. L’œnotourisme a ensuite atteint le Canada, l’Europe, le Japon, la Corée du Sud ou encore la Chine.

La France, à la fois un des premiers pays producteurs viticoles et parmi les premières destinations touristiques au monde, est riche d’un potentiel œnotouristique attractif et lucratif.

Selon plusieurs études réalisées à partir de 1999, un Français sur cinq choisit sa destination de vacances parce qu’elle est vinicole. 40 % des visiteurs étrangers viennent en France « aussi » pour le vin et la gastronomie. 29 % ne viennent que pour le vin et la gastronomie.

La Région Occitanie possède le plus grand vignoble français en surface avec deux bassins de production, l’un en zone méditerranéenne avec 226 000 hectares et l’autre dans le Sud-Ouest avec 37 000 hectares. Ces 263 000 hectares font de l’Occitanie le premier vignoble mondial en production sous signe de qualité (AOP et IGP). Ses vins se définissent à travers 87 appellations dont 51 en AOP et 36 en IGP. L’Occitanie représente plus de 30 % de la production française de vin avec près de 24 000 exploitations viticoles et 380 coopératives viticoles.

Dans le Sud-Ouest, entre Océan Atlantique, Pyrénées et Garonne, le vignoble Armagnac – Gascogne, chargé de plus de 1 600 ans d’histoire, court sur 20 000 hectares de vignes répartis sur trois départements : Gers, Landes et Lot-et-Garonne. Les influences océaniques, continentales et méditerranéennes se croisent merveilleusement. Les sols généreux allient terres argileuses, sables fauves et boulbènes pour offrir un terroir de prédilection à ses 1 100 vignerons.

Le vignoble figure parmi les cinquante destinations labellisées « Vignobles & Découvertes » en France. Ce label national permet de qualifier le tourisme vitivinicole français.

Le domaine de Millet est situé dans le Gers à Éauze, capitale de l’Armagnac et ancienne capitale de la province gallo-romaine de Novempopulanie, ancêtre de la Gascogne. Les sites archéologiques de ce territoire, comme la villa gallo-romaine de Séviac dans la commune voisine de Montréal-du-Gers, témoignent des origines antiques du vignoble.

Blancs ou rouges, les Flocs de Gascogne sont issus du mariage de deux-tiers de jus de raisins frais et d’un tiers de jeune armagnac. Issu d’une recette gasconne du XVIe siècle, Lou Floc de Nouste, « le bouquet de fleurs de chez nous », fut baptisé Floc-de-Gascogne en 1976, date de sa mise sur le marché. Il a obtenu en 1990 le statut d’AOC et en 2009 celui d’AOP.

Majoritairement blancs (85 % de la production), mais aussi rouges et rosés, les vins Côtes-de-Gascogne restent une jeune appellation, officiellement reconnue en 1982 et enregistrée comme IGP en 2009. Les blancs constituent l’un des vins les plus exportés dans le monde.

L’armagnac est issu de la distillation de vin blanc et mis en vieillissement en fûts de chêne. Il est proposé en assemblages (plusieurs eaux-de-vie de plusieurs récoltes) ou, spécificité armagnacaise, en millésimes (une seule et même année de récolte). En 1936, cette eau-de-vie fait partie des premières AOC françaises. Aujourd’hui, le vignoble se distingue en trois dénominations : Bas-Armagnac, Ténarèze et Haut-Armagnac.