Manifestation à Auch contre la politique agricole commune
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Pour protester contre la mise en place de la politique agricole commune (PAC) au niveau européen, des mobilisations de syndicats agricoles ont lieu dans toute la France. À l’appel de la FDSEA, du MODEF et de la CDJA, une manifestation est organisée à Auch. Henri Bernard Cartier, président de la FDSEA du Gers, puis Philippe Baron, président de la CDJA gersoise, mettent en garde contre le risque d’une politique agricole mondialisée.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
17 févr. 1999
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Contexte historique
ParEthnologue
Publication : 14 sept. 2021
Le 17 février 1999, à Auch, les agriculteurs sont dans la rue. La politique agricole commune (PAC) européenne est de nouveau soumise à une réforme. Les nouvelles orientations provoquent mécontentement et inquiétude quant à l’avenir qu’elles dessinent pour les agriculteurs.
Entrée en vigueur en 1962, après avoir vu ses contours dessinés lors du traité de Rome en 1957 (acte fondateur de la Communauté économique européenne ou CEE), la PAC, dans une Europe déficitaire, se donne comme objectifs : la garantie de l’indépendance alimentaire, l’augmentation de la productivité, la stabilisation des marchés et l’assurance d’un niveau de vie équitable des agriculteurs. Elle encadre de ce fait un Marché commun européen régulé par un prix de soutien équilibrant les écarts avec le marché mondial. Les dispositifs politiques (Plan Mansholt puis Rapport Vedel) engagent la France dans une restructuration radicale du monde agricole, non sans résistances. Dans une logique productive, l’agriculture s’industrialise et fait apparaître des écarts entre générations d’agriculteurs, types d’exploitations, modèles de production, etc. Les orientations syndicales divergent.
Une quinzaine d’années suffisent pour prouver l’efficacité économique de la PAC. À la fin des années 1970, l’Europe se trouve en situation de déséquilibre entre l’offre et la demande et bascule dans une série de crises de surproduction touchant d’abord le domaine laitier. Comment gérer ces excédents très coûteux pour l’Europe ? Une réforme devient nécessaire (appliquée en 1984) et vise la maîtrise des volumes par l’instauration de quotas et la réduction des prix de soutien. Les dirigeants agricoles majoritaires s’y opposent, souhaitent poursuivre une logique d’expansion : la France doit alors faire partie des premiers exportateurs agricoles mondiaux.
Au début des années 1980, la situation excédentaire touche aussi la viande bovine et les céréales alors concurrencées par l’importation de produits de substitution pour l’alimentation animale. La CEE se voit contrainte d’exporter sa production sur le marché mondial, tout en maintenant la régulation du marché. Les États-Unis, alors principal exportateur, s’inquiètent et accusent le système subventionné de la PAC. Pour éviter le conflit, deux alternatives se dessinent : sauvegarder le modèle européen et constituer une sorte de double marché (marché interne protégé et marché mondial) ou s’aligner sur la politique agricole des États-Unis. La seconde option est choisie. Pour entrer en compétitivité, les prix baissent.
La surproduction n’est pas enrayée et de nouvelles mesures sont prises. Les aides institutionnelles baissent encore. En 1992, la réforme Mac Sharry opte pour le gel des terres, compensé par des aides directes aux producteurs indexées à l’hectare ou à la tête de bétail. La taille de l’exploitation conditionne donc ces primes compensatoires qui agissent alors directement sur les revenus et non plus sur la protection du marché par les prix, creusant ainsi les inégalités entre modèles d’exploitations mais aussi entre régions. Cette réforme se poursuit en mars 1999, avec les accords de Berlin, annonçant un nouvel abaissement des prix institutionnels pour s’aligner sur les marchés mondiaux. Un marché unique semble alors se confirmer contre lequel les agriculteurs gersois, soumis à la concurrence industrielle mondiale, se soulèvent, dénonçant les dérives ultralibérales d’un système éloigné des réalités agricoles locales. Ils réclament des prix plutôt que des primes
, s’opposant ainsi à la dévaluation de leur production et par conséquent, à la dévalorisation de leur travail. Ainsi reposent-ils la question Modèle américain ou identité européenne ? Les Européens doivent choisir.
La poursuite des manifestations est prévue à échelle européenne, à Bruxelles le 22 février suivant. La PAC continuera d'évoluer dans les décennies suivantes.
Bibliographie
- Daniel Hourquebie et Jean-Louis Rocher, « Des exploitants dénoncent les rigueurs du marché mondial », Le Monde, 19 février 1999. [en ligne] https://www.lemonde.fr/archives/article/1999/02/19/des-exploitants-denoncent-les-rigueurs-du-marche-mondial_3538132_1819218.html [consulté le 31 mars 2021].
- Jean Vercherand, Bruno Lemery, Claude Compagnon et Éric Doidy, « Le syndicalisme agricole face à la réforme de la PAC », Économie rurale, n° 330-331, juillet-septembre 2012. [en ligne] https://journals.openedition.org/economierurale/3473 [consulté le 31 mars 2021].
- Arch. dép. du Gers, 1463 W, versement relatif aux demandes de subvention pour primes de surfaces dans le cadre de la PAC (1998-2000).
- Arch. dép. du Gers, 1467 W, versement relatif aux demandes de subvention pour les primes animales dans le cadre de la PAC (1997-2001).
Transcription
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Date de la vidéo: 01 mars 1959
Durée de la vidéo: 07M 44S