L'inauguration de la médiathèque à Chambéry
Notice
La médiathèque de Chambéry a été inaugurée aujourd'hui. Rebaptisée le "Bateau Livre", cet espace culturel propose un large panel de documents audiovisuels.
Éclairage
C'est une étrange embarcation qui est inaugurée le 17 octobre 1992 au cœur de Chambéry : amarré au Carré Curial, le Bateau-Livre, qui étire sa longue façade de 120 m en arc de cercle comme une voile gonflée par le vent, est fin prêt à accueillir la médiathèque Jean-Jacques-Rousseau et la galerie Eurêka, un centre de culture scientifique, technique et industriel.
Ce tout nouveau bâtiment vient parachever le projet de restructuration du quartier Curial, qui se déploie autour d'une ancienne caserne napoléonienne (1802), restructuration effectuée dans le cadre des Grands Travaux de l'État, et confiée aux architectes suisses Mario Botta et Aurelio Galfetti.
Botta avait conçu quelques années auparavant l'Espace André-Malraux, dans un jeu décoratif de bandes faisant alterner le marbre gris et le béton brut (cette maison de la culture est devenue Scène nationale en 1991) ; Galfetti devait, en respectant la cohérence de l'ensemble, livrer son bâtiment avant l'ouverture des XVIe Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville. La commande fut passée par le maire de Chambéry, Louis Besson, en décembre 1989. Moins de deux ans plus tard, dont six mois passés à réaliser les fondations, le bâtiment était achevé, s'intégrant particulièrement bien au Carré Curial, avec lequel il communique, à l'Espace Malraux, auquel il répond en termes de forme, de matériaux et de couleur, et au Centre des congrès, ancien manège de cavalerie restructuré par Jean-Jacques Morisseau.
Mais ce n'est pas l'audace et la prouesse architecturales qui intéressent ce jour-là le journal télévisé. C'est la forme de cette toute nouvelle bibliothèque : non seulement, elle conservera et mettra à disposition du public manuscrits anciens et ouvrages imprimés (250 000) – répondant à la vocation de toute bibliothèque, Chambéry se targuant d'avoir ouvert sa première bibliothèque en 1780 –, mais aussi des CD ou des disques (10 000), des cassettes ou des vidéos (2 000), bref, tous les médias existants, considérés au même titre que l'écrit comme des témoignages culturels, d'où son nom de « médiathèque ». Sans compter un laboratoire pour déficients visuels et des laboratoires de langue disposant de matériel ultramoderne...
Chambéry, qui mène une politique active en faveur de la lecture publique, organise chaque année le Festival du premier roman ; une manifestation culturelle qui œuvre pour la découverte et la promotion de premiers romans francophones et européens par le biais de la lecture. Ce sont, en effet, les lecteurs eux-mêmes qui sélectionnent les auteurs – et leurs ouvrages – invités. Tout naturellement, ce festival est accueilli dans la médiathèque Jean-Jacques-Rousseau.