Victoire olympique pour Nicolas Berejny
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Résumé
Le skieur français Nicolas Berejny, en compagnie de sa guide Sophie Troc, a remporté la médaille d’or de slalom géant dans la catégorie « déficients visuels » lors des 9e Jeux paralympiques d’hiver de Turin. Le reportage détaille leur entraînement et la complicité fusionnelle entre Nicolas Berejny et sa guide. Après la victoire, le sportif évoque avec pudeur l’accident responsable de son handicap.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
19 mars 2006
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Contexte historique
ParArchiviste aux Archives départementales du Gers
Publication : 14 sept. 2021
Né à Condom dans le Gers en 1968, Nicolas Berejny joue au rugby à Éauze lorsqu’un accident de travail lui ôte la vue. Malgré son handicap, Nicolas Berejny, passionné de sport et compétiteur dans l’âme, se lance dans une carrière professionnelle en handisport. Il intègre très vite l’équipe de France d’handiski. Dans sa nouvelle aventure, il entraîne son ami rugbyman Jean-Philippe Mauriet, coéquipier de l’Union sportive élusate. En 2004, contraint de changer de guide, c’est tout naturellement vers sa compagne, Sophie Troc, qu’il se tourne pour aller chercher ses plus belles victoires. Ensemble, ils gagnent de nombreuses courses, jusqu’à la médaille d’or aux Jeux paralympiques de Turin, en 2006.
Lors de ces Jeux de Turin, il descend la piste en passant les portes au bon moment, au son de Sophie dans son oreillette. C’est ainsi qu’il finit vainqueur du slalom géant et du slalom. Un important travail de mémorisation est accompli en amont, le skieur doit connaître la piste dans les moindres détails, d’où l’indispensable confiance entre le skieur et sa guide. Malgré l’enjeu de la course, c’est en toute décontraction, contrairement à leurs concurrents, qu’ils attendent leur passage. Alors qu’ils sont premiers et doivent simplement assurer la descente, Nicolas décide d’attaquer au risque de tout perdre. Ils finissent vainqueurs de cette descente.
À eux deux, ils ramèneront trois des quinze médailles françaises, dont deux en or dans les catégories slalom géant et slalom (déficients visuels), ce qui fait de Nicolas l’un des athlètes gersois les plus titrés.
La carrière de Nicolas Berejny ne s’arrête pas à Turin. Il est champion du monde de géant en 2009 et champion du monde de descente en 2011. Lors des Jeux paralympiques de Vancouver en 2010, il remporte la médaille d’or dans le super G (déficients visuels). Son palmarès est à l’image de l’homme : brillant avec un état d’esprit qui force le respect, ce qui lui vaudra d’être fait chevalier de la Légion d’honneur et d’être cité à l’Ordre national du Mérite.
Ce reportage, d’une grande émotion, laisse transparaître la complicité et la force d’un athlète avec sa guide, une leçon de vie qui vise à sensibiliser et à médiatiser le handisport en France.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Gérard Holtz
On retourne à la montagne maintenant avec la fin des jeux paralympiques de Turin, que vous avez pu suivre, je l’espère, sur France 3 tous les jours à 11 heures 35 et puis dans Tout le Sport aussi.15 médailles au total pour les équipes de France, 7 en or :Pascale Casanova chez les femmes, Nicolas Berejny chez les hommes, ont gagné en slalom ce matin chez les déficients visuels.Et, justement, on va s’arrêter quelques minutes sur le cas de Nicolas et de sa guide Sophie.Christophe Duchiron et Frédéric Bazille ont vécu pour nous leur slalom géant vendredi dernier, très près d’eux.
(Musique)
Christophe Duchiron
Parce que l’un ne va pas sans l’autre, parce qu’il est malvoyant et qu'au ski elle est son guide, rarement Nicolas se passe de Sophie.D'autant qu’ils partagent une amicale complicité et leurs premiers Jeux paralympiques.
Sophie Troc
La concentration je l’ai, Nicolas l’a, mais bon, on va pas non plus se prendre la tête.On va rester calme, détendu, parce que plus on est détendu, mieux on skie.
Christophe Duchiron
Pour bien skier, ces deux-là doivent être coordonnés.Et ils le sont.Vendredi dernier, au petit matin du slalom géant, qui commence par la reconnaissance, mètre après mètre de la piste, et de ses pièges.
Sophie Troc
Donc là, quand je te dis « compression », il faut serrer les boulons parce que c’est un virage à gauche.
Nicolas Berejny
La compression, elle est dans le virage.
Sophie Troc
Dans le virage, elle est.
Sylvain
Appui pied gauche, bref et on fait passer [inaudible].
Christophe Duchiron
Avec Sylvain, l’entraîneur des bleus, Sophie et Nicolas mémorisaient le tracé.Travail de concentration et de communication pour tous les géantistes non-voyants ou malvoyants.
Sophie Troc
La cassure, on va venir le prendre tôt.Il ne faut pas y aller droit dessus.
Christophe Duchiron
Pendant la course, équipé chacun d’un émetteur et d’un écouteur, c’est au son de la voix de Sophie que Nicolas dévalera la pente.
Nicolas Berejny
On peut parler tous les deux.Le but du jeu étant que je parle le moins possible.Si je ne parle pas, pas de nouvelle, bonne nouvelle.
Sophie Troc
Voilà
Nicolas Berejny
Participer, ouais, mais gagner aussi surtout.On skie tous très bien donc on sait qu’il faut y aller à fond, donc.Tant qu’a s’engager, bosser et tout, autant avoir une médaille d’or.
Christophe Duchiron
Hier, au plus près de l’écran, Nicolas regarde le match de l’équipe de France, lui qui a joué 10 ans au rugby à Condom dans le Gers. C’était avant 1999, avant l’accident de travail en manipulant un produit chimique qui lui a ôté partiellement la vue, mais pas la passion de ce jeu, ni le goût de la vie.
Nicolas Berejny
Moi, j’ai pris le parti d’en profiter peut-être encore plus, suite à ce qui m’est arrivé quoi.Comme la plupart, on passe au début pas mal de temps à l’hôpital tout seul à réfléchir.Et au bout d’un moment, on se dit, tant qu’à faire, autant être de bonne humeur et croquer la vie.
(Musique)
Christophe Duchiron
En mettant leurs corps et leurs coeurs à l’ouvrage du ski paralympique, Nicolas et Sophie ont vécu un joli moment de la vie.
(Musique)
Christophe Duchiron
Médaille d’or qui brille au fond du coeur, au bonheur des Jeux, aussi grand que le ciel est bleu.
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