Bouzou : un Gersois à la tête du pentathlon moderne
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Résumé
L’équipe de France de pentathlon s’entraîne à Moulins (Allier) sous la direction de son entraîneur Istvan Laszlo. Le Gersois d’adoption, Joël Bouzou, fait partie des trois sportifs sélectionnés pour participer aux prochains championnats du monde. Il évoque son parcours tandis que des images d’entraînement rythment le reportage.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
29 août 1981
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Contexte historique
ParArchiviste aux Archives départementales du Gers
Publication : 14 sept. 2021
Le pentathlon moderne est un sport composé de plusieurs disciplines contemporaines : la natation, la course, le tir au pistolet, l’équitation et l’escrime. Créé en 1912 par Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes, le pentathlon met à l’épreuve les qualités mentales, physiques et le talent d’un homme, faisant de ce dernier un athlète complet
. Le pentathlon moderne est ouvert aux civils à partir de 1948 ; il était jusqu’alors réservé aux militaires. Son origine remonte à l’Antiquité : le pentathlon de la Grèce antique proposait alors des épreuves de course, de saut, de javelot, de disque et de lutte. La compétition bénéficiait d’un prestige unique, ce qui est loin d’être le cas au moment de ce reportage. En effet, le pentathlon moderne peine à recruter des candidats qui doivent suivre une préparation pouvant durer jusqu’à 8 ans pour atteindre un haut niveau dans cinq disciplines.
De 1912 à 1980, les cinq épreuves du pentathlon se déroulaient sur cinq journées. De nos jours, l’ensemble des épreuves se joue sur une ou deux journées afin de favoriser la compétitivité. Depuis 1992, ce sport ne se pratique plus qu’en individuel.
Diffusé en août 1981, ce reportage présente l’équipe de France de pentathlon moderne à Moulins dans l’Allier, en stage de préparation du mondial qui s’est déroulé le mois suivant, à Zielona Góra en Pologne. Avec ses deux coéquipiers, Didier Boube et Alain Cortes, l’Auscitain d’adoption Joël Bouzou tente d’aller chercher le meilleur résultat et de maintenir la France au cinquième rang mondial. Ce championnat fut marqué par l’absence de Paul Four, militaire qui n’avait pas réussi à avoir de permanence pour participer à la compétition.
L’entraîneur de l’équipe de France, Istvan Laszlo, détaille les principales qualités requises pour être un bon pentathlète. Selon lui, il faut commencer par la natation et la course, disciplines de base, auxquelles on rajoute le tir, l’équitation et l’escrime quand on n’a pas le niveau requis en natation pour devenir professionnel. Il présente les trois mousquetaires qui vont défendre les couleurs de la France lors du championnat mondial de Zielona Góra.
Joël Bouzou, né dans le département du Lot, a grandi dans le Gers dans une famille de sportifs. Son père, Pierre, professeur d’éducation physique, pratiquait plusieurs disciplines ; en 1961, il crée le cercle d’escrime et de pentathlon moderne gascon. C’est dans ce club que Joël Bouzou débute le pentathon, non sans difficultés puisque la natation n’était pas son sport favori. Il travaille dur pour atteindre le niveau national et intégrer l’équipe de France. Ces championnats du monde en Pologne constituent pour lui et son équipe une première étape dans la course à la médaille aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 où ils termineront à la troisième place empochant la médaille de bronze.
Malgré la difficulté de vendre ce sport très éducatif, Joël Bouzou, participe à le démocratiser en devenant le premier champion du monde français en 1987.
Encore aujourd’hui, Joël Bouzou poursuit son action pour le pentathlon. Depuis 2012, il vice-préside l’Union internationale de pentathlon moderne et, depuis 2014, préside la fédération française. Il devient, en 2005, conseiller auprès du prince Albert II de Monaco et crée, en 2007, l’Organisation pour la paix dans le sport.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Jean-Pierre Ohl
Un pentathlète se doit d’être à la fois un bon nageur, un bon coureur, un bon tireur au pistolet, un excellent escrimeur et cavalier,toutes qualités, vous en conviendrez que l’on ne retrouve pas chez le premier venu.Rares sont en effet les jeunes sportifs qui pratiquent ces cinq disciplines.Lorsque vous saurez qu’il faut huit bonnes années de préparation à un pentathlète pour se hisser au niveau international,vous comprendrez mieux les difficultés qu’éprouvent actuellement les entraineurs nationaux pour dénicher les futurs champions de la spécialité.Le Hongrois Istvan Laszlo qui est à la tête de l’équipe de France depuis deux ans a, quant à lui, sa petite recette personnelle.
Istvan Laszlo
Il faut commencer avec la natation, parce que... natation et le cross, et le cross.Parce que pour les masses, ces deux épreuves c'est très intéressant, ça ne coûte pas cher.Pour tout le monde, facilement possible de faire ça.Et après quand il y a une sélection qui n’arrivait pas pour le haut niveau comme le nageur, quand il était 16 ans, 17 ans, il continuait comme pentathlète.
Jean-Pierre Ohl
Très bientôt, je crois que vous devez avoir de championnats du monde, quelles sont les chances des Français ?
Istvan Laszlo
L’an dernier, pendant les jeux, nous sommes cinquième par équipe et cette année nous voudrons garder cette place.
Jean-Pierre Ohl
Joël Bouzou 25 ans, Didier Boube 24 ans, Alain Cortes 28 ans, tels sont les trois mousquetaires qui défendront les chances de l’équipe de France à partir du 8 septembre à Zielona Góra en Pologne.
(Bruit)
Jean-Pierre Ohl
Paul Four, un bon spécialiste du pentathlon sera absent de ces championnats, tout simplement parce qu’il n’a pu obtenir de permission du régiment où il est actuellement militaire.Un comble tout de même pour une spécialité qui, à son origine en 1912, était réservée aux seuls officiers.Et c’est seulement en 1948 que la porte a été entrouverte aux civils.C’est une bonne chose puisque le pentathlon pourrait constituer une sorte d’idéale d’éducation pour les jeunes.
Joël Bouzou
Disons que quand j’étais gamin, je touchais un peu à tout.Mon père était professeur d’éducation physique, je nageais, je courrais un petit peu, je faisais du ski, des sports collectifs.Et puis disons que dans un idéal d’éducation par la suite, c’est lui qui m’a mis sur la voie du pentathlon parce qu’il pensait que ce sport comprenant cinq disciplines était plus éducatif que d’autres.
(Bruit)
Jean-Pierre Ohl
Pour la petite histoire, sachez que le pentathlon moderne a été tiré des aventures d’un courrier napoléonien.Porteur d’une lettre importante, un soldat qui partit à cheval, dû en découdre au pistolet à l’épée, avant de franchir une rivière à la nage et de terminer son périple à pied.Pour les Français, pas de lettre à poster à Zielona Góra mais une cinquième place olympique à défendre et un œil déjà sur l’horizon 84 et pourquoi pas une médaille aux jeux de Los Angeles.
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