Les Jeux d’Omar Bouyoucef

Omar Bouyoucef a vu le jour en 1969 en Algérie. Atteint de la poliomyélite[1] à l’âge d’un an, il est d’abord accueilli dans un établissement près de Toulon avant de rejoindre, en 1978, le centre de rééducation de Roquetaillade à Montégut, près d’Auch. 

De benjamin à junior, il y découvre diverses disciplines comme le tir à l’arc, le tir à la carabine, la natation et l’athlétisme. C’est justement dans cette discipline qu’il s’est d’abord épanoui en participant à diverses compétitions, notamment aux marathons de Toulouse ou de Paris où il termine à la dixième place. Malgré ces brillants résultats, il manque de peu d’intégrer l’équipe de France handisport. Loin de sa famille, il voit alors le handicap comme une compétition au quotidien et c’est dans le ski de fond qu’il se lance après l’athlétisme.

En 1992, le Gersois participe à un stage de détection pour participer aux Jeux paralympiques d’hiver à Albertville. Omar s’entraîne dur et fait beaucoup de sacrifices pour être au niveau des autres athlètes. Pour ses premiers jeux, il termine à la sixième place avec son équipe en relais de ski de fond.

Il se lance ensuite dans le biathlon et participe l’année suivante (1993), aux championnats d’Europe en Allemagne où il décroche une quatrième place.

Avant leur départ pour les Jeux de Lillehammer en 1994, les tricolores se posent à Font-Romeu pour peaufiner leur préparation. C’est dans cette station que ce reportage a été tourné quelques jours avant le début de la compétition. Omar est accompagné du toulousain Stéphane Podeaux.

La première partie du reportage est consacrée à la présentation des deux athlètes et de leur discipline, la luge nordique (ski de fond et biathlon). Les deux sportifs, ayant perdu l’usage de leurs jambes, utilisent un matériel adapté à leur handicap. On les voit s’élancer en luge, une coque en résine moulée à leur forme posée sur des skis, et se déplacer à la seule force des bras à l’aide de deux bâtons. La deuxième partie est dédiée aux interviews des deux espoirs français et leur façon d’appréhender et de préparer la compétition, avec abnégation et détermination. Leurs efforts portent leurs fruits puisqu’Omar remporte la médaille d’or en biathlon et termine quatrième par équipe en relais de ski de fond.

Avant de s’envoler pour les Jeux de Nagano (Japon) quatre ans plus tard, Omar n’a rien négligé côté préparation afin de porter haut les couleurs tricolores. Pour être plus près des montagnes, il quitte alors la préfecture du Gers pour s’installer dans un petit village ariégeois, à quelques kilomètres du plateau de Beille. Lors de sa troisième participation aux Jeux paralympiques, la concurrence est rude et le niveau de plus en plus élevé. Cela ne l’empêchera pas de terminer à la quatrième place en biathlon et d’empocher le bronze en relais ski de fond.

Grâce à ces résultats, combinés un an plus tôt avec un titre de champion de France de ski de fond sur deux distances (5 et 10 kilomètres), Omar devient le meilleur français sur cinq kilomètres.

Il participe une dernière fois aux Jeux paralympiques à Salt Lake City, en 2002, où il termine en milieu de classement.

À la fin de sa carrière de haut niveau, le double médaillé paralympique est retourné vivre dans le Gers. Omar continue à pratiquer pour garder la forme et s’est engagé avec force en faveur du développement du handisport. Investi dans la vie associative locale et départementale, le sport reste le moteur de sa vie, l’essence de sa rage de vaincre.

[1] Maladie infectieuse pouvant entraîner une paralysie touchant le plus souvent les membres inférieurs et pouvant atteindre l'appareil respiratoire.