Les inondations de juillet 1977
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
Le 28 juillet 1977, la ville d'Auch était subitement inondée. Un commerçant et le maire d’Auch témoignent de la vitesse à laquelle l’eau est montée. Plusieurs travaux d'aménagement ont été entrepris depuis durant les années soixante-dix pour prévenir ces phénomènes naturels.
Date de diffusion :
07 juil. 1987
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00085
Catégories
Thèmes
Lieux
Éclairage
Éclairage
Contexte historique
ParStagiaire archiviste aux Archives départementales du Gers
Si des archives conservées aux Archives départementales du Gers permettent de faire état de grandes crues au cours du XIXe siècle, celles de l’année 1977 restent particulièrement marquantes.
Dans la nuit du 7 au 8 juillet et dans la journée qui suivit, des pluies torrentielles d’une rare intensité frappèrent le département du Gers. Les crues générées par ces pluies inondèrent de nombreuses communes. Les villes d’Auch, Montestruc et Castéra-Verduzan furent particulièrement touchées. Le réseau pluviométrique et hydrométrique mis en place en 1965 par la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne permet, dès la fin du mois de juillet, de dresser un premier rapport pour souligner la rareté de ce phénomène météorologique.
Exceptionnelles par leur abondance et l’aire restreinte d’impact, ces pluies provoquent des crues importantes du Gers et de la Save. Elles affectent la partie amont et moyenne de ces rivières prenant leur source sur le plateau de Lannemezan. Les submersions et la forte vitesse des courants entraînent des pertes humaines et d’importants dégâts matériels. À côté d’actes héroïques de sauvetage, une grande solidarité populaire se met rapidement en place pour pallier la destruction d’habitations, de commerces, de terres agricoles et récoltes, d’infrastructures de communication et d’énergie.
Dès le 12 juillet, l’association Les Sinistrés d’Auch est créée sous l’impulsion du docteur Philippe Vérenes, qui en devient président. Elle œuvre pour apporter une aide et défendre les intérêts des victimes. L’association devient un intermédiaire primordial entre les personnes sinistrées, les collectivités publiques et les sociétés d’assurance dans les procédures d’indemnisation liées aux pertes engendrées par ces inondations.
L’ampleur de cette catastrophe naturelle amène Raymond Barre, alors Premier ministre, à se rendre sur place. Après avoir visité la commune de Montestruc, il est accueilli à Auch par le préfet Jean-Claude Pensa. Cette rencontre est l’occasion de recevoir des délégations représentant les particuliers, entrepreneurs et exploitants agricoles sinistrés ainsi que des élus parlementaires et locaux.
Les lits des rivières et certains ouvrages hydrauliques ayant été fortement endommagés par ces inondations, des travaux de réfection et de réaménagement sont entrepris. D’une part, des barrages mobiles sont mis en place. D’autre part, l’aménagement de « champs d’extension de crues », permettant à l’eau de s’étaler sur des zones libres de construction et d’exploitation, limite les risques d’inondations.
Ces événements tragiques ont marqué durablement les mémoires. Depuis 1991, deux œuvres, installées par le sculpteur et graveur catalan Jaume Plensa, sont visibles sur chaque rive du Gers à Auch. La première, une plaque commémorative reprenant le texte du Déluge de la Bible, est posée sur l’escalier monumental menant à la cathédrale Sainte-Marie. La deuxième, L’Abri impossible, composée de 4 piliers se dresse au pied de la passerelle qui fut submergée.
En 2017, quarante ans après les inondations, des évènements ont été organisés dans la ville d’Auch : expositions photographiques, visite commentée sur les berges du Gers, démonstrations de sapeurs-pompiers, témoignages de victimes, intervention d’historiens pour faire mémoire de ces journées de juillet 1977.
