L'espace culturel André Malraux de Chambéry
Notice
L'espace culturel André Malraux ouvrira ses portes d'ici un an, après 13 ans de travaux. Ce lieu, conçu par Mario Botta, se veut différent d'une maison de la culture et souhaite offrir un programme extrêmement riche.
Éclairage
Du nom d'un général et comte d'Empire, le Carré Currial de Chambéry est un vaste centre administratif et culturel. Il est implanté dans une ancienne caserne napoléonienne du XIXe siècle organisée autour d'une grande cour quadrangulaire. Elle a été réhabilitée par la ville qui en est propriétaire depuis 1975. Deux constructions ont été accolées aux bâtiments de ce Carré Currial, la médiathèque Jean-Jacques Rousseau et la Maison de la culture André Malraux. La ville de Chambéry a ainsi ancré son développement culturel au cœur du centre historique.
La Maison de la culture a été baptisée Espace André Malraux. Emblématiques de la politique d'André Malraux, ministre chargé des Affaires Culturelles entre 1959 et 1968, les maisons de la culture ont été créées dans le but de favoriser la confrontation entre l'art et le public, en instituant de nouveaux modes de financement à parité égale entre l'État et les collectivités locales. Les objectifs de la Maison de la Culture de Chambéry sont d'offrir aux artistes un lieu d'échanges et aux publics une programmation des meilleurs spectacles européens de théâtre, danse et musique. Elle est gérée par une association (l'Association pour la Maison de la culture de Chambéry et de la Savoie) et financée par l'État et les collectivités locales. L'Espace Malraux est doté d'une salle de 950 places et d'une scène de 450 m2. Une salle de répétition, un cinéma « art et essai » de 150 places, et des salles d'expositions complètent ce dispositif dédié aux créations contemporaines.
Cet ensemble a été conçu par l'architecte Mario Botta entre 1984 et 1987. Originaire du Tessin où il a beaucoup travaillé au début de sa carrière, Botta commence alors une carrière internationale qui le conduira à réaliser la cathédrale d'Évry et le musée d'art moderne de San Francisco au milieu des années 1990. Le choix de cet architecte correspond parfaitement à l'esprit de ce lieu qui doit concilier la modernité de la création contemporaine et l'intégration de la dimension patrimoniale de la caserne.
Botta choisit de créer une salle de théâtre à l'extérieur du Carré Currial. Dans l'alignement de la rue située au nord, ce volume hémicirculaire, axe la composition de l'ensemble et l'intègre dans la trame urbaine. L'architecte oppose spectaculairement les courbes du théâtre et la linéarité des façades de la caserne. L'oblique de l'escalier crée un axe dynamique. Il donne accès à une nouvelle place entre les angles du bâtiment de la caserne et de la gendarmerie. Une passerelle vitrée relie le foyer et l'aile est de l'ancienne caserne. Des couloirs circulaires desservent les différents niveaux de la salle de théâtre. Des ouvertures zénithales diffusent un éclairage naturel.
Mario Botta met en œuvre des formes géométriques très expressives. Grâce à ce vocabulaire architectural simple et monumental, l'architecte souligne la force des murs ; épais ils sont constitués d'une alternance de béton et de pierre jaune de la région. A l'image des ensembles de la Renaissance, ses interventions contribuent à réorganiser et à coordonner une partie du centre ville de Chambéry.