Bibliographie
· Arch. dép. du Gers, 48 J, fonds de l’Association des sinistrés d’Auch
· Arch. dép. du Gers, 303 Jx, La Dépêche du Midi
· Site de l’artiste Jaume Plensa : https://jaumeplensa.com/
· Arch. dép. du Gers, fluidbook « Le Gers face aux risques majeurs » : https://www.archives32.fr/Le-Gers-face-aux-risques/#/page/1
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
René Lataste
Il y a dix ans, les inondations catastrophiques ravageaient une partie de la région.A Auch, le bilan était particulièrement lourd, une dizaine de morts et 42 milliards de centimes de dégâts.Dix ans après, Jacqueline Puget et Serge Liberge font le point sur ce dossier.
(Silence)
Jacqueline Puget
Il y a 10 ans, dans l'après-midi de ce vendredi 8 juillet 1977, la ville d'Auch était noyée sous 3 mètres d'eau.Les eaux sont montées très rapidement, en moins de trois quarts d'heure.Elles ont atteint le point culminant de 7,76 mètres à l'échelle du pont de la Treille.Il était 15 heures.Et en un siècle, jamais le Gers n'avait eu un tel débit, 1000 mètres cubes secondes.Ce sont ces masses d'eau énormes et la rapidité avec laquelle elles se sont déversées qui ont donné à cette inondation un caractère exceptionnel.
(Silence)
Michel Galindo
Je me demande d'où est sortie toute cette eau.Bon, le jour avant, il avait plu toute la journée, mais le jour de l'inondation, il ne pleuvait pas.C'est arrivé d'un coup.On a été sortis par une corde, là, vous voyez, à six heures et demi le soir.Moi, j'avais peur pour ma femme et pour ma fille.C'est inoubliable, ça.Eh bien, voilà, on a été accueillis par les gens...Il y a eu la solidarité qui a joué, ça a été très bien, tout a été organisé, mais question de sauvetage, tout ça, il n'y avait rien, parce que même les pompiers ont été surpris.
Jean Laborde
Il s'est surtout agi d'une précipitation locale exceptionnelle, d'un véritable déluge qui s'est abattu sur le bassin versant d'Auch.Et la crue d'amont, ce que nous appelions ici à l'époque vraiment la crue de Masseube, parce que c'était là que l'on commençait à enregistrer les premières côtes, n'est arrivée qu'en fin d'après-midi.Et s'est traduite par un ralentissement de la décrue.Il faut savoir que cette catastrophe est due à une précipitation locale exceptionnelle d'une intensité très exceptionnelle.
Jacqueline Puget
Une conjonction de plusieurs éléments météorologiques, dont un printemps particulièrement pluvieux, a donné à ces inondations un caractère catastrophique jamais atteint.C'est à Auch, Montestruc et Castera-Verduzan que les dégâts ont été les plus importants, des dégâts matériels et humains, avec une dizaine de morts dans le département.Les travaux entrepris dès 1971 ont été complétés et amplifiés à partir de 1977.On a rectifié l'ancien lit de la rivière très sinueux et porté le débit à 350 mètres cubes secondes.Enfin, deux barrages mobiles ont été construits en amont et en aval de l'agglomération.
Robert Lacave
Et on a substitué aux barrages fixes des barrages mobiles qui, eux, s'effacent en cas de crue.Au fur et à mesure que la crue monte, le barrage s'efface jusqu'à venir à zéro si la crue est importante.Et à ce moment-là, un écoulement parfait, sans obstacle, est assuré dans toute la traversée de la zone calibrée.
(Bruit)
Jacqueline Puget
Actuellement, des études sont en cours pour mesurer l'efficacité exacte de ces équipements, et leur capacité à dompter une rivière réputée capricieuse malgré son calme apparent.
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 16 févr. 2016
Durée de la vidéo: 01M 59S
Ecole de Roquefort à vendre sur Le Bon coin
Sur les mêmes lieux
Date de la vidéo: 29 août 1981
Durée de la vidéo: 03M 07S